Les Libanais sont pris dans une spirale inflationniste qui mine la résilience des plus aguerris parmi eux. La paupérisation s'accroît alors que les responsables sont dans le déni le plus total.
Au Liban, l'inflation ne cesse d'affoler par sa vigueur qui s'est accélérée au cours des derniers mois. Le taux d'inflation mensuel du Liban a atteint un sommet de 222,88% en avril 2022, contre 110,24% en avril 2021.
Dans le détail, le coût du «logement et des services publics», y compris l'eau, l'électricité, le gaz et les autres combustibles, représentant une part de 28,5% de l'indice des prix à la consommation (IPC), a accusé une hausse de 115,73% en glissement annuel à fin avril 2022. Pour rappel, en avril 2021, le gaz et les autres carburants étaient encore subventionnés par la Banque du Liban (BDL), alors qu'en avril 2022, la BDL a officiellement mis fin à la subvention des carburants faisant ainsi grimper fortement les prix des dérivés pétroliers.
Le plus alarmant à l'approche d'une saison d'été qui s'annonce prometteuse, sur le plan économique, à la lumière des chiffres de réservations dans les hôtels, c'est la croissance rapide de l'inflation des prix qui précède l'effondrement du taux de change $/LL ou euro/LL. Cette course mettrait à dure épreuve le slogan «le Liban, destination la moins chère» pour les vacanciers de la diaspora libanaise et des touristes.
Mis à part les facteurs d'une inflation importée, l'inflation locale est nourrie par la pénurie de produits, le manque d'offres et des marchés parallèles florissants. La vision de l'inflation dans le cas de l'interruption de la chaîne d'approvisionnement prend des dimensions différentes de ceux qu'on voit à la suite de mesures gouvernementales, telles la hausse de la TVA et du dollar douanier. Il s'agit plutôt d'un surcoût et non d'un prix augmenté, qui est dans la pratique un chiffre auquel il faut ajouter des zéros équivalents aux éléments de prix qui proviennent de la rareté ou de l'interruption ou encore des acteurs du marché noir en tous genres. Là, toutes les tranches de la société sont affectées, mais il reste clair que les personnes à revenus limités sont les plus vulnérables.
Le calvaire avant 2019
Le consommateur libanais a payé le prix de l'inflation avant même l'effondrement de la valeur de la monnaie nationale vers la fin d'octobre 2019, parce que le taux de change était à l'époque fixe alors que l'inflation augmentait pendant la période précédant l'été 2019. Cela n'aurait posé qu'un problème mineur si des politiques visant à augmenter les niveaux des revenus et de la demande étaient adoptées. Quant à l'augmentation de l'inflation au moment où une pression est exercée sur les éléments de croissance du produit national, cela conduirait en fait à un désastre au sens économique.
En tout état de cause, les responsables persistent dans leur déni de la réalité pourtant dénoncé à cor et à cri à deux reprises dans des rapports de la Banque mondiale.
Le show se poursuit avec des ministres qui évoquent un contrôle des prix des produits à la consommation mené par des entités publiques qui manquent de prérogatives et de moyens d'actions tant en termes de ressources humaines que d'expertise. La plus ridicule des démarches a été sans aucun doute l'activation, il y a huit jours, du Conseil national de la politique des prix, une entité créée sur le papier, ressuscitée par un décret présidentiel, après plus de vingt ans d'hibernation, alors que les solutions de fond se font toujours attendre.
Au Liban, l'inflation ne cesse d'affoler par sa vigueur qui s'est accélérée au cours des derniers mois. Le taux d'inflation mensuel du Liban a atteint un sommet de 222,88% en avril 2022, contre 110,24% en avril 2021.
Dans le détail, le coût du «logement et des services publics», y compris l'eau, l'électricité, le gaz et les autres combustibles, représentant une part de 28,5% de l'indice des prix à la consommation (IPC), a accusé une hausse de 115,73% en glissement annuel à fin avril 2022. Pour rappel, en avril 2021, le gaz et les autres carburants étaient encore subventionnés par la Banque du Liban (BDL), alors qu'en avril 2022, la BDL a officiellement mis fin à la subvention des carburants faisant ainsi grimper fortement les prix des dérivés pétroliers.
Le plus alarmant à l'approche d'une saison d'été qui s'annonce prometteuse, sur le plan économique, à la lumière des chiffres de réservations dans les hôtels, c'est la croissance rapide de l'inflation des prix qui précède l'effondrement du taux de change $/LL ou euro/LL. Cette course mettrait à dure épreuve le slogan «le Liban, destination la moins chère» pour les vacanciers de la diaspora libanaise et des touristes.
Mis à part les facteurs d'une inflation importée, l'inflation locale est nourrie par la pénurie de produits, le manque d'offres et des marchés parallèles florissants. La vision de l'inflation dans le cas de l'interruption de la chaîne d'approvisionnement prend des dimensions différentes de ceux qu'on voit à la suite de mesures gouvernementales, telles la hausse de la TVA et du dollar douanier. Il s'agit plutôt d'un surcoût et non d'un prix augmenté, qui est dans la pratique un chiffre auquel il faut ajouter des zéros équivalents aux éléments de prix qui proviennent de la rareté ou de l'interruption ou encore des acteurs du marché noir en tous genres. Là, toutes les tranches de la société sont affectées, mais il reste clair que les personnes à revenus limités sont les plus vulnérables.
Le calvaire avant 2019
Le consommateur libanais a payé le prix de l'inflation avant même l'effondrement de la valeur de la monnaie nationale vers la fin d'octobre 2019, parce que le taux de change était à l'époque fixe alors que l'inflation augmentait pendant la période précédant l'été 2019. Cela n'aurait posé qu'un problème mineur si des politiques visant à augmenter les niveaux des revenus et de la demande étaient adoptées. Quant à l'augmentation de l'inflation au moment où une pression est exercée sur les éléments de croissance du produit national, cela conduirait en fait à un désastre au sens économique.
En tout état de cause, les responsables persistent dans leur déni de la réalité pourtant dénoncé à cor et à cri à deux reprises dans des rapports de la Banque mondiale.
Le show se poursuit avec des ministres qui évoquent un contrôle des prix des produits à la consommation mené par des entités publiques qui manquent de prérogatives et de moyens d'actions tant en termes de ressources humaines que d'expertise. La plus ridicule des démarches a été sans aucun doute l'activation, il y a huit jours, du Conseil national de la politique des prix, une entité créée sur le papier, ressuscitée par un décret présidentiel, après plus de vingt ans d'hibernation, alors que les solutions de fond se font toujours attendre.
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