L’établissement ne payait pas de mine. À travers les vitres, on apercevait des joueurs de cartes, concentrés sur une partie qui ne prêtait pas aux conversations. Le café était brûlant. Le patron n’avait pas l’air des plus commodes, surtout quand j'ai fait mine de payer. «Soyez la bienvenue au Liban.»
Un peu plus haut dans la rue, il y avait une Vierge Marie en stuc, posée dans sa petite vitrine sur le trottoir. Une dame lui parlait, à voix basse. Elle m’expliqua ensuite être venue implorer la Vierge pour son mari malade : «Mais on ne peut pas payer les médicaments. Quand tu n’as pas de dollars ou d’euros, que des livres libanaises, tu n’as rien. La livre est par terre.» Elle se trouvait jolie sur la photo, regrettait un peu le chemisier qui glissait sur son épaule. Mais ça allait quand même.
Sinon, je suis allée faire quelques courses chez Spinneys, acheter une carte sim libanaise pour mon téléphone, discuter avec le jeune homme qui tenait la boutique et sera bientôt papa. Je n’ai pas retrouvé la librairie où je trouvais des vieux romans un peu jaunis. On m’a dit qu’elle avait fermé il y a quelques mois.
Voilà, je suis bien arrivée.
►Prochain article le vendredi 3 décembre
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