Plus de 100 personnes se trouvaient sur l’embarcation interceptée en Grèce. Les migrants sont partis de Abdé au Akkar, dans l’espoir d’atteindre les côtes italiennes.
Pour fuir la misère dans laquelle elles s’enfoncent un peu plus chaque jour, de nombreuses familles des régions les plus pauvres du Liban sont prêtes à mettre leur vie en danger. Tel est le cas d’une centaine de migrants qui ont pris le large récemment dans une tentative d’atteindre l’Italie. Partie de Abdé, au Akkar, l’embarcation a été interceptée par des garde-côtes de l’Union européenne qui a ramené les migrants en Grèce.
«Deux versions des faits circulent que nous n’avons pas pu vérifier», explique à Ici Beyrouth Zaher Kassar, moukhtar de Bébnine et président de la Fédération des moukhtars du Akkar. «Les migrants à bord de l’embarcation auraient appelé au secours, parce qu’à bord se trouvait une personne malade. Selon la seconde version, l’embarcation serait entrée dans les eaux territoriales grecques et non italiennes. C’est alors que les garde-côtes l’auraient interceptée et transporté les passagers en Grèce», poursuit-il.
À bord de cette embarcation se trouvaient des familles de Bébnine, Abdé et Akkar. «En plus des civils libanais, mais aussi d’autres nationalités, plusieurs militaires ont pris le large, confie M. Kassar. Le départ de ces familles nous a surpris. Nous avons appris qu’elles avaient tout vendu, même leurs vêtements, rien que pour partir.»
L'élu municipal raconte que les proches des migrants sont restés sur leurs nerfs. Comment ne pas l’être, alors «que des femmes, dont certaines enceintes, et des enfants se trouvaient à bord de l’embarcation, mais aussi des malades». «Ils sont en pleine mer et n’ont rien, surtout pas un accès à l’hospitalisation, se désole-t-il. Nous étions donc inquiets jusqu’au jour où nous avons su qu’ils avaient été transportés à bord d’un navire jusqu’en Grèce. Nous avons également su qu’ils avaient refusé de quitter le bateau, parce qu’ils ne voulaient pas rester en Grèce. Ils ont aussi refusé de rentrer au Liban.»
Et Zaher Kassar d’ajouter: «Lorsqu’elles ont quitté le Liban, ces familles ont choisi la mort. Lorsqu’elles avaient franchi les eaux territoriales, saines et sauves, Dieu leur a donné une seconde chance. Pour elles donc, rentrer au Liban est synonyme d’une sentence de mort, puisqu’elles n’y ont plus rien.»
De plus en plus de Libanais tentent de fuir la misère de leur pays en empruntant des embarcations de fortune.
Sort inconnu
Selon lui, les migrants clandestins ont lancé un appel à l’Union européenne et aux Nations unies pour qu'on les aide à atteindre les côtes italiennes, avant de poursuivre leur voyage jusqu’en Allemagne. «Ils sont toujours en Grèce, explique le moukhtar. Ils sont en bonne santé, mais leur sort est inconnu. Nous avons du mal à avoir de leurs nouvelles, puisque tous n’ont pas le téléphone. Je pense aussi que certains d’entre eux font l’objet d’un interrogatoire dans le cadre de l’enquête menée par les autorités grecques». Et l'élu d'insister: «Ces personnes ne veulent pas rester en Grèce, ni en Italie. Elles ont fui l’enfer qu’elles vivent au Liban et l’humiliation qu’elles subissent au quotidien pour pouvoir se procurer ne serait-ce qu'un paquet de pain. Je ne souhaite à personne de quitter le pays, mais quel autre choix peut-on avoir lorsque l’État ne se soucie pas de sa population! Les gens n’arrivent pas à vivre dans la dignité. Si vous vous rendez maintenant à Bébnine, vous allez voir les habitants dans leurs voitures garées au bord de la mer, parce qu’ils n’ont rien: ni électricité, ni générateur, ni un endroit où respirer. Ils ont été privés de tout, même de l’air! À Bébnine, vous ne sentez que les relents des déchets, les autorités locales étant dans l’incapacité de les collecter. Le peuple libanais agonise!».
Zaher Kassar appelle l’État entrer en contact avec les autorités grecques et avec l’Union européenne «pour qu’elles accueillent ces familles et ne les rapatrient pas». «Si elles voulaient rester au Liban, elles n’auraient pas fui de cette manière, insiste-t-il. J’appelle aussi l’Union européenne à considérer ces migrants comme faisant partie de sa propre population, puisqu’ils se sont tournés vers l’Europe au nom de l’humanité.»
Se déchaînant ensuite contre la classe politique au pouvoir, Zaher Kassir affirme que si elle «va continuer à diriger le pays comme elle le fait, elle va se retrouver seule, sans personne à gouverner». «Au Liban, les gens meurent au quotidien. Si les gens avaient les moyens, des dizaines d’embarcations seraient parties au quotidien, non seulement du Akkar, mais de partout, parce que les gens n’attendent qu’une seule chose: fuir ce pays», conclut-il.
Plus de 100 personnes se trouvaient à bord de l’embarcation ayant été interceptée par les garde-côtes grecques.
Pour fuir la misère dans laquelle elles s’enfoncent un peu plus chaque jour, de nombreuses familles des régions les plus pauvres du Liban sont prêtes à mettre leur vie en danger. Tel est le cas d’une centaine de migrants qui ont pris le large récemment dans une tentative d’atteindre l’Italie. Partie de Abdé, au Akkar, l’embarcation a été interceptée par des garde-côtes de l’Union européenne qui a ramené les migrants en Grèce.
«Deux versions des faits circulent que nous n’avons pas pu vérifier», explique à Ici Beyrouth Zaher Kassar, moukhtar de Bébnine et président de la Fédération des moukhtars du Akkar. «Les migrants à bord de l’embarcation auraient appelé au secours, parce qu’à bord se trouvait une personne malade. Selon la seconde version, l’embarcation serait entrée dans les eaux territoriales grecques et non italiennes. C’est alors que les garde-côtes l’auraient interceptée et transporté les passagers en Grèce», poursuit-il.
À bord de cette embarcation se trouvaient des familles de Bébnine, Abdé et Akkar. «En plus des civils libanais, mais aussi d’autres nationalités, plusieurs militaires ont pris le large, confie M. Kassar. Le départ de ces familles nous a surpris. Nous avons appris qu’elles avaient tout vendu, même leurs vêtements, rien que pour partir.»
L'élu municipal raconte que les proches des migrants sont restés sur leurs nerfs. Comment ne pas l’être, alors «que des femmes, dont certaines enceintes, et des enfants se trouvaient à bord de l’embarcation, mais aussi des malades». «Ils sont en pleine mer et n’ont rien, surtout pas un accès à l’hospitalisation, se désole-t-il. Nous étions donc inquiets jusqu’au jour où nous avons su qu’ils avaient été transportés à bord d’un navire jusqu’en Grèce. Nous avons également su qu’ils avaient refusé de quitter le bateau, parce qu’ils ne voulaient pas rester en Grèce. Ils ont aussi refusé de rentrer au Liban.»
Et Zaher Kassar d’ajouter: «Lorsqu’elles ont quitté le Liban, ces familles ont choisi la mort. Lorsqu’elles avaient franchi les eaux territoriales, saines et sauves, Dieu leur a donné une seconde chance. Pour elles donc, rentrer au Liban est synonyme d’une sentence de mort, puisqu’elles n’y ont plus rien.»
De plus en plus de Libanais tentent de fuir la misère de leur pays en empruntant des embarcations de fortune.
Sort inconnu
Selon lui, les migrants clandestins ont lancé un appel à l’Union européenne et aux Nations unies pour qu'on les aide à atteindre les côtes italiennes, avant de poursuivre leur voyage jusqu’en Allemagne. «Ils sont toujours en Grèce, explique le moukhtar. Ils sont en bonne santé, mais leur sort est inconnu. Nous avons du mal à avoir de leurs nouvelles, puisque tous n’ont pas le téléphone. Je pense aussi que certains d’entre eux font l’objet d’un interrogatoire dans le cadre de l’enquête menée par les autorités grecques». Et l'élu d'insister: «Ces personnes ne veulent pas rester en Grèce, ni en Italie. Elles ont fui l’enfer qu’elles vivent au Liban et l’humiliation qu’elles subissent au quotidien pour pouvoir se procurer ne serait-ce qu'un paquet de pain. Je ne souhaite à personne de quitter le pays, mais quel autre choix peut-on avoir lorsque l’État ne se soucie pas de sa population! Les gens n’arrivent pas à vivre dans la dignité. Si vous vous rendez maintenant à Bébnine, vous allez voir les habitants dans leurs voitures garées au bord de la mer, parce qu’ils n’ont rien: ni électricité, ni générateur, ni un endroit où respirer. Ils ont été privés de tout, même de l’air! À Bébnine, vous ne sentez que les relents des déchets, les autorités locales étant dans l’incapacité de les collecter. Le peuple libanais agonise!».
Zaher Kassar appelle l’État entrer en contact avec les autorités grecques et avec l’Union européenne «pour qu’elles accueillent ces familles et ne les rapatrient pas». «Si elles voulaient rester au Liban, elles n’auraient pas fui de cette manière, insiste-t-il. J’appelle aussi l’Union européenne à considérer ces migrants comme faisant partie de sa propre population, puisqu’ils se sont tournés vers l’Europe au nom de l’humanité.»
Se déchaînant ensuite contre la classe politique au pouvoir, Zaher Kassir affirme que si elle «va continuer à diriger le pays comme elle le fait, elle va se retrouver seule, sans personne à gouverner». «Au Liban, les gens meurent au quotidien. Si les gens avaient les moyens, des dizaines d’embarcations seraient parties au quotidien, non seulement du Akkar, mais de partout, parce que les gens n’attendent qu’une seule chose: fuir ce pays», conclut-il.
Plus de 100 personnes se trouvaient à bord de l’embarcation ayant été interceptée par les garde-côtes grecques.
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