Alors que l'Union européenne vise à mettre fin sa dépendance au gaz russe d'ici à 2027, les dirigeants européens sont attendus à Tel Aviv pour négocier un approvisionnement israélien en gaz naturel. Cependant, deux obstacles de taille obstruent la voie à une réelle coopération énergétique : la dispute territoriale concernant le champ gazier de Karish avec le Liban et l'absence de voie d'acheminement directe de gaz vers le Vieux Continent.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le Premier ministre italien Mario Draghi sont arrivés lundi en Israël pour discuter de coopération énergétique à l'heure où l'Etat hébreu tente d'exporter vers l'Europe une partie de sa manne gazière sur fond de guerre en Ukraine.
Mme von der Leyen, à la suite d'un weekend en Ukraine, s'est entretenu lundi après-midi avec le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid. Mardi elle aura des entretiens avec le Premier ministre Naftali Bennett, a indiqué la Commission européenne, précisant que les discussions allaient se focaliser "sur la coopération énergétique".
Le Premier ministre italien Mario Draghi reçu par le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid. (AFP)
Elle doit également rencontrer mardi le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh à Ramallah, en Cisjordanie occupée, à l'heure où l'Autorité palestinienne attend de l'Union européenne le versement de millions d'euros en aide pour l'aider à juguler son déficit budgétaire.
Pour sa première visite officielle au Moyen-Orient depuis son accession à la tête du gouvernement italien en 2021, Mario Draghi a rencontré lundi à Jérusalem le président Isaac Herzog et M. Lapid, puis mardi M. Bennett, avant de s'entretenir à Ramallah, en Cisjordanie occupée, avec M. Shtayyeh.
Cette visite du Premier ministre italien devrait aussi se concentrer sur la guerre en Ukraine et la coopération énergétique, a souligné la presse italienne.
Israël travaille d'arrache-pied pour pouvoir exporter une partie de ses ressources gazières en mer vers l'Europe, qui cherche à remplacer les achats de combustibles fossiles russes depuis l'invasion de l'Ukraine et les sanctions contre le régime de Vladimir Poutine.
Ursula von der Leyen avait d'ailleurs suggéré récemment de mettre fin d'ici à 2027 à la dépendance européenne aux hydrocarbures russes.
La crise en Ukraine fait "de l'Europe un nouveau marché, en particulier pour Israël" qui n'avait jamais considéré le Vieux continent "comme un marché majeur" pour ses exportations gazières, a déclaré dernièrement la ministre israélienne de l'Energie, Karine Elharrar.
Israël est entré récemment dans le cercle des pays producteurs et exportateurs de gaz après la découverte au début des années 2010 de plusieurs réservoirs gaziers au large de ses côtes, en Méditerranée, avec des réserves chiffrées à environ 1.000 milliards BCM (milliard de mètres cubes).
Mais deux problèmes de taille se posent pour l'État hébreu : l'absence de gazoduc pour relier ses plateformes de forage en Méditerranée aux marchés du sud de l'Europe et un différend avec le Liban voisin sur la délimitation d'une partie de sa zone de droit exclusif.
Pour l'exportation, trois grandes options s'offrent aux Israéliens : acheminer son gaz naturel vers l'Égypte, voisin déjà relié à l'État hébreu par un pipeline, pour ensuite le liquéfier et le transporter par bateau en Europe ; construire un gazoduc vers la Turquie qui est, elle, reliée au Vieux continent ou construire une nouvelle route des hydrocarbures directement vers le sud européen.
Cette troisième option a déjà un nom, le projet EastMed, basé sur un accord avec Chypre et la Grèce portant sur la construction d'un gazoduc sous-marin de 1.800 km.
Mais ce projet, chiffré à plus de six milliards de dollars, est onéreux et pourrait prendre du temps à se matérialiser. Aussi, les Israéliens souhaiteraient voir l'Italie s'y joindre.
La découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit des pays riverains et attisé les contentieux frontaliers.
Israël est entré récemment dans le cercle des pays producteurs de gaz après la découverte au début des années 2010 de plusieurs réservoirs gaziers au large de ses côtes, en Méditerranée. (AFP)
Le Liban et Israël, officiellement toujours en guerre, avaient entamé en octobre 2020 des négociations inédites sous l'égide de Washington pour délimiter leur frontière maritime, afin de lever les obstacles à la prospection d'hydrocarbures.
Les pourparlers ont été suspendus en mai 2021 à la suite de différends concernant la surface de la zone contestée, notamment sur la zone de Karish. La semaine dernière, des tensions ont ressurgi avec l'arrivée sur le champ gazier de Karish d'un navire affrété pour le compte de l'État hébreu par la société d'exploration Energean Plc.
Le Liban a accusé Israël d'effectuer des forages dans une zone contestée. L'État hébreu a assuré que le gisement gazier était situé légèrement au sud de la zone contestée, mais bien hors de celle-ci, ce que porte aussi à croire une analyse des images satellites réalisée par le quotidien israélien Haaretz.
Avec AFP
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le Premier ministre italien Mario Draghi sont arrivés lundi en Israël pour discuter de coopération énergétique à l'heure où l'Etat hébreu tente d'exporter vers l'Europe une partie de sa manne gazière sur fond de guerre en Ukraine.
Mme von der Leyen, à la suite d'un weekend en Ukraine, s'est entretenu lundi après-midi avec le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid. Mardi elle aura des entretiens avec le Premier ministre Naftali Bennett, a indiqué la Commission européenne, précisant que les discussions allaient se focaliser "sur la coopération énergétique".
Le Premier ministre italien Mario Draghi reçu par le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid. (AFP)
Elle doit également rencontrer mardi le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh à Ramallah, en Cisjordanie occupée, à l'heure où l'Autorité palestinienne attend de l'Union européenne le versement de millions d'euros en aide pour l'aider à juguler son déficit budgétaire.
Pour sa première visite officielle au Moyen-Orient depuis son accession à la tête du gouvernement italien en 2021, Mario Draghi a rencontré lundi à Jérusalem le président Isaac Herzog et M. Lapid, puis mardi M. Bennett, avant de s'entretenir à Ramallah, en Cisjordanie occupée, avec M. Shtayyeh.
Cette visite du Premier ministre italien devrait aussi se concentrer sur la guerre en Ukraine et la coopération énergétique, a souligné la presse italienne.
Israël travaille d'arrache-pied pour pouvoir exporter une partie de ses ressources gazières en mer vers l'Europe, qui cherche à remplacer les achats de combustibles fossiles russes depuis l'invasion de l'Ukraine et les sanctions contre le régime de Vladimir Poutine.
Mettre fin à la dépendance aux hydrocarbures russes
Ursula von der Leyen avait d'ailleurs suggéré récemment de mettre fin d'ici à 2027 à la dépendance européenne aux hydrocarbures russes.
La crise en Ukraine fait "de l'Europe un nouveau marché, en particulier pour Israël" qui n'avait jamais considéré le Vieux continent "comme un marché majeur" pour ses exportations gazières, a déclaré dernièrement la ministre israélienne de l'Energie, Karine Elharrar.
Israël est entré récemment dans le cercle des pays producteurs et exportateurs de gaz après la découverte au début des années 2010 de plusieurs réservoirs gaziers au large de ses côtes, en Méditerranée, avec des réserves chiffrées à environ 1.000 milliards BCM (milliard de mètres cubes).
Mais deux problèmes de taille se posent pour l'État hébreu : l'absence de gazoduc pour relier ses plateformes de forage en Méditerranée aux marchés du sud de l'Europe et un différend avec le Liban voisin sur la délimitation d'une partie de sa zone de droit exclusif.
Pour l'exportation, trois grandes options s'offrent aux Israéliens : acheminer son gaz naturel vers l'Égypte, voisin déjà relié à l'État hébreu par un pipeline, pour ensuite le liquéfier et le transporter par bateau en Europe ; construire un gazoduc vers la Turquie qui est, elle, reliée au Vieux continent ou construire une nouvelle route des hydrocarbures directement vers le sud européen.
Cette troisième option a déjà un nom, le projet EastMed, basé sur un accord avec Chypre et la Grèce portant sur la construction d'un gazoduc sous-marin de 1.800 km.
Mais ce projet, chiffré à plus de six milliards de dollars, est onéreux et pourrait prendre du temps à se matérialiser. Aussi, les Israéliens souhaiteraient voir l'Italie s'y joindre.
Une zone gazière disputée
La découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit des pays riverains et attisé les contentieux frontaliers.
Israël est entré récemment dans le cercle des pays producteurs de gaz après la découverte au début des années 2010 de plusieurs réservoirs gaziers au large de ses côtes, en Méditerranée. (AFP)
Le Liban et Israël, officiellement toujours en guerre, avaient entamé en octobre 2020 des négociations inédites sous l'égide de Washington pour délimiter leur frontière maritime, afin de lever les obstacles à la prospection d'hydrocarbures.
Les pourparlers ont été suspendus en mai 2021 à la suite de différends concernant la surface de la zone contestée, notamment sur la zone de Karish. La semaine dernière, des tensions ont ressurgi avec l'arrivée sur le champ gazier de Karish d'un navire affrété pour le compte de l'État hébreu par la société d'exploration Energean Plc.
Le Liban a accusé Israël d'effectuer des forages dans une zone contestée. L'État hébreu a assuré que le gisement gazier était situé légèrement au sud de la zone contestée, mais bien hors de celle-ci, ce que porte aussi à croire une analyse des images satellites réalisée par le quotidien israélien Haaretz.
Avec AFP
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