Fondation arabe pour l’image: Journée internationale des archives 
©0005kh00007, 0005kh – George Khayat collection, courtesy of the Arab Image Foundation, Beirut.
Comme chaque année, la Fondation arabe pour l’image (FAI) célèbre la Journée internationale des archives par une journée porte-ouverte le 10 juin. Mais cette date, qui coïncide avec son 25e anniversaire, ouvre sur un programme d’événements s’étendant sur dix jours.

Photo by Christopher Baaklini / AIF, 2018

Le 10 juin, c’est journée portes ouvertes, de 11h à 17h, à la Fondation arabe pour l’image, rue Gouraud à Gemmayzé. Le public est invité à visiter les locaux afin d’en apprendre davantage sur les projets actuels et les pratiques d'archivage de l’institution. L'équipe de la FAI, en plein travail, accueillera les visiteurs au sein des différents laboratoires.

Le partage des connaissances

Seront présentées quelques-unes des toutes premières collections acquises par la fondation, mais aussi les plus récentes, notamment celles de Radwan Mattar, Cold Cuts et Aline Manoukian, témoignant de l'évolution des pratiques de collecte au cours des vingt-cinq dernières années, et de l'ampleur des thématiques couvertes. Pour ceux qui souhaitent soutenir la fondation, des publications seront en vente avec des tarifs réduits pour les chercheurs, les artistes et les institutions culturelles.

Pour cette édition qui marque également son 25e anniversaire, la fondation collabore avec Beirut DC sur l'exposition de Hady Zaccak In this place: Reels of Beirut, présentée au Mina Image Center du 11 juin au 20 juillet 2022. A travers un montage de scènes extraites de 50 films réalisés entre 1935 et 1975, cette installation parcourt la ville en montrant des images de Beyrouth provenant des collections de la Fondation arabe pour l’image.

Depuis septembre 2020, Heba Hage-Felder a pris la direction de l’organisation, bien décidée à l’ouvrir au grand public. Dans cette optique, des vidéos éducationnelles en arabe seront lancées le 10 juin, concernant les pratiques de la fondation en matière de conservation, de numérisation et documentation. «La mission de la FAI est, entre autres, le partage des connaissances autour des pratiques archivistiques. Cela englobe des choses techniques, mais aussi l’approche développée au cours des vingt-cinq années», explique-t-elle lors d’un entretien avec Ici Beyrouth.

Kayan Felder, 2016

Des sessions Zoom en ligne suivront dans le but d’offrir aux utilisateurs une plateforme d'apprentissage adaptée à leurs domaines et intérêts respectifs. «Nous espérons que ces ressources et les sessions de questions-réponses aideront les institutions, autant que les praticiens indépendants, à mieux prendre soin de leurs collections d'archives et à bénéficier de l'expérience de la fondation», souligne Heba Hage-Felder. Les vidéos et sessions d'apprentissage seront disponibles en ligne, sur demande écrite à la FAI, à partir du vendredi 10 juin.


Des lectures alternatives

La Fondation réfléchit par ailleurs à la manière dont les professsionnels de la photo ont rendu accessible l'archivage effectué à différentes époques, et ce qui nous en est parvenu. «Cette semaine nous tient à cœur car c’est une façon de relier la valeur des archives à notre société. Tout le monde produit des archives avec ses propres photos. Mais en notre qualité d’institution unique dans la région, nous avons adopté des pratiques qui mettent en valeur l’objet photographique avec toutes les couches d’informations qu’il contient, et dans tous les formats: glass plate, print, négatif, diapositif, etc. », poursuit-elle.

Photo by Christopher Baaklini / AIF, 2018

En matière de conservation, le contexte au Liban requiert une planification adaptée aux situations d’urgence, aux désastres et aux catastrophes. L’explosion du 4 août 2020 a permis d'évaluer les risques encourus par des pièces aussi sensibles. Fort heureusement, grâce aux pratiques de conservation uniques de la FAI, aucun de ses 500.000 objets photographiques n’a été détruit.

 

«Nous avons une ressource photographique qui fait certes partie de notre histoire collective, mais qui peut aussi permettre à des individus de mettre en avant certains thèmes, en parlant d’une réalité actuelle avec une photo datant d'un siècle. On entend par exemple qu’un risque de famine plane sur le Liban; cela fait écho à la famine qui a eu lieu il y a cent ans dans la région.»

Les 16, 17 et 20 juin, se tiendront des rencontres pilotes avec des historiens, des chercheurs et des artistes, suivies de questions-réponses. La fondation souhaite ensuite répéter ce genre d’initiative de façon régulière. «Nous aimerions lancer les collections avec des artistes et des chercheurs, pour donner vie aux photos à travers une publication ou une œuvre, et proposer une histoire alternative. Car nous ne détenons pas la vérité; nous offrons seulement une plateforme permettant de soulever des questions difficiles à travers les images et les pratiques photographiques», conclut Heba Hage-Felder.

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