La Belgique veut retrouver le feu sacré
©Le milieu de terrain gallois Gareth Bale, à la lutte avec son homologue belge Axel Witsel, lors de leur match de Ligue des nations, le 11 juin 2022 à Cardiff. Geoff Caddick/AFP
La Belgique, qui affronte mardi (21h45 à Beyrouth) la Pologne en Ligue des nations, a donné durant cette fenêtre internationale l'image d'une équipe vieillissante, dans l'attente de sa nouvelle "génération dorée".

Surclassés par les Pays-Bas (1-4), les Diables rouges se sont bien repris face à la Pologne (6-1) mais ils ont rappelé, en concédant sur le fil l'égalisation au pays de Galles (1-1) samedi à Cardiff, qu'ils étaient sans doute arrivés à la fin d'un cycle exceptionnel.

Présente sans relâche dans les rendez-vous majeurs depuis 2014, la "petite" Belgique (11 millions d’habitants) a souvent fait honneur à son statut de N.1 mondial au classement de la Fifa, une anomalie aujourd'hui oubliée – elle est N.2 - dans un pays où le surréalisme est roi.

Si elle a atteint au minimum les quarts de finale des quatre derniers tournois (Mondiaux 2014 et 2018, Euro 2016 et 2021), elle a également démontré ses faiblesses tactiques à chaque fois qu'un écueil plus solide s'est présenté face à elle: l'Argentine en 2014, le pays de Galles en 2016, la France en 2018 et l'Italie en 2021.

Une génération "cramée" ?

Aujourd'hui, la douce euphorie qui a accompagné cette "génération dorée" est en train de s'étioler. "On va bientôt pouvoir parler de génération cramée", a-t-on entendu dans les travées du stade roi Baudouin ces derniers jours.

Louis van Gaal y est aussi allé de sa petite pique. "La Belgique est une équipe facile à bousculer parce qu’elle ne met pas de pression. Et quand elle la subit, elle ne trouve pas de solutions", a expliqué le sélectionneur néerlandais.

Son maître à jouer, Kevin De Bruyne, encore au sommet de son art à 30 ans, a préféré ne pas s'inquiéter: "On peut encore réaliser de belles choses lors du Mondial, mais on ne fera plus partie des favoris."

Hors champ, le renouvellement des cadres se fait attendre. Les départs à la retraite de Vincent Kompany et Thomas Vermaelen n'ont pas été compensés en défense, Roberto Martinez continuant à s'appuyer sur l'expérience de Jan Vertonghen (138 sélections, 35 ans) et de Toby Alderweireld (120 sélections, 33 ans).


Expérimentés mais peu vivaces, l'un comme l'autre affichent leurs lacunes, tout comme Dedrick Boyata (Hertha Berlin, 31 ans). Pour Philippe Albert, l'ancien rugueux défenseur international, "il n'est plus possible de faire illusion avec une telle défense en carton".

Des jeunes en quête de reconnaissance

A l'heure actuelle, difficile d'entrevoir des jours meilleurs dans ce secteur, où Jason Denayer (26 ans) présente sans doute le meilleur profil mais est souvent blessé, au même titre que le jeune Zinho Vanheusden (22 ans, Inter Milan).

Quant aux promesses Wout Faes (Reims, 24 ans), Arthur Theate (Bologne, 22 ans), voire Sebastiaan Bornauw (Wolfsburg, 23 ans), Hannes Delcroix (Anderlecht, 23 ans) ou Koni De Winter (Juventus, 20 ans), elles n'ont pas confirmé au plus haut niveau.

Mais le problème d'effectif est plus large. Face aux Pays-Bas, le onze de base avait 32 ans de moyenne d'âge. Et hormis De Bruyne ou Courtois, beaucoup de cadres ont tiré la langue cette saison.

C'est le cas d'Eden Hazard, qui a retrouvé un peu de plaisir après une saison cauchemardesque au Real, mais aussi de Romelu Lukaku, dont le retour à Chelsea n’a pas répondu aux attentes, ou d’Axel Witsel, Thomas Meunier, Dries Mertens et Divock Origi.

Qui pour éviter aux Diables de retomber dans l'obscurité ? A 25 ans, Youri Tielemans (Leicester) a les épaules suffisamment larges pour être l'un des tauliers de la nouvelle génération au même titre que son équipier Timothy Castagne (27 ans), Leandro Trossard (Brighton, 27 ans) voire Yannick Carrasco (Atletico Madrid, 29 ans).

La Belgique compte aussi beaucoup sur Jérémy Doku, qui a connu une saison difficile avec Rennes, et Alexis Saelemaeckers (AC Milan, 24 ans), qui a su se faire une place au soleil au sein de l’équipe championne d’Italie.

Enfin, le Lillois Amadou Onana (20 ans), qui a effectué ses premiers pas en sélection, la pépite brugeoise Charles De Ketelaere (22 ans), que convoite Milan, ou l’attaquant de Vitesse Arnhem, Lois Openda (23 ans), buteur pour ses débuts face à la Pologne, constituent autant de promesses à suivre...
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