Plus de vingt ans après leur première commercialisation, les anticorps thérapeutiques sont plus que jamais porteurs de promesses notamment pour la lutte contre certains cancers, mais aussi des maladies inflammatoires et des infections.
Ils ont beaucoup fait parler d’eux lors du récent congrès contre le cancer de Chicago. Plus de vingt ans après leur première commercialisation, les anticorps thérapeutiques sont plus que jamais porteurs de promesses, suscitant aussi l’intérêt des investisseurs. Lors du congrès annuel de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO), début juin, qui regroupe les spécialistes mondiaux du cancer, une étude a particulièrement suscité l’attention: la présentation d’un essai clinique sur un anticorps anti-HER2 conjugué à un agent chimiothérapeutique. Ce traitement, déjà autorisé chez des patientes souffrant d’un cancer du sein présentant de fortes quantités d’une protéine appelée HER2, s’est montré efficace aussi chez les malades ayant cette protéine, mais en plus faible quantité, ce qui accroît donc le nombre de patientes qui pourraient en bénéficier.
Il s’agit d’un progrès important, selon le professeur William Jacot, de l’Institut du cancer de Montpellier, en France, qui a participé à cet essai clinique. « On n’avait pas vu une telle avancée en termes de survie, avec un traitement utilisant de la chimiothérapie, depuis des dizaines d’années », dit-il. « Il s’agit d’un anticorps armé avec de la chimiothérapie, poursuit l’oncologue. L’anticorps se colle à la surface de la cellule cancéreuse dont les récepteurs ne fonctionnent plus. La cellule digère alors les récepteurs pour les recycler. C’est là que la chimiothérapie est libérée. »
Signal d’alarme
Mais comment fonctionnent ces anticorps? Il s’agit, à l’état naturel, d’un signal d’alarme, généré par le système immunitaire. Les anticorps, qui sont des protéines, reconnaissent les substances étrangères au corps (appelées antigènes), s’y attachent et les signalent ainsi au reste du système immunitaire.
Or, en 1975, deux scientifiques, Gerard Köhler et Cesar Milstein, ont découvert comment les produire en laboratoire, ce qui leur a valu le Nobel de médecine. Depuis, des dizaines d’anticorps de synthèse ont été développés.
Autre atout de la technologie: si sa production est complexe, elle reste toutefois moins compliquée et onéreuse à mettre en œuvre que les nouveaux traitements utilisant la thérapie cellulaire. Dans le cas du cancer, plusieurs modalités d’actions sont possibles. Les anticorps thérapeutiques vont par exemple cibler les protéines nécessaires à la production de cellules cancéreuses et se fixer sur elles pour les détruire. D’autres peuvent agir sur la régulation de la réponse immunitaire.
Détruire la cellule malade
Depuis quelques années, des anticorps conjugués à la chimiothérapie sont venus s’ajouter à la panoplie. C’est aussi la piste développée par la biotech française Inatherys, actuellement en phase 1 d’essai clinique dans la leucémie, explique Pierre Launay, dirigeant de la société.
« Notre anticorps va se fixer sur le récepteur de la transferrine, un récepteur qui permet de faire entrer le fer à l’intérieur de la cellule cancéreuse, avance-t-il. C’est une cible intéressante car les cellules cancéreuses ont besoin de fer. Notre stratégie est donc d’utiliser un missile à tête chercheuse, qui va délivrer un poison spécifiquement à l’intérieur de la cellule malade pour la détruire. »
En plus des cancers, ces traitements sont développés pour les maladies inflammatoires. Et même contre les infections, comme pour le traitement des malades du Covid-19.
©Avec AFP
Ils ont beaucoup fait parler d’eux lors du récent congrès contre le cancer de Chicago. Plus de vingt ans après leur première commercialisation, les anticorps thérapeutiques sont plus que jamais porteurs de promesses, suscitant aussi l’intérêt des investisseurs. Lors du congrès annuel de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO), début juin, qui regroupe les spécialistes mondiaux du cancer, une étude a particulièrement suscité l’attention: la présentation d’un essai clinique sur un anticorps anti-HER2 conjugué à un agent chimiothérapeutique. Ce traitement, déjà autorisé chez des patientes souffrant d’un cancer du sein présentant de fortes quantités d’une protéine appelée HER2, s’est montré efficace aussi chez les malades ayant cette protéine, mais en plus faible quantité, ce qui accroît donc le nombre de patientes qui pourraient en bénéficier.
Il s’agit d’un progrès important, selon le professeur William Jacot, de l’Institut du cancer de Montpellier, en France, qui a participé à cet essai clinique. « On n’avait pas vu une telle avancée en termes de survie, avec un traitement utilisant de la chimiothérapie, depuis des dizaines d’années », dit-il. « Il s’agit d’un anticorps armé avec de la chimiothérapie, poursuit l’oncologue. L’anticorps se colle à la surface de la cellule cancéreuse dont les récepteurs ne fonctionnent plus. La cellule digère alors les récepteurs pour les recycler. C’est là que la chimiothérapie est libérée. »
Signal d’alarme
Mais comment fonctionnent ces anticorps? Il s’agit, à l’état naturel, d’un signal d’alarme, généré par le système immunitaire. Les anticorps, qui sont des protéines, reconnaissent les substances étrangères au corps (appelées antigènes), s’y attachent et les signalent ainsi au reste du système immunitaire.
Or, en 1975, deux scientifiques, Gerard Köhler et Cesar Milstein, ont découvert comment les produire en laboratoire, ce qui leur a valu le Nobel de médecine. Depuis, des dizaines d’anticorps de synthèse ont été développés.
Autre atout de la technologie: si sa production est complexe, elle reste toutefois moins compliquée et onéreuse à mettre en œuvre que les nouveaux traitements utilisant la thérapie cellulaire. Dans le cas du cancer, plusieurs modalités d’actions sont possibles. Les anticorps thérapeutiques vont par exemple cibler les protéines nécessaires à la production de cellules cancéreuses et se fixer sur elles pour les détruire. D’autres peuvent agir sur la régulation de la réponse immunitaire.
Détruire la cellule malade
Depuis quelques années, des anticorps conjugués à la chimiothérapie sont venus s’ajouter à la panoplie. C’est aussi la piste développée par la biotech française Inatherys, actuellement en phase 1 d’essai clinique dans la leucémie, explique Pierre Launay, dirigeant de la société.
« Notre anticorps va se fixer sur le récepteur de la transferrine, un récepteur qui permet de faire entrer le fer à l’intérieur de la cellule cancéreuse, avance-t-il. C’est une cible intéressante car les cellules cancéreuses ont besoin de fer. Notre stratégie est donc d’utiliser un missile à tête chercheuse, qui va délivrer un poison spécifiquement à l’intérieur de la cellule malade pour la détruire. »
En plus des cancers, ces traitements sont développés pour les maladies inflammatoires. Et même contre les infections, comme pour le traitement des malades du Covid-19.
©Avec AFP
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