A Lyssytchansk (voir carte) c'est l'enfer sur terre. Les bombes fusent de part et d'autres du front qui sépare l'armée ukrainienne des séparatistes prorusses appuyés par l'armée russe.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est revenue à Kiev samedi pour une seconde visite depuis avril. A l'époque, elle a été sur les lieux du massacre qui venait d'être découvert à Boutcha, après le départ de l'armée russe des environs de Kiev. Samedi, la responsable européenne est venue réitérer le soutien au gouvernement ukrainien et au président Zelensky. Elle a promis une réponse "la semaine prochaine" à la demande de l'Ukraine de se porter candidate à l'Union européenne, à l'issue d'un entretien avec le président Volodymyr Zelensky. L'Ukraine réclame un "engagement juridique" lui permettant d'obtenir au plus vite un statut de candidat officiel à l'UE, mais les Vingt-Sept sont très divisés sur la question. Kiev mise sur la solidarité des pays membres en temps de guerre. Elle cherche aussi un rattachement à une institution occidentale qui lui garantira ses droits et son indépendance, alors qu'une hypothétique adhésion à l'Otan n'est absolument pas à l'ordre du jour. Du moins immédiatement. Même si l'Ukraine obtient le "statut de candidat", cela lancera un processus de négociations et de réformes qui pourrait prendre des années, voire des décennies.
La présidente de la Commission européenne avait déjà visité Kiev en avril dernier, peu après la découverte du massacre de Boutcha.
"Nous voulons soutenir l'Ukraine dans son parcours européen", a néanmoins assuré Mme von der Leyen samedi. "Nous voulons regarder vers l'avenir. Vous avez fait beaucoup, mais il y a encore beaucoup à faire, pour lutter contre la corruption par exemple".
Sur le terrain, les combats dans l'est de l'Ukraine s'intensifient, tandis que l'armée russe pilonne toujours la périphérie de Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine.
Signe de la détermination de Moscou à mettre la main sur ce que le Kremlin considère comme des terres russes, la Russie a remis samedi ses premiers passeports à 23 habitants de Kherson, grande ville du sud de l'Ukraine occupée et gérée administrativement par des autorités prorusses, selon l'agence officielle russe TASS.
Un hôpital est également en construction par l'armée russe à Lougansk, dans l'est de l'Ukraine.
"La Russie possède toujours un potentiel suffisant pour mener une longue guerre contre notre pays", a indiqué le département des renseignements militaires (GUR) au sein du ministère de la défense ukrainien.
L'offensive russe s'intensifie dans l'est du pays. Vendredi, M. Zelensky avait accusé la Russie de vouloir "dévaster chaque ville du Donbass, chacune, sans exagération". La bataille pour la ville-clé de Severodonetsk et sa jumelle Lyssytchansk apparaît de plus en plus violente.
Sur le front, un duel d'artillerie opposait les deux camps samedi, selon un photographe de l'AFP présent à Lyssytchansk.
Des restes calcinés de véhicules et autre matériel militaires à Lyssytchansk
Prendre Severodonetsk ouvrirait à Moscou la route d'une autre grande ville, Kramatorsk, une étape pour conquérir l'intégralité du bassin du Donbass, région essentiellement russophone en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014.
L'état-major ukrainien a fait état samedi soir d'une intensification des tirs d'artillerie russe en direction de Lyssytchansk et le bombardement d'infrastructures civiles dans nombre de localités de la région.
"L'ennemi" tente de "renforcer son groupement de troupes", a déclaré l'état-major ukrainien selon lequel la défense ukrainienne résiste "avec succès" à Severodonetsk", près de Metiolkiné où "les occupants ont reculé", et "près de Popasna".
Un bus évacue les rares civils récalcitrants qui refusent de perdre leurs foyers
"Severodonetsk n'est pas libéré à 100%. (...) Pour l'instant, nous n'arrivons pas à contrôler la zone industrielle", a déclaré à l'AFP Leonid Passetchnik, dirigeant de la région séparatiste de Lougansk, en marge de la visite de l'hôpital militaire russe en construction. "En tout état de cause, nous atteindrons notre objectif, nous libérerons la zone industrielle, Severodonetsk (…) Lyssytchansk sera à nous", a-t-il prédit.
A Lyssytchansk, les habitants ont le choix entre fuir et perdre leur foyer, ou rester exposés aux bombardements. Yevhen Jyryada, 39 ans, dit que le seul accès à l'eau se fait maintenant par un centre de distribution en ville.
"Nous devons aller là-bas sous les bombardements et sous les tirs", dit-il, "c'est ainsi que nous survivons".
Des soldats se mettent à l'abri pendant que leur position reçoit une salve d'obus
A Prague, le ministre des Affaires étrangères tchèque, Jan Lipavsky, a confirmé la mort d'un ressortissant tchèque dans l'est de Ukraine. Selon une journaliste tchèque, il s'agit d'une combattant volontaire.
Le chef de l'administration présidentielle ukrainienne Andriï Yermak a annoncé de son côté la mort d'un journaliste militaire, Oleksiy Chubashev, responsable d'un programme de recrutement et de la télévision militaire ukrainienne.
Depuis plusieurs jours, les combats sont également intenses dans la région de Mykolaïv, voisine de la ville portuaire d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine.
L'avancée russe a cependant été arrêtée aux abords de la ville et les habitants qui restent, les plus pauvres, vivent dans la peur des bombardements.
Un champ de blé à Mikolaïv
La semaine dernière, "trois obus sont tombés sur les immeubles résidentiels et mon appartement a tremblé", décrit Igor Karputov, 31 ans.
"J'ai aidé un monsieur qui saignait avant que l’ambulance arrive, puis je suis arrivé là où un autre impact avait eu lieu et là, les secours prenaient déjà en charge quelqu’un. Mais cette personne était morte. Celle que j'avais aidée est décédée dans l'ambulance", raconte-t-il.
"L'armée russe est plus puissante, ils ont beaucoup d'artillerie et de munitions. En ce moment, c'est une guerre d'artillerie... et nous sommes à court de munitions", expliquait vendredi à l'AFP Vitali Kim, gouverneur de cette région.
Des barrières antichars dans un champ de blé à Mikolaïv
Les Ukrainiens ne cessent de réclamer à leurs alliés occidentaux de nouvelles armes plus puissantes.
La livraison de systèmes de lance-roquettes multiples, notamment des Himars d'une portée d'environ 80 km, soit légèrement supérieure aux systèmes russes, a été annoncée par Washington et Londres.
Avec AFP
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est revenue à Kiev samedi pour une seconde visite depuis avril. A l'époque, elle a été sur les lieux du massacre qui venait d'être découvert à Boutcha, après le départ de l'armée russe des environs de Kiev. Samedi, la responsable européenne est venue réitérer le soutien au gouvernement ukrainien et au président Zelensky. Elle a promis une réponse "la semaine prochaine" à la demande de l'Ukraine de se porter candidate à l'Union européenne, à l'issue d'un entretien avec le président Volodymyr Zelensky. L'Ukraine réclame un "engagement juridique" lui permettant d'obtenir au plus vite un statut de candidat officiel à l'UE, mais les Vingt-Sept sont très divisés sur la question. Kiev mise sur la solidarité des pays membres en temps de guerre. Elle cherche aussi un rattachement à une institution occidentale qui lui garantira ses droits et son indépendance, alors qu'une hypothétique adhésion à l'Otan n'est absolument pas à l'ordre du jour. Du moins immédiatement. Même si l'Ukraine obtient le "statut de candidat", cela lancera un processus de négociations et de réformes qui pourrait prendre des années, voire des décennies.
La présidente de la Commission européenne avait déjà visité Kiev en avril dernier, peu après la découverte du massacre de Boutcha.
"Nous voulons soutenir l'Ukraine dans son parcours européen", a néanmoins assuré Mme von der Leyen samedi. "Nous voulons regarder vers l'avenir. Vous avez fait beaucoup, mais il y a encore beaucoup à faire, pour lutter contre la corruption par exemple".
La Russie prépare les annexions
Sur le terrain, les combats dans l'est de l'Ukraine s'intensifient, tandis que l'armée russe pilonne toujours la périphérie de Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine.
Signe de la détermination de Moscou à mettre la main sur ce que le Kremlin considère comme des terres russes, la Russie a remis samedi ses premiers passeports à 23 habitants de Kherson, grande ville du sud de l'Ukraine occupée et gérée administrativement par des autorités prorusses, selon l'agence officielle russe TASS.
Un hôpital est également en construction par l'armée russe à Lougansk, dans l'est de l'Ukraine.
"La Russie possède toujours un potentiel suffisant pour mener une longue guerre contre notre pays", a indiqué le département des renseignements militaires (GUR) au sein du ministère de la défense ukrainien.
Le verrou de Severodonetsk
L'offensive russe s'intensifie dans l'est du pays. Vendredi, M. Zelensky avait accusé la Russie de vouloir "dévaster chaque ville du Donbass, chacune, sans exagération". La bataille pour la ville-clé de Severodonetsk et sa jumelle Lyssytchansk apparaît de plus en plus violente.
Sur le front, un duel d'artillerie opposait les deux camps samedi, selon un photographe de l'AFP présent à Lyssytchansk.
Des restes calcinés de véhicules et autre matériel militaires à Lyssytchansk
Prendre Severodonetsk ouvrirait à Moscou la route d'une autre grande ville, Kramatorsk, une étape pour conquérir l'intégralité du bassin du Donbass, région essentiellement russophone en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014.
L'état-major ukrainien a fait état samedi soir d'une intensification des tirs d'artillerie russe en direction de Lyssytchansk et le bombardement d'infrastructures civiles dans nombre de localités de la région.
"L'ennemi" tente de "renforcer son groupement de troupes", a déclaré l'état-major ukrainien selon lequel la défense ukrainienne résiste "avec succès" à Severodonetsk", près de Metiolkiné où "les occupants ont reculé", et "près de Popasna".
Un bus évacue les rares civils récalcitrants qui refusent de perdre leurs foyers
"Severodonetsk n'est pas libéré à 100%. (...) Pour l'instant, nous n'arrivons pas à contrôler la zone industrielle", a déclaré à l'AFP Leonid Passetchnik, dirigeant de la région séparatiste de Lougansk, en marge de la visite de l'hôpital militaire russe en construction. "En tout état de cause, nous atteindrons notre objectif, nous libérerons la zone industrielle, Severodonetsk (…) Lyssytchansk sera à nous", a-t-il prédit.
A Lyssytchansk, les habitants ont le choix entre fuir et perdre leur foyer, ou rester exposés aux bombardements. Yevhen Jyryada, 39 ans, dit que le seul accès à l'eau se fait maintenant par un centre de distribution en ville.
"Nous devons aller là-bas sous les bombardements et sous les tirs", dit-il, "c'est ainsi que nous survivons".
Des soldats se mettent à l'abri pendant que leur position reçoit une salve d'obus
A Prague, le ministre des Affaires étrangères tchèque, Jan Lipavsky, a confirmé la mort d'un ressortissant tchèque dans l'est de Ukraine. Selon une journaliste tchèque, il s'agit d'une combattant volontaire.
Le chef de l'administration présidentielle ukrainienne Andriï Yermak a annoncé de son côté la mort d'un journaliste militaire, Oleksiy Chubashev, responsable d'un programme de recrutement et de la télévision militaire ukrainienne.
Combats à Mykolaïv
Depuis plusieurs jours, les combats sont également intenses dans la région de Mykolaïv, voisine de la ville portuaire d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine.
L'avancée russe a cependant été arrêtée aux abords de la ville et les habitants qui restent, les plus pauvres, vivent dans la peur des bombardements.
Un champ de blé à Mikolaïv
La semaine dernière, "trois obus sont tombés sur les immeubles résidentiels et mon appartement a tremblé", décrit Igor Karputov, 31 ans.
"J'ai aidé un monsieur qui saignait avant que l’ambulance arrive, puis je suis arrivé là où un autre impact avait eu lieu et là, les secours prenaient déjà en charge quelqu’un. Mais cette personne était morte. Celle que j'avais aidée est décédée dans l'ambulance", raconte-t-il.
"L'armée russe est plus puissante, ils ont beaucoup d'artillerie et de munitions. En ce moment, c'est une guerre d'artillerie... et nous sommes à court de munitions", expliquait vendredi à l'AFP Vitali Kim, gouverneur de cette région.
Des barrières antichars dans un champ de blé à Mikolaïv
Les Ukrainiens ne cessent de réclamer à leurs alliés occidentaux de nouvelles armes plus puissantes.
La livraison de systèmes de lance-roquettes multiples, notamment des Himars d'une portée d'environ 80 km, soit légèrement supérieure aux systèmes russes, a été annoncée par Washington et Londres.
Avec AFP
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