Sras, Mers, Ebola, grippe aviaire, zika, Covid-19, VIH, variole du singe... La propagation de ces fléaux est due à plusieurs facteurs comme la déforestation, l'atteinte à la biodiversité, la destruction des écosystèmes, la mondialisation, la multiplication des voyages, etc. Si la fameuse peste noire du Moyen Âge a mis plusieurs années pour passer de Constantinople en Europe, les pandémies modernes se propagent comme une traînée de poudre. Les zoonoses, maladies transmises à l'homme par des animaux, se sont ainsi multipliées ces dernières années, laissant craindre l'émergence de nouvelles pandémies.
"L'interface entre l'homme et l'animal est devenue assez instable", s'est alarmé il y a quelques jours le Dr Mike Ryan, responsable des situations d'urgence à l'Organisation mondiale de la santé (OMS). "Les facteurs d'émergence et d'amplification de maladies ont augmenté", selon lui.
On vient de le voir avec la variole du singe, mais pas seulement, a-t-il mis en garde.
Cette variole du singe --"monkeypox" en anglais-- causée par un virus transmis à l'homme par des animaux infectés --le plus souvent des rongeurs-- est le dernier exemple en date de la multiplication de ces zoonoses.
Il s'agit de maladies infectieuses que les animaux vertébrés peuvent transmettre aux humains. Certaines finissent même par devenir spécifiquement humaines, à l'instar du Covid-19.
D'après l'Organisation mondiale de la santé animale, environ 60% des maladies émergentes sont d'origine zoonotique.
Apparues il y a des milliers d'années, depuis que l'homme a intensifié ses interactions avec les animaux en les domestiquant, elles ont vu leur fréquence beaucoup augmenter ces vingt ou trente dernières années.
La ville de Shanghai récemment confinée à cause de la politique "Zéro Covid" appliquée par la Chine
En cause, "l'intensification des voyages, qui leur permet de se diffuser plus rapidement et de manière incontrôlée", a souligné auprès de l'AFP Marc Eloit, responsable du laboratoire Découverte de pathogènes à l'Institut Pasteur.
En occupant des zones du globe de plus en plus larges, l'homme contribue aussi à perturber l'écosystème et à favoriser la transmission des virus.
L'intensification des élevages industriels accroît ainsi le risque de propagation de pathogènes entre les animaux. Le commerce d'animaux sauvages augmente aussi l'exposition humaine aux microbes qu'ils sont susceptibles de porter. La déforestation renforce, elle, le risque de contacts entre la faune sauvage, les animaux domestiques et les populations humaines.
"Quand on déforeste, on diminue la biodiversité; on perd des animaux qui régulent naturellement les virus, ce qui leur permet de se diffuser plus facilement", a expliqué à l'AFP Benjamin Roche, biologiste à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), spécialiste des zoonoses.
Le dérèglement climatique va par ailleurs pousser nombre d'animaux à fuir leurs écosystèmes pour des contrées plus vivables, a alerté fin avril une étude parue dans Nature. Or, en se mélangeant plus, les espèces se transmettront davantage leurs virus, ce qui favorisera l'émergence de nouvelles maladies potentiellement transmissibles à l'homme.
Les pandémies, comme la Covid-19, mobilisent les soins vaccinaux ainsi que les tests de contamination. Les laboratoires pharmaceutiques en sortent les seuls gagnants.
"Nous avons besoin d'une surveillance améliorée à la fois chez les animaux urbains et sauvages, afin de pouvoir identifier quand un agent pathogène est passé d'une espèce à une autre", a déclaré Gregory Albery, spécialiste de santé environnementale à l'université de Georgetown aux Etats-Unis et co-auteur de l'étude. "Et si l'hôte récepteur est urbain ou à proximité des humains, nous devrions nous inquiéter particulièrement".
L'étude dessine un futur "réseau" de virus sautant d'espèce en espèce, et grossissant à mesure que la planète se réchauffe.
"On dispose aujourd'hui de moyens d'investigation faciles et rapides qui permettent de réagir vite en cas d'apparition de nouveaux virus", a rassuré Marc Eloit, de l'institut Pasteur. "On est aussi capable de développer très rapidement des vaccins", comme on l'a vu avec le Covid-19.
Mais "toute une lignée de nouvelles maladies risquent d'émerger, potentiellement dangereuses. Il faudra être prêt", a prévenu Eric Fèvre, professeur spécialiste des maladies infectieuses vétérinaires à l'université de Liverpool (Royaume-Uni) et à l'International Livestock Research Institute (Kenya).
Cela signifie, selon lui, "mettre l'accent sur la santé publique des populations" dans les environnements les plus reculés et "mieux étudier l'écologie de ces zones naturelles pour comprendre comment les différentes espèces interagissent".
Depuis le début des années 2000, le concept "One Health" ("une seule santé") est mis en avant: il promeut une approche pluridisciplinaire et globale des enjeux sanitaires avec des liens étroits entre la santé humaine, celle des animaux et l'état écologique global.
La France a aussi lancé en 2021 l'initiative internationale "Prezode", qui vise à prévenir les risques d'émergences zoonotiques et de pandémies en renforçant les coopérations avec les régions du monde les plus concernées.
Avec AFP
"L'interface entre l'homme et l'animal est devenue assez instable", s'est alarmé il y a quelques jours le Dr Mike Ryan, responsable des situations d'urgence à l'Organisation mondiale de la santé (OMS). "Les facteurs d'émergence et d'amplification de maladies ont augmenté", selon lui.
On vient de le voir avec la variole du singe, mais pas seulement, a-t-il mis en garde.
Cette variole du singe --"monkeypox" en anglais-- causée par un virus transmis à l'homme par des animaux infectés --le plus souvent des rongeurs-- est le dernier exemple en date de la multiplication de ces zoonoses.
Il s'agit de maladies infectieuses que les animaux vertébrés peuvent transmettre aux humains. Certaines finissent même par devenir spécifiquement humaines, à l'instar du Covid-19.
D'après l'Organisation mondiale de la santé animale, environ 60% des maladies émergentes sont d'origine zoonotique.
Apparues il y a des milliers d'années, depuis que l'homme a intensifié ses interactions avec les animaux en les domestiquant, elles ont vu leur fréquence beaucoup augmenter ces vingt ou trente dernières années.
La ville de Shanghai récemment confinée à cause de la politique "Zéro Covid" appliquée par la Chine
En cause, "l'intensification des voyages, qui leur permet de se diffuser plus rapidement et de manière incontrôlée", a souligné auprès de l'AFP Marc Eloit, responsable du laboratoire Découverte de pathogènes à l'Institut Pasteur.
En occupant des zones du globe de plus en plus larges, l'homme contribue aussi à perturber l'écosystème et à favoriser la transmission des virus.
L'intensification des élevages industriels accroît ainsi le risque de propagation de pathogènes entre les animaux. Le commerce d'animaux sauvages augmente aussi l'exposition humaine aux microbes qu'ils sont susceptibles de porter. La déforestation renforce, elle, le risque de contacts entre la faune sauvage, les animaux domestiques et les populations humaines.
"Quand on déforeste, on diminue la biodiversité; on perd des animaux qui régulent naturellement les virus, ce qui leur permet de se diffuser plus facilement", a expliqué à l'AFP Benjamin Roche, biologiste à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), spécialiste des zoonoses.
Le dérèglement climatique va par ailleurs pousser nombre d'animaux à fuir leurs écosystèmes pour des contrées plus vivables, a alerté fin avril une étude parue dans Nature. Or, en se mélangeant plus, les espèces se transmettront davantage leurs virus, ce qui favorisera l'émergence de nouvelles maladies potentiellement transmissibles à l'homme.
Les pandémies, comme la Covid-19, mobilisent les soins vaccinaux ainsi que les tests de contamination. Les laboratoires pharmaceutiques en sortent les seuls gagnants.
"Nous avons besoin d'une surveillance améliorée à la fois chez les animaux urbains et sauvages, afin de pouvoir identifier quand un agent pathogène est passé d'une espèce à une autre", a déclaré Gregory Albery, spécialiste de santé environnementale à l'université de Georgetown aux Etats-Unis et co-auteur de l'étude. "Et si l'hôte récepteur est urbain ou à proximité des humains, nous devrions nous inquiéter particulièrement".
L'étude dessine un futur "réseau" de virus sautant d'espèce en espèce, et grossissant à mesure que la planète se réchauffe.
"On dispose aujourd'hui de moyens d'investigation faciles et rapides qui permettent de réagir vite en cas d'apparition de nouveaux virus", a rassuré Marc Eloit, de l'institut Pasteur. "On est aussi capable de développer très rapidement des vaccins", comme on l'a vu avec le Covid-19.
Mais "toute une lignée de nouvelles maladies risquent d'émerger, potentiellement dangereuses. Il faudra être prêt", a prévenu Eric Fèvre, professeur spécialiste des maladies infectieuses vétérinaires à l'université de Liverpool (Royaume-Uni) et à l'International Livestock Research Institute (Kenya).
Cela signifie, selon lui, "mettre l'accent sur la santé publique des populations" dans les environnements les plus reculés et "mieux étudier l'écologie de ces zones naturelles pour comprendre comment les différentes espèces interagissent".
Depuis le début des années 2000, le concept "One Health" ("une seule santé") est mis en avant: il promeut une approche pluridisciplinaire et globale des enjeux sanitaires avec des liens étroits entre la santé humaine, celle des animaux et l'état écologique global.
La France a aussi lancé en 2021 l'initiative internationale "Prezode", qui vise à prévenir les risques d'émergences zoonotiques et de pandémies en renforçant les coopérations avec les régions du monde les plus concernées.
Avec AFP
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