Alors que la Russie commémorait jeudi l'anniversaire de Pierre le Grand, le président russe Vladimir Poutine a comparé sa politique à celle du tsar qui avait combattu la Suède, envahissant une partie de son territoire, ainsi que la Finlande, une partie de l'Estonie et de la Lettonie.
"Nous venons de visiter une exposition consacrée au 350ème anniversaire de Pierre le Grand. C'est étonnant, mais presque rien n'a changé. (...) Pierre le Grand a mené la guerre du Nord pendant 21 ans. On a l'impression qu'en combattant la Suède, il s'emparait de quelque chose. Il ne s'emparait de rien, il reprenait", a affirmé M. Poutine, lors d'une rencontre avec des jeunes entrepreneurs à Moscou.
"Lorsqu'il a fondé une nouvelle capitale (Saint-Pétersbourg - ndlr), aucun des pays d'Europe ne reconnaissait ce territoire comme appartenant à la Russie. Tout le monde le considérait comme faisant partie de la Suède. Mais depuis des temps immémoriaux, des slaves vivaient là-bas aux côtés des peuples finno-ougriens. (...) Il reprenait et renforçait", a-t-il.
"Piotr Veliky", le tsar Pierre le Grand, qui oeuvra pour l'ouverture de la Russie vers l'Europe.
"Apparemment, il nous incombe aussi de reprendre et de renforcer", a estimé le président russe, semblant faire allusion à l'offensive russe en Ukraine. "Oui, il y a eu des époques dans l'histoire de notre pays, lorsque nous avons été obligés de reculer, mais seulement pour reprendre des forces et aller de l'avant", a-t-il encore affirmé.
La défaite de la Suède dans la Grande Guerre du Nord (1700-1721) avait fait de la Russie la puissance principale en mer Baltique et un acteur important dans les affaires européennes.
Pierre le Grand, qui œuvra à rapprocher l'empire de l'Europe, est aussi un écho du passé qui détonne trois siècles plus tard, en pleine rupture entre Moscou et l'Occident à cause du conflit en Ukraine.
Si Poutine se projette de devenir le prochain Pierre le Grand pour les siècles à venir, l'économie russe, elle, est revenu 15 ans en arrière. En effet, les sanctions imposées à Moscou à la suite de l'invasion de l'Ukraine sont en train d'effacer une quinzaine d'années de progrès économique de la Russie et trois décennies d'intégration avec l'Occident, selon un rapport de l'Institut de la Finance internationale (IFF).
Nul ne peut savoir si Vladimir Poutine aura l'attribut de "Grand" dans l'Histoire. À présent, une chose est sûre: il a surtout brillé par sa petitesse.
L'impact de ces mesures reste toutefois difficile à prévoir tant elles sont mouvantes avec d'un côté de potentielles nouvelles sanctions et de l'autre côté une possible riposte de la Russie, notamment dans le secteur de l'énergie.
La guerre risque d'être plus coûteuse pour le président russe Vladimir Poutine, mais les sanctions ne fonctionnent pas comme "appuyer sur un interrupteur", a déclaré l'économiste de l'IIF Elina Ribakova lors d'un point presse.
Dans sa dernière analyse, l'IIF prévoit que l'économie russe se contractera de 15% cette année et de 3% supplémentaires en 2023.
Les sanctions financières - notamment la réduction de la capacité de Moscou à rembourser sa dette extérieure -, la hausse des prix et la sortie des entreprises étrangères du pays ralentissent la demande intérieure, "assombrissant ainsi les perspectives économiques à court, moyen et long terme". Les auteurs du rapport notent que "certaines des conséquences les plus significatives doivent encore se faire sentir".
Elina Ribakova a relevé que les sanctions bouleversent les chaînes de valeur mondiales. Elle y voit une "désintégration de 30 ans d'investissements et de connexions avec l'Europe".
Selon le vice-président exécutif de l'IIF, Clay Lowery, l'évaluation de l'efficacité des sanctions imposées à la Russie dépend de ce que les gouvernements tentent d'accomplir.
"Si par succès, on entend nuire à l'économie (...) alors ces sanctions ont certainement un impact", et cela devrait augmenter, a-t-il déclaré aux journalistes.
Pour autant, par le passé, les sanctions n'ont pas fait la preuve de leur efficacité pour faire changer les politiques de cap, a-t-il déclaré.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit avoir évoqué jeudi avec Emmanuel Macron l'aide militaire de la France à l'Ukraine, y compris en "armes lourdes" a précisé le président français, ainsi que la candidature de Kiev à l'entrée dans l'Union européenne.
Le président français a assuré à son homologue ukrainien que "la France resterait mobilisée pour répondre aux besoins de l'Ukraine, y compris en armes lourdes".
Cet échange intervient peu après une vague de critique de Kiev envers Paris, à la suite d'un nouvel appel de M. Macron à "ne pas humilier la Russie".
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a mis en garde jeudi contre toute volonté de la part des Occidentaux d'encourager l'Ukraine à accepter un "mauvais" compromis avec la Russie, jugeant que cela serait "moralement répugnant". "Cela serait une erreur et ouvrirait la porte à plus de conflits, plus d'instabilité, plus d'incertitude dans le monde et donc plus de difficultés économiques", a-t-il ajouté.
Comme les "Javelin" américains, les missiles antichars NLAW anglo-suédois ont infligé des pertes énormes chez les Russes.
Il a dit "savoir que certains, pas dans ce pays, mais ailleurs, estiment que le prix du soutien aux Ukrainiens est désormais trop élevé et qu'il faudrait les encourager à accepter ce que Poutine demande". "Abandonner les Ukrainiens serait moralement répugnant", a-t-il poursuivi.
Vladimir Poutine "ne vas jamais réussir à assujettir l'Ukraine et plus tôt il le comprendra, mieux ce sera, et il ne faut pas le laisser arriver à un succès partiel en avalant une partie du pays comme il l'a fait auparavant et déclarer un cessez-le-feu", a-t-il insisté.
Sur le Terrain, les Russes et séparatistes prorusses peinent à prendre le contrôle total de Severodonetsk, pilonnée depuis plusieurs semaines. C'est l'une des "batailles les plus difficiles" depuis le début de la guerre, a indiqué mercredi soir M. Zelensky. "A bien des égards, le sort de notre Donbass se décide là".
Prendre cette ville ouvrirait à Moscou la route d'une autre grande ville du Donbass, Kramatorsk, étape importante pour conquérir l'intégralité de cette région frontalière de la Russie, en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014.L'Ukraine pourrait toutefois reprendre Severodonetsk "en deux, trois jours", dès qu'elle disposera d'artillerie occidentale "de longue portée", a assuré jeudi Serguiï Gaïdaï, gouverneur de Lougansk, l'une des deux régions du Donbass.
Les Ukrainiens ne cessent de réclamer à leurs alliés occidentaux de nouvelles armes plus puissantes. La livraison de systèmes de lance-roquettes multiples, d'une portée d'environ 80 km, soit légèrement supérieure aux systèmes russes, a été annoncée par Washington et par Londres, mais on ignore quand les Ukrainiens pourront commencer à les utiliser.
En attendant ces armes, Kiev déplore chaque jour "jusqu'à 100 soldats" tués et "500 blessés" dans les combats avec l'armée russe, a déclaré jeudi le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov.
La semaine dernière, Severodonetsk semblait sur le point de tomber aux mains de l'armée russe, mais les troupes ukrainiennes ont contre-attaqué, malgré leur infériorité numérique.
Les forces russes ont regagné du terrain depuis, et contrôlaient mercredi soir "une majeure partie" de la ville, selon le gouverneur ukrainien.
Lyssytchansk, voisine de Severodonetsk, reste entièrement sous contrôle ukrainien, mais subit des bombardements "puissants", selon M. Gaïdaï, qui accuse les Russes de viser "délibérément" les hôpitaux et centres de distribution d'aide humanitaire.
Les Russes bombardent aussi la région de Donetsk, l'autre partie du Donbass, "sur tout le long de la ligne de front", avec notamment des attaques sur Sloviansk et Bakhmout, selon Kiev. "Les Russes ont tués trois civils dans la région de Donetsk, deux à Avdiïvka et un à Novooukraïnka", a indiqué sur Telegram le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko.
Selon un expert militaire occidental, il est "probable" que les Russes finiront par prendre Severodonetsk (PHOTO), mais ils rencontrent "beaucoup de problèmes à tous les niveaux".
Dans ce contexte, le ministère de la Défense russe accuse l'armée ukrainienne de retenir des centaines de civils dans les sous-sols de l'usine Azot de Severodonetsk.
A Kiev, la capitale ukrainienne initialement visée par l'armée russe, "il n'y a aucun risque d'attaque", a estimé jeudi le ministre de l'Intérieur ukrainien, Denis Monastirskiï, dans un entretien avec l'AFP.
L'Ukraine a épuisé tout son armement de fabrication russe et soviétique et dépend désormais exclusivement des armes que lui fournissent ses alliés étrangers, notamment de l'artillerie occidentale, selon plusieurs sources militaires américaines.
Des enseignantes ont investi une bibliothèque scolaire pour confectionner des bâches de camouflage pour l'armée ukrainienne.
Dès l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, les Occidentaux se sont mobilisés pour soutenir Kiev qui réclamait des armes et des munitions, tout en évitant à tout prix de mener toute action pouvant être vue comme une provocation par la Russie - de crainte que le conflit ne s'étende au-delà des frontières de l'Ukraine.
Sans le dire, ils craignaient aussi que leurs armes de pointe ne tombent aux mains de l'armée russe. Ils se sont donc tournés vers les anciens pays du bloc soviétique, qui disposaient encore de munitions aux standards soviétiques, pour remplacer celles que les forces ukrainiennes tiraient sur l'armée russe. Mais même ces stocks se sont épuisés, et l'arsenal européen de fabrication russe "a disparu de la surface de la planète", a indiqué un responsable militaire à l'AFP.
L'arsenal européen de fabrication russe "a disparu de la surface de la planète", a indiqué un responsable militaire américain.
C'est pourquoi les Etats-Unis et les autres alliés de l'Otan ont décidé de faire fi des risques d'extension du conflit ou de fuites technologiques. Washington a commencé à remettre à l'Ukraine de l'équipement lourd comme des obusiers Howitzers dans un premier temps, puis des équipements de pointe comme les lance-roquettes Himars, des pièces d'artillerie de haute précision et d'une portée supérieure à celles de l'armée russe.
Les alliés s'efforcent de coordonner leur assistance militaire à Kiev, et de la synchroniser de façon à ce que les forces ukrainiennes reçoivent un "flux continu de munitions", mais aussi de pièces détachées et d'armement léger, a expliqué un autre responsable militaire américain.
C'est l'objectif affiché du Groupe de contact pour l'Ukraine créé par le ministre de la Défense américain Lloyd Austin, dont la première réunion s'est tenue en avril en présence d'une quarantaine de pays à Ramstein, en Allemagne. Après une deuxième réunion virtuelle en mai, les alliés de l'Ukraine doivent se réunir le 15 juin à Bruxelles.
Et si l'armement occidental semble arriver au compte-goutte en Ukraine, c'est parce que les alliés veulent s'assurer que Kiev est capable de l'absorber en toute sécurité et de limiter les risques de bombardement de ses stocks de munitions.
Les Etats-Unis envoient donc leur assistance militaire par tranche, dont la dernière en date, de 700 millions, annoncée le 1er juin, comprenait quatre systèmes d'artillerie Himars, mais aussi 1.000 missiles anti-chars Javelin (PHOTO ci-dessus) supplémentaires et quatre hélicoptères Mi-17, 15.000 obus destinés aux Howitzers, 15 blindés légers, et d'autres munitions de calibres divers.
"Nous essayons de maintenir un flux constant", indique le deuxième responsable militaire.
Questionné sur le faible nombre de Himars alors que les Ukrainiens apparaissent en difficulté dans le Donbass, le chef d'état-major américain, le général Mark Milley, a expliqué mercredi que Washington voulait s'assurer que les soldats ukrainiens les maitrisaient bien avant d'en envoyer davantage.
Le Himars est un système "sophistiqué", et "il faut certifier ces garçons, s'assurer qu'ils savent comment utiliser ces systèmes correctement", a déclaré le plus haut gradé américain.
Il faut former les opérateurs, mais aussi les soldats chargés de la maintenance, ainsi que les officiers et sous-officiers pour qu'ils soient déployés là où il faut, quand il le faut, a-t-il expliqué.
Pour Washington, ce premier envoi est surtout un ballon d'essai pour s'assurer que la technologie des Himars ne tombe pas entre des mains ennemies et que les Ukrainiens emploient à bon escient ce matériel coûteux et sensible. Mais cela n'empêche pas le Pentagone de préparer la prochaine tranche d'aide militaire.
Des Himars supplémentaires et leurs munitions sont déjà prépositionnés en Allemagne, et ils seront envoyés en Ukraine si l'expérience avec les quatre premiers exemplaires s'avère positive, selon une autre source militaire américaine.
En revanche, Washington a exclu d'accorder à Kiev des drones de combat de longue portée comme le "Grey Eagle", dont le rayon d'action atteint 300 km, suffisamment pour frapper une grande ville russe, selon cette source.
Plusieurs dizaines de navires russes (PHOTO) prenaient part jeudi à des exercices militaires en mer Baltique, sur fond de tensions croissantes autour de cette étendue stratégique où l'Otan mène aussi des manoeuvres actuellement.
"Dans le cadre de cet exercice, des groupes navals tactiques de la Flotte de la Baltique ont quitté leurs bases et se sont déployés dans des zones spécifiques", a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
Selon lui, environ 60 navires et 40 avions et hélicoptères prennent part à ces manoeuvres qui se déroulent également sur terre, dans des centres d'entraînement de l'enclave russe de Kaliningrad.
Mardi, une vingtaine de navires russes avaient déjà pris part à un exercice dans cette zone.
Les exercices russes interviennent alors que l'Otan mène depuis dimanche des manoeuvres navales annuelles d'envergure en mer Baltique, baptisées "Baltops 22", qui doivent durer jusqu'au 17 juin.
Cette intense activité militaire s'inscrit dans un contexte de vives tensions entre Moscou et les pays occidentaux depuis le lancement, fin février, d'une offensive militaire russe en Ukraine.
La mer Baltique, une zone stratégique, est devenue le centre de nombreuses attentions le mois dernier avec l'officialisation des candidatures de la Suède et de la Finlande à l'Otan, une organisation que Moscou juge hostile à ses intérêts.
Une telle adhésion, bloquée pour le moment par la Turquie, ferait de la mer Baltique un "lac Otan", les autres pays riverains, en dehors de la Russie, faisant déjà partie de ce bloc.
Signe du regain d'intérêt pour cette région, le chef d'état-major américain, le général Mark Milley, s'est rendu samedi dernier à Stockholm à bord de l'USS Kearsarge (PHOTO), un puissant porte-hélicoptères conçu pour déployer des forces sur des rivages ennemis.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) "travaille activement" pour organiser une visite à la centrale nucléaire de Zaporijjia, à laquelle l'Ukraine s'est de nouveau opposée jeudi tant que le site est occupé par les Russes.
"Il ne s'agit pas de vouloir ou souhaiter cette mission, c'est une obligation du côté de l'Ukraine comme du côté de l'AIEA", a déclaré le directeur général de l'instance onusienne, Rafael Grossi, devant le Conseil des gouverneurs réuni cette semaine au siège de Vienne.
Selon lui, "la situation actuelle est intenable", alors que des travaux de maintenance essentiels sont sans cesse repoussés, que l'équipement vital n'est pas délivré et que le risque d'un accident augmente. Le chef de l'Agence a également exprimé "sa vive inquiétude quant aux conditions de travail extrêmement stressantes" endurées par le personnel ukrainien. "C'est pour cela que des experts de l'AIEA doivent se rendre" sur place, a insisté M. Grossi, précisant qu'il "travaille activement pour arranger une mission", selon un communiqué.
Kiev a réitéré jeudi son opposition à cette visite qui "légitimerait aux yeux de la communauté internationale l'occupation" du site par les forces russes, a écrit sur Telegram l'opérateur ukrainien, Energoatom.
Les forces de Moscou ont pris le contrôle début mars de cette centrale située dans la ville d'Energodar, dans le sud de l'Ukraine, séparée par le fleuve du Dnipro (Dniepr en russe) de la capitale régionale Zaporijjia, qui est elle toujours sous contrôle ukrainien. "Comment la mission de l'AIEA peut-elle accéder à la centrale? Personne en Ukraine ne les a invités", lance Energoatom, en dépit des affirmations de M. Grossi. Il faudrait donc "passer par la Russie, puis la Crimée ou d'autres territoires temporairement occupés sans l'autorisation de l'Ukraine", ce qui reviendrait à "ignorer la loi internationale".
Dans l'est de l'Ukraine, les autorités séparatistes prorusses ont annoncé jeudi la condamnation à mort de deux Britanniques et d'un Marocain ayant combattu aux côtés des Ukrainiens.
"La Cour suprême de la République populaire de Donetsk a condamné à mort les Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner et le Marocain Brahim Saadoun, accusés d'avoir participé aux combats comme mercenaires", a annoncé l'agence de presse officielle russe TASS.
Les trois hommes, faits prisonniers dans la région de Marioupol, selon les Russes, vont faire appel, selon TASS. "Nous sommes évidemment gravement préoccupés", a affirmé un porte-parole du Premier ministre britannique Boris Johnson.
Quatre militaires volontaires étrangers dont un Français ont été tués en combattant l'invasion russe en Ukraine, selon la Légion internationale pour la défense de l'Ukraine (LIDU), organisme officiel des combattants volontaires étrangers.
Plus de 100 jours après le début l'offensive russe, la guerre en Ukraine a contribué à aggraver les crises alimentaires. Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la flambée des prix des céréales et des engrais devrait avoir pour conséquence en 2022 une hausse dramatique de la facture pour les pays importateurs, qui paieront "plus pour avoir moins".
Le blocage des ports ukrainiens par la flotte russe de la mer Noire, à commencer par le principal port, Odessa, paralyse ses exportations de céréales. Des pays africains et moyen-orientaux sont les premiers touchés et craignent de graves crises alimentaires.
M. Zelensky (PHOTO) a demandé jeudi l'exclusion de la Russie de la FAO. "Quelle y serait la place de la Russie si elle provoque la famine pour au moins 400 millions de personnes, voire plus d'un milliard?", a-t-il lancé dans un discours en visioconférence lors d'une réunion ministérielle de l'OCDE.
Sous l'effet de la guerre, les crises alimentaires se sont aggravées, avec pour conséquence attendue en 2022 une hausse de la facture pour les pays importateurs, due à la flambée des prix des céréales et des engrais, a-t-elle cependant averti dans un rapport publié jeudi.
Moscou accuse les sanctions occidentales d'avoir déclenché cette crise qui fait flamber les prix alimentaires. Une rencontre mercredi à Ankara entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue turc Mevlut Cavusoglu pour discuter de "corridors maritimes sécurisés" qui permettraient de reprendre les transports de céréales en mer Noire n'a rien donné.
Avec AFP
"Nous venons de visiter une exposition consacrée au 350ème anniversaire de Pierre le Grand. C'est étonnant, mais presque rien n'a changé. (...) Pierre le Grand a mené la guerre du Nord pendant 21 ans. On a l'impression qu'en combattant la Suède, il s'emparait de quelque chose. Il ne s'emparait de rien, il reprenait", a affirmé M. Poutine, lors d'une rencontre avec des jeunes entrepreneurs à Moscou.
"Lorsqu'il a fondé une nouvelle capitale (Saint-Pétersbourg - ndlr), aucun des pays d'Europe ne reconnaissait ce territoire comme appartenant à la Russie. Tout le monde le considérait comme faisant partie de la Suède. Mais depuis des temps immémoriaux, des slaves vivaient là-bas aux côtés des peuples finno-ougriens. (...) Il reprenait et renforçait", a-t-il.
"Piotr Veliky", le tsar Pierre le Grand, qui oeuvra pour l'ouverture de la Russie vers l'Europe.
"Apparemment, il nous incombe aussi de reprendre et de renforcer", a estimé le président russe, semblant faire allusion à l'offensive russe en Ukraine. "Oui, il y a eu des époques dans l'histoire de notre pays, lorsque nous avons été obligés de reculer, mais seulement pour reprendre des forces et aller de l'avant", a-t-il encore affirmé.
La défaite de la Suède dans la Grande Guerre du Nord (1700-1721) avait fait de la Russie la puissance principale en mer Baltique et un acteur important dans les affaires européennes.
Pierre le Grand, qui œuvra à rapprocher l'empire de l'Europe, est aussi un écho du passé qui détonne trois siècles plus tard, en pleine rupture entre Moscou et l'Occident à cause du conflit en Ukraine.
Les sanctions anéantissent 15 ans de gains économiques en Russie
Si Poutine se projette de devenir le prochain Pierre le Grand pour les siècles à venir, l'économie russe, elle, est revenu 15 ans en arrière. En effet, les sanctions imposées à Moscou à la suite de l'invasion de l'Ukraine sont en train d'effacer une quinzaine d'années de progrès économique de la Russie et trois décennies d'intégration avec l'Occident, selon un rapport de l'Institut de la Finance internationale (IFF).
Nul ne peut savoir si Vladimir Poutine aura l'attribut de "Grand" dans l'Histoire. À présent, une chose est sûre: il a surtout brillé par sa petitesse.
L'impact de ces mesures reste toutefois difficile à prévoir tant elles sont mouvantes avec d'un côté de potentielles nouvelles sanctions et de l'autre côté une possible riposte de la Russie, notamment dans le secteur de l'énergie.
La guerre risque d'être plus coûteuse pour le président russe Vladimir Poutine, mais les sanctions ne fonctionnent pas comme "appuyer sur un interrupteur", a déclaré l'économiste de l'IIF Elina Ribakova lors d'un point presse.
Le pire est à venir
Dans sa dernière analyse, l'IIF prévoit que l'économie russe se contractera de 15% cette année et de 3% supplémentaires en 2023.
Les sanctions financières - notamment la réduction de la capacité de Moscou à rembourser sa dette extérieure -, la hausse des prix et la sortie des entreprises étrangères du pays ralentissent la demande intérieure, "assombrissant ainsi les perspectives économiques à court, moyen et long terme". Les auteurs du rapport notent que "certaines des conséquences les plus significatives doivent encore se faire sentir".
Elina Ribakova a relevé que les sanctions bouleversent les chaînes de valeur mondiales. Elle y voit une "désintégration de 30 ans d'investissements et de connexions avec l'Europe".
Selon le vice-président exécutif de l'IIF, Clay Lowery, l'évaluation de l'efficacité des sanctions imposées à la Russie dépend de ce que les gouvernements tentent d'accomplir.
"Si par succès, on entend nuire à l'économie (...) alors ces sanctions ont certainement un impact", et cela devrait augmenter, a-t-il déclaré aux journalistes.
Pour autant, par le passé, les sanctions n'ont pas fait la preuve de leur efficacité pour faire changer les politiques de cap, a-t-il déclaré.
Zelensky parle "armes lourdes" et UE avec Macron
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit avoir évoqué jeudi avec Emmanuel Macron l'aide militaire de la France à l'Ukraine, y compris en "armes lourdes" a précisé le président français, ainsi que la candidature de Kiev à l'entrée dans l'Union européenne.
Le président français a assuré à son homologue ukrainien que "la France resterait mobilisée pour répondre aux besoins de l'Ukraine, y compris en armes lourdes".
Cet échange intervient peu après une vague de critique de Kiev envers Paris, à la suite d'un nouvel appel de M. Macron à "ne pas humilier la Russie".
Boris Johnson juge "répugnant" d'inciter Kiev à un "mauvais" compromis
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a mis en garde jeudi contre toute volonté de la part des Occidentaux d'encourager l'Ukraine à accepter un "mauvais" compromis avec la Russie, jugeant que cela serait "moralement répugnant". "Cela serait une erreur et ouvrirait la porte à plus de conflits, plus d'instabilité, plus d'incertitude dans le monde et donc plus de difficultés économiques", a-t-il ajouté.
Comme les "Javelin" américains, les missiles antichars NLAW anglo-suédois ont infligé des pertes énormes chez les Russes.
Il a dit "savoir que certains, pas dans ce pays, mais ailleurs, estiment que le prix du soutien aux Ukrainiens est désormais trop élevé et qu'il faudrait les encourager à accepter ce que Poutine demande". "Abandonner les Ukrainiens serait moralement répugnant", a-t-il poursuivi.
Vladimir Poutine "ne vas jamais réussir à assujettir l'Ukraine et plus tôt il le comprendra, mieux ce sera, et il ne faut pas le laisser arriver à un succès partiel en avalant une partie du pays comme il l'a fait auparavant et déclarer un cessez-le-feu", a-t-il insisté.
"Le sort de notre Donbass est là"
Sur le Terrain, les Russes et séparatistes prorusses peinent à prendre le contrôle total de Severodonetsk, pilonnée depuis plusieurs semaines. C'est l'une des "batailles les plus difficiles" depuis le début de la guerre, a indiqué mercredi soir M. Zelensky. "A bien des égards, le sort de notre Donbass se décide là".
Prendre cette ville ouvrirait à Moscou la route d'une autre grande ville du Donbass, Kramatorsk, étape importante pour conquérir l'intégralité de cette région frontalière de la Russie, en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014.L'Ukraine pourrait toutefois reprendre Severodonetsk "en deux, trois jours", dès qu'elle disposera d'artillerie occidentale "de longue portée", a assuré jeudi Serguiï Gaïdaï, gouverneur de Lougansk, l'une des deux régions du Donbass.
Les Ukrainiens ne cessent de réclamer à leurs alliés occidentaux de nouvelles armes plus puissantes. La livraison de systèmes de lance-roquettes multiples, d'une portée d'environ 80 km, soit légèrement supérieure aux systèmes russes, a été annoncée par Washington et par Londres, mais on ignore quand les Ukrainiens pourront commencer à les utiliser.
En attendant ces armes, Kiev déplore chaque jour "jusqu'à 100 soldats" tués et "500 blessés" dans les combats avec l'armée russe, a déclaré jeudi le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov.
Bombardement ininterrompu "sur tout le long de la ligne de front"
La semaine dernière, Severodonetsk semblait sur le point de tomber aux mains de l'armée russe, mais les troupes ukrainiennes ont contre-attaqué, malgré leur infériorité numérique.
Les forces russes ont regagné du terrain depuis, et contrôlaient mercredi soir "une majeure partie" de la ville, selon le gouverneur ukrainien.
Lyssytchansk, voisine de Severodonetsk, reste entièrement sous contrôle ukrainien, mais subit des bombardements "puissants", selon M. Gaïdaï, qui accuse les Russes de viser "délibérément" les hôpitaux et centres de distribution d'aide humanitaire.
Les Russes bombardent aussi la région de Donetsk, l'autre partie du Donbass, "sur tout le long de la ligne de front", avec notamment des attaques sur Sloviansk et Bakhmout, selon Kiev. "Les Russes ont tués trois civils dans la région de Donetsk, deux à Avdiïvka et un à Novooukraïnka", a indiqué sur Telegram le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko.
Selon un expert militaire occidental, il est "probable" que les Russes finiront par prendre Severodonetsk (PHOTO), mais ils rencontrent "beaucoup de problèmes à tous les niveaux".
Dans ce contexte, le ministère de la Défense russe accuse l'armée ukrainienne de retenir des centaines de civils dans les sous-sols de l'usine Azot de Severodonetsk.
A Kiev, la capitale ukrainienne initialement visée par l'armée russe, "il n'y a aucun risque d'attaque", a estimé jeudi le ministre de l'Intérieur ukrainien, Denis Monastirskiï, dans un entretien avec l'AFP.
Kiev a épuisé tout son armement, dépend totalement des alliés
L'Ukraine a épuisé tout son armement de fabrication russe et soviétique et dépend désormais exclusivement des armes que lui fournissent ses alliés étrangers, notamment de l'artillerie occidentale, selon plusieurs sources militaires américaines.
Des enseignantes ont investi une bibliothèque scolaire pour confectionner des bâches de camouflage pour l'armée ukrainienne.
Dès l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, les Occidentaux se sont mobilisés pour soutenir Kiev qui réclamait des armes et des munitions, tout en évitant à tout prix de mener toute action pouvant être vue comme une provocation par la Russie - de crainte que le conflit ne s'étende au-delà des frontières de l'Ukraine.
Sans le dire, ils craignaient aussi que leurs armes de pointe ne tombent aux mains de l'armée russe. Ils se sont donc tournés vers les anciens pays du bloc soviétique, qui disposaient encore de munitions aux standards soviétiques, pour remplacer celles que les forces ukrainiennes tiraient sur l'armée russe. Mais même ces stocks se sont épuisés, et l'arsenal européen de fabrication russe "a disparu de la surface de la planète", a indiqué un responsable militaire à l'AFP.
L'arsenal européen de fabrication russe "a disparu de la surface de la planète", a indiqué un responsable militaire américain.
C'est pourquoi les Etats-Unis et les autres alliés de l'Otan ont décidé de faire fi des risques d'extension du conflit ou de fuites technologiques. Washington a commencé à remettre à l'Ukraine de l'équipement lourd comme des obusiers Howitzers dans un premier temps, puis des équipements de pointe comme les lance-roquettes Himars, des pièces d'artillerie de haute précision et d'une portée supérieure à celles de l'armée russe.
Groupe de contact pour l'Ukraine
Les alliés s'efforcent de coordonner leur assistance militaire à Kiev, et de la synchroniser de façon à ce que les forces ukrainiennes reçoivent un "flux continu de munitions", mais aussi de pièces détachées et d'armement léger, a expliqué un autre responsable militaire américain.
C'est l'objectif affiché du Groupe de contact pour l'Ukraine créé par le ministre de la Défense américain Lloyd Austin, dont la première réunion s'est tenue en avril en présence d'une quarantaine de pays à Ramstein, en Allemagne. Après une deuxième réunion virtuelle en mai, les alliés de l'Ukraine doivent se réunir le 15 juin à Bruxelles.
Et si l'armement occidental semble arriver au compte-goutte en Ukraine, c'est parce que les alliés veulent s'assurer que Kiev est capable de l'absorber en toute sécurité et de limiter les risques de bombardement de ses stocks de munitions.
Les Etats-Unis envoient donc leur assistance militaire par tranche, dont la dernière en date, de 700 millions, annoncée le 1er juin, comprenait quatre systèmes d'artillerie Himars, mais aussi 1.000 missiles anti-chars Javelin (PHOTO ci-dessus) supplémentaires et quatre hélicoptères Mi-17, 15.000 obus destinés aux Howitzers, 15 blindés légers, et d'autres munitions de calibres divers.
"Nous essayons de maintenir un flux constant", indique le deuxième responsable militaire.
Pourquoi cette lenteur pour le Himars?
Questionné sur le faible nombre de Himars alors que les Ukrainiens apparaissent en difficulté dans le Donbass, le chef d'état-major américain, le général Mark Milley, a expliqué mercredi que Washington voulait s'assurer que les soldats ukrainiens les maitrisaient bien avant d'en envoyer davantage.
Le Himars est un système "sophistiqué", et "il faut certifier ces garçons, s'assurer qu'ils savent comment utiliser ces systèmes correctement", a déclaré le plus haut gradé américain.
Il faut former les opérateurs, mais aussi les soldats chargés de la maintenance, ainsi que les officiers et sous-officiers pour qu'ils soient déployés là où il faut, quand il le faut, a-t-il expliqué.
Pour Washington, ce premier envoi est surtout un ballon d'essai pour s'assurer que la technologie des Himars ne tombe pas entre des mains ennemies et que les Ukrainiens emploient à bon escient ce matériel coûteux et sensible. Mais cela n'empêche pas le Pentagone de préparer la prochaine tranche d'aide militaire.
Des Himars supplémentaires et leurs munitions sont déjà prépositionnés en Allemagne, et ils seront envoyés en Ukraine si l'expérience avec les quatre premiers exemplaires s'avère positive, selon une autre source militaire américaine.
En revanche, Washington a exclu d'accorder à Kiev des drones de combat de longue portée comme le "Grey Eagle", dont le rayon d'action atteint 300 km, suffisamment pour frapper une grande ville russe, selon cette source.
Manoeuvres russes en mer Baltique
Plusieurs dizaines de navires russes (PHOTO) prenaient part jeudi à des exercices militaires en mer Baltique, sur fond de tensions croissantes autour de cette étendue stratégique où l'Otan mène aussi des manoeuvres actuellement.
"Dans le cadre de cet exercice, des groupes navals tactiques de la Flotte de la Baltique ont quitté leurs bases et se sont déployés dans des zones spécifiques", a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
Selon lui, environ 60 navires et 40 avions et hélicoptères prennent part à ces manoeuvres qui se déroulent également sur terre, dans des centres d'entraînement de l'enclave russe de Kaliningrad.
Mardi, une vingtaine de navires russes avaient déjà pris part à un exercice dans cette zone.
Les exercices russes interviennent alors que l'Otan mène depuis dimanche des manoeuvres navales annuelles d'envergure en mer Baltique, baptisées "Baltops 22", qui doivent durer jusqu'au 17 juin.
"Lac Otan"
Cette intense activité militaire s'inscrit dans un contexte de vives tensions entre Moscou et les pays occidentaux depuis le lancement, fin février, d'une offensive militaire russe en Ukraine.
La mer Baltique, une zone stratégique, est devenue le centre de nombreuses attentions le mois dernier avec l'officialisation des candidatures de la Suède et de la Finlande à l'Otan, une organisation que Moscou juge hostile à ses intérêts.
Une telle adhésion, bloquée pour le moment par la Turquie, ferait de la mer Baltique un "lac Otan", les autres pays riverains, en dehors de la Russie, faisant déjà partie de ce bloc.
Signe du regain d'intérêt pour cette région, le chef d'état-major américain, le général Mark Milley, s'est rendu samedi dernier à Stockholm à bord de l'USS Kearsarge (PHOTO), un puissant porte-hélicoptères conçu pour déployer des forces sur des rivages ennemis.
Malgré le refus de Kiev, l'AIEA veut visiter la centrale nucléaire de Zaporijjia
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) "travaille activement" pour organiser une visite à la centrale nucléaire de Zaporijjia, à laquelle l'Ukraine s'est de nouveau opposée jeudi tant que le site est occupé par les Russes.
"Il ne s'agit pas de vouloir ou souhaiter cette mission, c'est une obligation du côté de l'Ukraine comme du côté de l'AIEA", a déclaré le directeur général de l'instance onusienne, Rafael Grossi, devant le Conseil des gouverneurs réuni cette semaine au siège de Vienne.
Selon lui, "la situation actuelle est intenable", alors que des travaux de maintenance essentiels sont sans cesse repoussés, que l'équipement vital n'est pas délivré et que le risque d'un accident augmente. Le chef de l'Agence a également exprimé "sa vive inquiétude quant aux conditions de travail extrêmement stressantes" endurées par le personnel ukrainien. "C'est pour cela que des experts de l'AIEA doivent se rendre" sur place, a insisté M. Grossi, précisant qu'il "travaille activement pour arranger une mission", selon un communiqué.
Kiev a réitéré jeudi son opposition à cette visite qui "légitimerait aux yeux de la communauté internationale l'occupation" du site par les forces russes, a écrit sur Telegram l'opérateur ukrainien, Energoatom.
Les forces de Moscou ont pris le contrôle début mars de cette centrale située dans la ville d'Energodar, dans le sud de l'Ukraine, séparée par le fleuve du Dnipro (Dniepr en russe) de la capitale régionale Zaporijjia, qui est elle toujours sous contrôle ukrainien. "Comment la mission de l'AIEA peut-elle accéder à la centrale? Personne en Ukraine ne les a invités", lance Energoatom, en dépit des affirmations de M. Grossi. Il faudrait donc "passer par la Russie, puis la Crimée ou d'autres territoires temporairement occupés sans l'autorisation de l'Ukraine", ce qui reviendrait à "ignorer la loi internationale".
Un des six réacteurs de la gigantesque centrale de Zaporijjia
Combattants étrangers condamnés à morts par les Russes
Dans l'est de l'Ukraine, les autorités séparatistes prorusses ont annoncé jeudi la condamnation à mort de deux Britanniques et d'un Marocain ayant combattu aux côtés des Ukrainiens.
"La Cour suprême de la République populaire de Donetsk a condamné à mort les Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner et le Marocain Brahim Saadoun, accusés d'avoir participé aux combats comme mercenaires", a annoncé l'agence de presse officielle russe TASS.
Les trois hommes, faits prisonniers dans la région de Marioupol, selon les Russes, vont faire appel, selon TASS. "Nous sommes évidemment gravement préoccupés", a affirmé un porte-parole du Premier ministre britannique Boris Johnson.
Quatre militaires volontaires étrangers dont un Français ont été tués en combattant l'invasion russe en Ukraine, selon la Légion internationale pour la défense de l'Ukraine (LIDU), organisme officiel des combattants volontaires étrangers.
Crise alimentaire
Plus de 100 jours après le début l'offensive russe, la guerre en Ukraine a contribué à aggraver les crises alimentaires. Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la flambée des prix des céréales et des engrais devrait avoir pour conséquence en 2022 une hausse dramatique de la facture pour les pays importateurs, qui paieront "plus pour avoir moins".
Le blocage des ports ukrainiens par la flotte russe de la mer Noire, à commencer par le principal port, Odessa, paralyse ses exportations de céréales. Des pays africains et moyen-orientaux sont les premiers touchés et craignent de graves crises alimentaires.
M. Zelensky (PHOTO) a demandé jeudi l'exclusion de la Russie de la FAO. "Quelle y serait la place de la Russie si elle provoque la famine pour au moins 400 millions de personnes, voire plus d'un milliard?", a-t-il lancé dans un discours en visioconférence lors d'une réunion ministérielle de l'OCDE.
Sous l'effet de la guerre, les crises alimentaires se sont aggravées, avec pour conséquence attendue en 2022 une hausse de la facture pour les pays importateurs, due à la flambée des prix des céréales et des engrais, a-t-elle cependant averti dans un rapport publié jeudi.
Moscou accuse les sanctions occidentales d'avoir déclenché cette crise qui fait flamber les prix alimentaires. Une rencontre mercredi à Ankara entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue turc Mevlut Cavusoglu pour discuter de "corridors maritimes sécurisés" qui permettraient de reprendre les transports de céréales en mer Noire n'a rien donné.
Avec AFP
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