©M. Bennett et l'actuel chef de la diplomatie Yaïr Lapid avaient écrit une page de l'histoire d'Israël en réunissant une coalition de huit partis, incluant pour la première fois une formation arabe, afin de couper court au pouvoir de Benjamin Netanyahu. (AFP)
Quelques heures avant la dissolution du Parlement israélien (la Knesset), le Premier ministre sortant Naftali Bennett a annoncé qu'il ne se représentera pas aux élections législatives. Selon l'accord de coalition, Yair Lapid va assurer le poste de Premier ministre par intérim jusqu'à la formation du prochain gouvernement, en parallèle à son rôle de ministre des Affaires Étrangères. Suite à l'échec du vote de la loi protégeant légalement les 475 000 colons en Cisjordanie occupée, l'alliance gouvernementale avait implosé, mettant fin à la première coalition parlementaire israélienne incluant des partis arabes.
L'accord de coalition prévoit un partage du pouvoir, incluant une clause selon laquelle Yair Lapid assure l'intérim jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement en cas de dissolution de la Knesset. (AFP)
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett ne sera pas candidat aux prochaines élections législatives, a indiqué mercredi soir son porte-parole quelques heures avant la dissolution attendue du Parlement qui ouvrira la voie à un cinquième scrutin en moins de quatre ans en Israël.
Naftali Bennett "a annoncé aux élus de Yamina (son parti, ndlr) son intention de ne pas se présenter aux prochaines élections", a indiqué à la presse son porte-parole dans un court message en hébreu, précisant que le Premier ministre sortant devait prendre la parole plus tard en soirée.
En juin 2021, M. Bennett et l'actuel chef de la diplomatie Yaïr Lapid avaient écrit une page de l'histoire d'Israël en réunissant une coalition de huit partis (droite, gauche, centre), incluant pour la première fois une formation arabe, afin de couper court à 12 ans sans discontinuer de pouvoir de Benjamin Netanyahu.
Mais un an plus tard, la coalition a perdu sa majorité à la chambre au point où Naftali Bennett a jeté l'éponge la semaine dernière en annonçant son intention de dissoudre la chambre pour convoquer de nouvelles élections.
Depuis cette annonce surprise, Israël grouille de rumeurs. Le chef de l'opposition, Benjamin Netanyahu (Likoud, droite) a tenté de coopter des députés de la coalition pour former un "gouvernement alternatif" et ainsi reprendre le poste de Premier ministre sans passer par des élections.
Mais ces tentatives ont échoué. Et un comité parlementaire a acté dans la nuit de lundi à mardi la fin de ces tentatives en indiquant que le Parlement allait bien être dissous mercredi.
Pourquoi une telle échéance ? Les députés veulent voter une série de lois - mardi et mercredi - avant de dissoudre le Parlement, sachant que dès jeudi, une disposition protégeant les plus de 475.000 colons israéliens vivant en Cisjordanie occupée sera caduque si le Parlement n'est pas dissous.
Afin de fragiliser la coalition de MM. Bennett et Lapid, l'opposition lui avait infligé le 6 juin un camouflet en réunissant une majorité de voix contre le renouvellement de la "loi sur les colons", une disposition que la chambre doit renouveler tous les cinq ans.
Le retour de la paralysie institutionnelle
Or cette loi devait être renouvelée au 30 juin, sans quoi les colons en Cisjordanie --territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967-- risquaient de perdre leur protection légale en vertu du droit israélien. Et comme M. Bennett, un ardent défenseur de ces colonies, pourtant jugées illégales au regard du droit international, ne pouvait risquer ce "chaos", il a préféré faire harakiri à son gouvernement.
Mais mercredi soir, les débats pour valider d'autres projets de loi trainaient en longueur au Parlement, des élus de droite accusant des députés arabes de vouloir ralentir le processus législatif afin justement que la "loi sur les colons" ne soit pas renouvelée à temps.
Après la dissolution du Parlement, M. Bennett cèdera sa place à Yaïr Lapid. Leur accord de coalition prévoyait un partage du pouvoir, incluant une clause selon laquelle M. Lapid assurait l'intérim jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement en cas de dissolution de la Knesset (Parlement).
Et pendant les prochains mois, Naftali Bennett conservera de son côté le titre de Premier ministre suppléant, ont précisé ses services.
La recherche désespérée de l'unité
L'opposition avait infligé à la coalition gouvernementale un camouflet en réunissant une majorité de voix, dont les partis arabes, contre le renouvellement de la "loi sur les colons", une disposition que la chambre doit renouveler tous les cinq ans. (AFP)
"Ce dont nous avons aujourd'hui besoin est de retourner au concept d'unité israélienne et non de laisser les forces de l'ombre nous diviser", a déclaré la semaine dernière M. Lapid, qui n'aura pas le temps de célébrer longtemps son accession aux plus hautes marches du pouvoir israélien.
Cet ex-journaliste vedette qui a fondé il y a une décennie le parti centriste "Yesh Atid" ("Il y a un futur" en hébreu) devra rapidement mettre ses troupes en ordre de bataille pour les élections, en plus d'être à la fois Premier ministre et ministre des Affaires étrangères. Et c'est lui qui accueillera en Israël le président américain Joe Biden pour sa première tournée au Moyen-Orient, à la mi-juillet, depuis son arrivée à la Maison Blanche.
De son côté, M. Bennett devrait garder un titre de Premier ministre par alternance en gardant ses yeux rivés sur le dossier d'un potentiel nouvel accord sur le programme nucléaire iranien auquel l'État hébreu s'oppose.
"Nous nous sommes battus comme des lions, jusqu'au dernier moment, et qu'il devienne impossible" de sauver le gouvernement, a déclaré récemment M. Bennett qui, à en croire les sondages d'opinion, devra aussi se battre pour sauver sa formation politique Yamina (droite radicale) menacée d'implosion et de déconfiture électorale.
Avec AFP
L'accord de coalition prévoit un partage du pouvoir, incluant une clause selon laquelle Yair Lapid assure l'intérim jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement en cas de dissolution de la Knesset. (AFP)
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett ne sera pas candidat aux prochaines élections législatives, a indiqué mercredi soir son porte-parole quelques heures avant la dissolution attendue du Parlement qui ouvrira la voie à un cinquième scrutin en moins de quatre ans en Israël.
Naftali Bennett "a annoncé aux élus de Yamina (son parti, ndlr) son intention de ne pas se présenter aux prochaines élections", a indiqué à la presse son porte-parole dans un court message en hébreu, précisant que le Premier ministre sortant devait prendre la parole plus tard en soirée.
En juin 2021, M. Bennett et l'actuel chef de la diplomatie Yaïr Lapid avaient écrit une page de l'histoire d'Israël en réunissant une coalition de huit partis (droite, gauche, centre), incluant pour la première fois une formation arabe, afin de couper court à 12 ans sans discontinuer de pouvoir de Benjamin Netanyahu.
Mais un an plus tard, la coalition a perdu sa majorité à la chambre au point où Naftali Bennett a jeté l'éponge la semaine dernière en annonçant son intention de dissoudre la chambre pour convoquer de nouvelles élections.
Depuis cette annonce surprise, Israël grouille de rumeurs. Le chef de l'opposition, Benjamin Netanyahu (Likoud, droite) a tenté de coopter des députés de la coalition pour former un "gouvernement alternatif" et ainsi reprendre le poste de Premier ministre sans passer par des élections.
Mais ces tentatives ont échoué. Et un comité parlementaire a acté dans la nuit de lundi à mardi la fin de ces tentatives en indiquant que le Parlement allait bien être dissous mercredi.
Pourquoi une telle échéance ? Les députés veulent voter une série de lois - mardi et mercredi - avant de dissoudre le Parlement, sachant que dès jeudi, une disposition protégeant les plus de 475.000 colons israéliens vivant en Cisjordanie occupée sera caduque si le Parlement n'est pas dissous.
Afin de fragiliser la coalition de MM. Bennett et Lapid, l'opposition lui avait infligé le 6 juin un camouflet en réunissant une majorité de voix contre le renouvellement de la "loi sur les colons", une disposition que la chambre doit renouveler tous les cinq ans.
Le retour de la paralysie institutionnelle
Or cette loi devait être renouvelée au 30 juin, sans quoi les colons en Cisjordanie --territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967-- risquaient de perdre leur protection légale en vertu du droit israélien. Et comme M. Bennett, un ardent défenseur de ces colonies, pourtant jugées illégales au regard du droit international, ne pouvait risquer ce "chaos", il a préféré faire harakiri à son gouvernement.
Mais mercredi soir, les débats pour valider d'autres projets de loi trainaient en longueur au Parlement, des élus de droite accusant des députés arabes de vouloir ralentir le processus législatif afin justement que la "loi sur les colons" ne soit pas renouvelée à temps.
Après la dissolution du Parlement, M. Bennett cèdera sa place à Yaïr Lapid. Leur accord de coalition prévoyait un partage du pouvoir, incluant une clause selon laquelle M. Lapid assurait l'intérim jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement en cas de dissolution de la Knesset (Parlement).
Et pendant les prochains mois, Naftali Bennett conservera de son côté le titre de Premier ministre suppléant, ont précisé ses services.
La recherche désespérée de l'unité
L'opposition avait infligé à la coalition gouvernementale un camouflet en réunissant une majorité de voix, dont les partis arabes, contre le renouvellement de la "loi sur les colons", une disposition que la chambre doit renouveler tous les cinq ans. (AFP)
"Ce dont nous avons aujourd'hui besoin est de retourner au concept d'unité israélienne et non de laisser les forces de l'ombre nous diviser", a déclaré la semaine dernière M. Lapid, qui n'aura pas le temps de célébrer longtemps son accession aux plus hautes marches du pouvoir israélien.
Cet ex-journaliste vedette qui a fondé il y a une décennie le parti centriste "Yesh Atid" ("Il y a un futur" en hébreu) devra rapidement mettre ses troupes en ordre de bataille pour les élections, en plus d'être à la fois Premier ministre et ministre des Affaires étrangères. Et c'est lui qui accueillera en Israël le président américain Joe Biden pour sa première tournée au Moyen-Orient, à la mi-juillet, depuis son arrivée à la Maison Blanche.
De son côté, M. Bennett devrait garder un titre de Premier ministre par alternance en gardant ses yeux rivés sur le dossier d'un potentiel nouvel accord sur le programme nucléaire iranien auquel l'État hébreu s'oppose.
"Nous nous sommes battus comme des lions, jusqu'au dernier moment, et qu'il devienne impossible" de sauver le gouvernement, a déclaré récemment M. Bennett qui, à en croire les sondages d'opinion, devra aussi se battre pour sauver sa formation politique Yamina (droite radicale) menacée d'implosion et de déconfiture électorale.
Avec AFP
Lire aussi
Commentaires