©L'archevêque de Constantinople et patriarche œcuménique Bartholomée I (G) ajuste la cape du Pape François à son arrivée à l'aéroport de Mytilène sur l'île grecque de Lesbos le 16 avril 2016. Cette visite de François au camp de migrants de Lesbos, avec le patriarche de Constantinople Bartholomée et l’archevêque orthodoxe de Grèce Hiéronyme II avait marqué les esprits. (AFP)
Sur les terres de Grèce, le pape poursuivra à partir de samedi son pèlerinage œcuménique à travers le monde pour renforcer les liens avec l'orthodoxie et apaiser les relations historiquement difficiles avec l'Eglise d'Athènes.
Si le souverain pontife s'est rendu sur l'île grecque de Lesbos en 2016, ce sera la première visite d'un pape dans la capitale grecque en deux décennies, depuis le déplacement de Jean Paul II à Athènes en mai 2001.
Son séjour de deux jours et demi sera axé sur le dialogue avec les orthodoxes, séparés de l'Eglise catholique depuis le schisme de 1054 entre Rome et Constantinople.
Si "accueillir un pape à Athènes peut sembler un paradoxe" en raison de "l'esprit antipapiste" qui y règne traditionnellement, cette visite est "un signe d'espérance et de progrès", s'est félicité auprès de l'AFP l'archevêque catholique d'Athènes Théodore Kodidis.
Dans ce pays, où l'orthodoxie est religion d'Etat, les catholiques constituent une minorité d'à peine 1%, peut-être 2% avec les récentes migrations.
"Cette visite a été une surprise", déclare à l'AFP Pierre Salembier, supérieur de la communauté jésuite en Grèce.
Mais "le climat dans lequel se prépare cet accueil du pape est meilleur qu'il ne l'était pour Jean Paul II, où la presse était désobligeante et tous les clichés anticatholiques apparaissaient", se souvient-il.
En mai 2001, des centaines de moines avaient protesté, le glas avait sonné et des drapeaux noirs avaient été hissés dans des monastères.
Il y a 20 ans, la première fois qu'un pape venait en Grèce, "les réticences et les résistances étaient beaucoup plus fortes, parce que c'était l'inconnu", estime Mgr Kodidis.
Mais le souverain pontife d'alors avait rompu la glace, en demandant "pardon" pour les péchés des catholiques contre les orthodoxes, en référence à la 4e croisade et au sac de Constantinople de 1204.
Le climat sera meilleur grâce à la repentance de Jean Paul II, mais aussi grâce à la personnalité de François, "son humilité, son ouverture, son intérêt pour les questions sociales", et les Grecs "l'aiment bien pour cela", estiment des théologiens grecs.
Sa visite du camp de migrants de Lesbos, en avril 2016, avec le patriarche de Constantinople Bartholomée et l’archevêque orthodoxe de Grèce Hiéronyme II a marqué les esprits. Cette fois encore, il se rendra à Lesbos et deux rencontres avec Hiéronyme sont prévues à Athènes.
"L'amitié" du pape François et du patriarche Bartholomée "contribue sans aucun doute à l'approfondissement des relations avec l’ensemble du monde orthodoxe", explique à l'AFP Hyacinthe Destivelle, directeur de l'Institut d'études œcuméniques de l’Angelicum à Rome.
Le leitmotiv papal: regarder le "centre" – l'Europe, l’Eglise catholique - à partir des "périphéries", car "la réalité se voit mieux de la périphérie que du centre", rappelle le dominicain.
François a déjà visité de nombreux pays à majorité orthodoxe, comme la Géorgie, l'Arménie, la Roumanie, la Bulgarie et la Macédoine du Nord.
A Chypre aussi, où il se rendra jeudi juste avant Athènes, ce premier voyage d'un pape depuis 2010, sera "l'occasion d'approfondir l'amitié et les relations fraternelles avec les responsables de ces Eglises", souligne Hyacinthe Destivelle.
Les Eglises orthodoxes sont toutes autonomes avec leur propre hiérarchie, contrairement à l'autorité du pape sur l'ensemble des catholiques, ce qui limite l'influence du patriarche de Constantinople sur l'Eglise de Grèce.
A l'intérieur du synode grec, "il y a quelques fanatiques anticatholiques réputés", observe le Père Salembier, le plus célèbre étant le métropolitain Séraphim du Pirée, qui a qualifié la visite du pape François d'"immorale", selon l'Union des journalistes orthodoxes.
En vingt ans, "la communauté orthodoxe grecque est devenue un peu plus fondamentaliste", prévient le théologien Petros Panagiotopoulos, professeur à l'université Artistote de Thessalonique. "Il y aura des manifestants", prédit-il, "ils seront peu nombreux mais bruyants".
S'"il y a quelques voix hostiles, c'est très marginal", assure Mgr Kodidis, convaincu que "la hiérarchie orthodoxe de Grèce va l'accueillir avec gentillesse et attention".
Car "malgré les voix discordantes, qui s'opposent au rapprochement des Eglises chrétiennes, l'Église orthodoxe grecque, son clergé et les laïcs mûrissent le voeu de renforcer les liens entre les Églises de l'orthodoxie et le catholicisme", assure le théologien Nikos Zacharopoulos.
"Il y a un besoin urgent de culture", estime-t-il, "de sorte que les opposants soient mis sur la touche".
AFP
Si le souverain pontife s'est rendu sur l'île grecque de Lesbos en 2016, ce sera la première visite d'un pape dans la capitale grecque en deux décennies, depuis le déplacement de Jean Paul II à Athènes en mai 2001.
Son séjour de deux jours et demi sera axé sur le dialogue avec les orthodoxes, séparés de l'Eglise catholique depuis le schisme de 1054 entre Rome et Constantinople.
Si "accueillir un pape à Athènes peut sembler un paradoxe" en raison de "l'esprit antipapiste" qui y règne traditionnellement, cette visite est "un signe d'espérance et de progrès", s'est félicité auprès de l'AFP l'archevêque catholique d'Athènes Théodore Kodidis.
Dans ce pays, où l'orthodoxie est religion d'Etat, les catholiques constituent une minorité d'à peine 1%, peut-être 2% avec les récentes migrations.
"Cette visite a été une surprise", déclare à l'AFP Pierre Salembier, supérieur de la communauté jésuite en Grèce.
Mais "le climat dans lequel se prépare cet accueil du pape est meilleur qu'il ne l'était pour Jean Paul II, où la presse était désobligeante et tous les clichés anticatholiques apparaissaient", se souvient-il.
En mai 2001, des centaines de moines avaient protesté, le glas avait sonné et des drapeaux noirs avaient été hissés dans des monastères.
Il y a 20 ans, la première fois qu'un pape venait en Grèce, "les réticences et les résistances étaient beaucoup plus fortes, parce que c'était l'inconnu", estime Mgr Kodidis.
Mais le souverain pontife d'alors avait rompu la glace, en demandant "pardon" pour les péchés des catholiques contre les orthodoxes, en référence à la 4e croisade et au sac de Constantinople de 1204.
Le climat sera meilleur grâce à la repentance de Jean Paul II, mais aussi grâce à la personnalité de François, "son humilité, son ouverture, son intérêt pour les questions sociales", et les Grecs "l'aiment bien pour cela", estiment des théologiens grecs.
Sa visite du camp de migrants de Lesbos, en avril 2016, avec le patriarche de Constantinople Bartholomée et l’archevêque orthodoxe de Grèce Hiéronyme II a marqué les esprits. Cette fois encore, il se rendra à Lesbos et deux rencontres avec Hiéronyme sont prévues à Athènes.
"L'amitié" du pape François et du patriarche Bartholomée "contribue sans aucun doute à l'approfondissement des relations avec l’ensemble du monde orthodoxe", explique à l'AFP Hyacinthe Destivelle, directeur de l'Institut d'études œcuméniques de l’Angelicum à Rome.
Le leitmotiv papal: regarder le "centre" – l'Europe, l’Eglise catholique - à partir des "périphéries", car "la réalité se voit mieux de la périphérie que du centre", rappelle le dominicain.
François a déjà visité de nombreux pays à majorité orthodoxe, comme la Géorgie, l'Arménie, la Roumanie, la Bulgarie et la Macédoine du Nord.
A Chypre aussi, où il se rendra jeudi juste avant Athènes, ce premier voyage d'un pape depuis 2010, sera "l'occasion d'approfondir l'amitié et les relations fraternelles avec les responsables de ces Eglises", souligne Hyacinthe Destivelle.
Les Eglises orthodoxes sont toutes autonomes avec leur propre hiérarchie, contrairement à l'autorité du pape sur l'ensemble des catholiques, ce qui limite l'influence du patriarche de Constantinople sur l'Eglise de Grèce.
A l'intérieur du synode grec, "il y a quelques fanatiques anticatholiques réputés", observe le Père Salembier, le plus célèbre étant le métropolitain Séraphim du Pirée, qui a qualifié la visite du pape François d'"immorale", selon l'Union des journalistes orthodoxes.
En vingt ans, "la communauté orthodoxe grecque est devenue un peu plus fondamentaliste", prévient le théologien Petros Panagiotopoulos, professeur à l'université Artistote de Thessalonique. "Il y aura des manifestants", prédit-il, "ils seront peu nombreux mais bruyants".
S'"il y a quelques voix hostiles, c'est très marginal", assure Mgr Kodidis, convaincu que "la hiérarchie orthodoxe de Grèce va l'accueillir avec gentillesse et attention".
Car "malgré les voix discordantes, qui s'opposent au rapprochement des Eglises chrétiennes, l'Église orthodoxe grecque, son clergé et les laïcs mûrissent le voeu de renforcer les liens entre les Églises de l'orthodoxie et le catholicisme", assure le théologien Nikos Zacharopoulos.
"Il y a un besoin urgent de culture", estime-t-il, "de sorte que les opposants soient mis sur la touche".
AFP
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