©En haut Sindi Abou Tayeh (Al-Diyar), en bas Rayane Moussalem (AFP), à droite Mona Yaacoub (LBCI) et à gauche Ghina Chehwan (LBCI).
Le sport libanais est en règle générale sous-médiatisé. Dans ce contexte, le sport féminin se taille une toute petite part de cette couverture minime – les hommes se taillant la part du lion. L’exemple le plus criant en est la différence de couverture télévisuelle entre les hommes et les femmes dans le sport libanais le plus médiatique et populaire, à savoir le basketball.
Le sport au Liban n’est pas assez développé et médiatisé en règle générale, et le sport féminin est, quant à lui, encore plus marginalisé. Le milieu du journalisme sportif libanais est essentiellement masculin, avec cependant quelques femmes, passionnées de ce domaine, qui s’y sont pavé un chemin. Ici Beyrouth a échangé avec des journalistes sportives libanaises sur la faible présence des femmes dans la couverture médiatique sportive.
Rayane Moussalem, au cours de sa couverture des Jeux Olympiques
Une faible médiatisation du sport en général
Dans un entretien avec Ici Beyrouth, Rayane Moussalem, journaliste sportive à l’AFP, qui s’était notamment révélée au grand public lors de sa couverture de la Coupe du monde de foot sur Télé Liban en 2018, souligne qu’en amont, il convient de souligner que le sport au Liban dans son ensemble est sous-médiatisé: «Avant de parler de l’importance accordée au sport féminin par les médias libanais, on peut déplorer que déjà les médias n’accordent pas assez d’importance au sport. Par exemple, il y a très peu de pays au monde qui n’ont pas de chaînes de télévision dédiées exclusivement au sport, et au Liban nous n’en avons toujours pas. Il y a ainsi plusieurs événements locaux qui ne sont que très rarement diffusés. Certes, le contexte économique actuel ne favorise pas l’ouverture de ces chaînes, mais même dans les périodes économiques fastes du Liban, un projet pour de telles chaînes n’a jamais été envisagé. Il convient toutefois de noter que les médias traditionnels ont joué un rôle dans le développement du sport au Liban, notamment la LBCI avec le basketball au début des années 90.»
Ghina Chehwan (LBCI)
Ce manque d’intérêt pour le sport dans les médias n’est que le reflet du comportement de la société libanaise qui, il est vrai, n’est pas épargné par les crises politique, sécuritaire et économique, ce qui explique en partie l’absence de culture «sport» dans notre pays. Ainsi, Ghina Chehwan, journaliste sportive à la LBCI, déplore qu’au Liban, «nous manquons de culture sportive, aussi bien chez les hommes que les femmes. C’est généralement quand quelqu’un n’a rien à faire qu’il va aller marcher ou jouer au basketball. Nous n’avons pas une mentalité propice à inciter les jeunes à en faire une carrière. Jusqu’à aujourd’hui, mes parents continuent à m’inciter à orienter ma carrière de journaliste vers une autre rubrique que le sport.»
Sindi Abou Tayeh (Al-Diyar)
La forte inégalité dans la couverture du basketball masculin et féminin
Dans ce contexte de faible médiatisation, les hommes se taillent la part du lion en termes de couverture médiatique. Sindi Abou Tayeh, journaliste sportive à Al-Diyar, souligne que «la couverture du sport féminin par les médias n’est pas suffisante. La différence de couverture entre le basket féminin et le basket masculin en est la preuve. Seule la finale du basket féminin a été couverte par la MTV, et uniquement pour le dernier des trois matches de la série. Les médias sont dans la même logique que la société libanaise, qui donne plus d’importance aux hommes.»
Moussalem abonde dans le même sens en soulignant également le rôle prépondérant des médias traditionnels dans le développement du sport. Elle déplore qu’«aucun match de la saison régulière du championnat du Liban de basket ne soit couvert en direct. Les réseaux sociaux et les sites d’information en ligne compensent un peu cette absence de couverture. Mais ces canaux de communication n’ont pas encore l’impact qu’a la télévision sur le grand public, notamment dans le secteur du sport.»
En plus d’être journaliste sportive, Mona Yaacoub évolue en première division de basket avec Homenetmen
Le son de cloche est sensiblement similaire pour Mona Yaacoub, également journaliste sportive à la LBCI, pour qui «même quand le sport féminin est traité par les médias, l’information passe en dernier, après les 'news' relatives aux hommes. Et un même exploit dans un même sport bénéficie de plus de couverture chez les hommes que chez les femmes. Et cela, en dépit du fait que les femmes, tout comme les hommes, sont en train de donner une image positive du Liban de par leurs exploits. En tant que journalistes sportives, nous devons faire en sorte que la couverture des femmes soit plus importante. Parfois la presse sportive libanaise va jusqu'à parler des exploits des femmes au masculin, en les qualifiant par exemple de 'filles champions du Liban', et non de 'championnes du Liban', ce qui est inacceptable.»
Une des conséquences négatives pour la pratique du sport féminin au Liban est que les jeunes filles ont moins de références de championnes à qui s’identifier et sont moins encouragées à exercer une activité sportive. Ainsi Yaacoub explique qu’«il n’y a pas assez de 'role model' femmes du fait de la faible médiatisation du sport féminin.»
Le sport au Liban n’est pas assez développé et médiatisé en règle générale, et le sport féminin est, quant à lui, encore plus marginalisé. Le milieu du journalisme sportif libanais est essentiellement masculin, avec cependant quelques femmes, passionnées de ce domaine, qui s’y sont pavé un chemin. Ici Beyrouth a échangé avec des journalistes sportives libanaises sur la faible présence des femmes dans la couverture médiatique sportive.
Rayane Moussalem, au cours de sa couverture des Jeux Olympiques
Une faible médiatisation du sport en général
Dans un entretien avec Ici Beyrouth, Rayane Moussalem, journaliste sportive à l’AFP, qui s’était notamment révélée au grand public lors de sa couverture de la Coupe du monde de foot sur Télé Liban en 2018, souligne qu’en amont, il convient de souligner que le sport au Liban dans son ensemble est sous-médiatisé: «Avant de parler de l’importance accordée au sport féminin par les médias libanais, on peut déplorer que déjà les médias n’accordent pas assez d’importance au sport. Par exemple, il y a très peu de pays au monde qui n’ont pas de chaînes de télévision dédiées exclusivement au sport, et au Liban nous n’en avons toujours pas. Il y a ainsi plusieurs événements locaux qui ne sont que très rarement diffusés. Certes, le contexte économique actuel ne favorise pas l’ouverture de ces chaînes, mais même dans les périodes économiques fastes du Liban, un projet pour de telles chaînes n’a jamais été envisagé. Il convient toutefois de noter que les médias traditionnels ont joué un rôle dans le développement du sport au Liban, notamment la LBCI avec le basketball au début des années 90.»
Ghina Chehwan (LBCI)
Ce manque d’intérêt pour le sport dans les médias n’est que le reflet du comportement de la société libanaise qui, il est vrai, n’est pas épargné par les crises politique, sécuritaire et économique, ce qui explique en partie l’absence de culture «sport» dans notre pays. Ainsi, Ghina Chehwan, journaliste sportive à la LBCI, déplore qu’au Liban, «nous manquons de culture sportive, aussi bien chez les hommes que les femmes. C’est généralement quand quelqu’un n’a rien à faire qu’il va aller marcher ou jouer au basketball. Nous n’avons pas une mentalité propice à inciter les jeunes à en faire une carrière. Jusqu’à aujourd’hui, mes parents continuent à m’inciter à orienter ma carrière de journaliste vers une autre rubrique que le sport.»
Sindi Abou Tayeh (Al-Diyar)
La forte inégalité dans la couverture du basketball masculin et féminin
Dans ce contexte de faible médiatisation, les hommes se taillent la part du lion en termes de couverture médiatique. Sindi Abou Tayeh, journaliste sportive à Al-Diyar, souligne que «la couverture du sport féminin par les médias n’est pas suffisante. La différence de couverture entre le basket féminin et le basket masculin en est la preuve. Seule la finale du basket féminin a été couverte par la MTV, et uniquement pour le dernier des trois matches de la série. Les médias sont dans la même logique que la société libanaise, qui donne plus d’importance aux hommes.»
Moussalem abonde dans le même sens en soulignant également le rôle prépondérant des médias traditionnels dans le développement du sport. Elle déplore qu’«aucun match de la saison régulière du championnat du Liban de basket ne soit couvert en direct. Les réseaux sociaux et les sites d’information en ligne compensent un peu cette absence de couverture. Mais ces canaux de communication n’ont pas encore l’impact qu’a la télévision sur le grand public, notamment dans le secteur du sport.»
En plus d’être journaliste sportive, Mona Yaacoub évolue en première division de basket avec Homenetmen
Le son de cloche est sensiblement similaire pour Mona Yaacoub, également journaliste sportive à la LBCI, pour qui «même quand le sport féminin est traité par les médias, l’information passe en dernier, après les 'news' relatives aux hommes. Et un même exploit dans un même sport bénéficie de plus de couverture chez les hommes que chez les femmes. Et cela, en dépit du fait que les femmes, tout comme les hommes, sont en train de donner une image positive du Liban de par leurs exploits. En tant que journalistes sportives, nous devons faire en sorte que la couverture des femmes soit plus importante. Parfois la presse sportive libanaise va jusqu'à parler des exploits des femmes au masculin, en les qualifiant par exemple de 'filles champions du Liban', et non de 'championnes du Liban', ce qui est inacceptable.»
Une des conséquences négatives pour la pratique du sport féminin au Liban est que les jeunes filles ont moins de références de championnes à qui s’identifier et sont moins encouragées à exercer une activité sportive. Ainsi Yaacoub explique qu’«il n’y a pas assez de 'role model' femmes du fait de la faible médiatisation du sport féminin.»
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