Si les Occidentaux veulent défaire la Russie, "qu'ils essaient", "nous n'avons pas encore commencé les choses sérieuses" en Ukraine. Les termes de Vladimir Poutine avaient de quoi faire peur au plus intrépide des responsables ukrainiens. Mais, quelques phrases plus tard, le président de la Fédération de Russie a livré son vrai message, sans ambages: mes troupes avancent dans le Donbass, j'investis les villes l'une après l'autre, je suis donc en position de force (enfin) et fin prêt pour s'asseoir à la table des négociations. Comme à l'accoutumée, le discours de jeudi était précédé par une entrée et un apéritif. Mercredi, l'ex-président Dmitri Medvedev a évoqué, encore une fois, l'arme nucléaire. Poutine ne pouvait plus le faire, car cela devenait assez fréquent. C'est la rareté de la menace qui renforce son effet. Et bien sûr, il est impensable de laisser Serguéï Lavrov parler d'atomes, cela accordera trop d'importance au très soviétique ministre des Affaires étrangères. Mardi, après la prise de la ville clef de Lyssytchansk, Poutine a fait explicitement savoir qu'il comptait poursuivre son offensive. Ce cheminement chrono-sémantique laissait sortir de funestes présages. Dernière escalade jeudi soir et puis le message final: je veux négocier. Incessamment, car "plus longtemps vous refuserez, plus il vous sera difficile de négocier avec nous".
Vladimir Poutine a défié jeudi les Occidentaux, affirmant que la Russie n'avait "pas encore commencé les choses sérieuses" en Ukraine, alors que son armée redoublait de bombardements sur les villes qui lui échappent encore dans le Donbass, région de l'est où Kiev dénonce une terreur délibérée contre les civils.
"Nous entendons qu'ils veulent nous vaincre sur le champ de bataille. Que dire ? Qu'ils essaient !", a lancé M. Poutine, s'adressant aux Américains et Européens qui ont accéléré les livraisons d'armes lourdes à l'Ukraine pour l'aider à faire face à la guerre lancée le 24 février par le maître du Kremlin.
"Chacun doit savoir que nous n'avons pas encore commencé les choses sérieuses" en Ukraine, a-t-il ajouté, dans un discours prononcé devant les chefs des groupes parlementaires et retransmis à la télévision.
"En même temps, nous ne refusons pas les négociations de paix. Mais ceux qui les refusent doivent savoir que plus longtemps (ils refuseront), plus il leur sera difficile de négocier avec nous", a-t-il ajouté.
Sur le terrain, dans le bassin du Donbass où l'armée ukrainienne a ralenti avec acharnement la poussée russe ces dernières semaines, l'heure n'était pas à la négociation jeudi, mais aux frappes sur les villes encore aux mains des Ukrainiens.
A Kramatorsk, une frappe sur le centre-ville a laissé un large cratère, entre un hôtel et des immeubles d'habitation, ont constaté des journalistes de l'AFP. Ils y ont vu le corps d'une personne tuée et des blessés, ainsi que deux voitures en feu.
"Frappe aérienne contre la partie centrale de Kramatorsk. Il y a des victimes", a annoncé sur Facebook le maire de la ville, Oleksandr Gontcharenko, appelant les habitants à rester dans les abris.
Cette "attaque délibérée contre les civils" a fait "un mort et six blessés", a déclaré sur Telegram le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko, précisant que ces chiffres étaient provisoires et que "six immeubles" avaient été touchés. "Je demande à tout le monde: évacuez !", a-t-il ajouté.
Les Russes, qui ont avancé ces dernières semaines dans le Donbass, leur objectif prioritaire depuis leur retrait des environs de Kiev fin mars, affirment avoir pris il y a quelques jours le contrôle total de la province de Lougansk, l'une des deux formant le bassin minier.
Les Russes "ne sont toujours pas parvenus aux limites de la région", a démenti jeudi le gouverneur de la province, Serguiï Gaïdaï, les accusant d'enrôler de force des habitants des villes de Severodonetsk et Lyssytchansk d'où l'armée ukrainienne s'est retirée récemment.
Les forces de Moscou cherchent maintenant à conquérir l'autre province, celle de Donetsk, pour occuper l'intégralité du Donbass, que les séparatistes soutenus par Moscou contrôlent partiellement depuis 2014.
Le gouverneur de la province de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, a fait état d'au moins sept civils tués mercredi par des tirs d'artillerie et de lance-roquettes sur plusieurs localités.
Dans cette province, Sloviansk et Kramatorsk sont considérées comme les prochaines cibles des forces russes dans leur plan de conquête du Donbass, après quatre mois et demi de conflit.
Mardi, les roquettes russes avaient frappé et en partie incendié et détruit un marché dans le centre de Sloviansk, et tué au moins deux personnes.
Mercredi, le maire de Sloviansk, Vadim Liakh, avait indiqué que l'évacuation de la ville, encouragée par les autorités locales, était "en cours".
"J'envoie ma femme et après je n'ai plus le choix, je m'enrôle dans l'armée demain", a déclaré à l'AFP Vitaly, 30 ans, après avoir fait ses adieux à son épouse Svitlana, partie mercredi pour Dnipro (centre) dans un bus avec quelque 150 femmes et enfants à bord.
Il restait mercredi dans la ville encore environ 23.000 des quelque 110.000 habitants qu'elle comptait avant le conflit, avait précisé son maire, en y dénombrant 17 morts et 67 blessés depuis le début des hostilités.
Plus au nord, dans la région de Kharkiv, des bombardements russes ont tué trois civils et fait cinq blessés, a indiqué sur Telegram le gouverneur local Oleg Sinegubov.
Dans le sud, les Russes bombardent toujours la région de Mykolaïv et les combats font rage autour de la ville de Kherson, qu'ils occupent depuis les premiers jours de la guerre mais doivent faire face, selon Kiev, à des contre-attaques ukrainiennes.
Le Parquet général ukrainien a annoncé le démantèlement d'un "réseau d'espions" qui "menait des activités subversives sur instructions des services spéciaux russes".
L'armée ukrainienne a enfin affirmé jeudi avoir repris pied sur l'île aux Serpents en mer Noire, après y avoir remis son drapeau quelques jours plus tôt, à la suite du retrait des forces russes de cet îlot stratégique qui fait face à l'embouchure du Danube.
Moscou a affirmé y avoir procédé dans la matinée à une frappe, tuant des soldats ukrainiens et mettant en fuite les survivants. Des affirmations impossibles à vérifier de source indépendante.
Alors qu'en Europe de l'ouest, les regards étaient braqués jeudi sur Londres, où le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est résolu à quitter le pouvoir, la présidence ukrainienne l'a remercié pour son soutien dans les "moments les plus difficiles" de l'invasion russe. Le président Volodymyr Zelensky a exprimé sa "tristesse".
En Indonésie, une rencontre des ministres des Affaires étrangères des vingt plus grandes économies mondiales (G20) a commencé jeudi sur l'île de Bali, en présence de la Russie et des alliés occidentaux de l'Ukraine.
A la veille de la réunion interministérielle de Bali, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a rencontré son homologue chinois Wang Yi.
Compte tenu de la tension entre les deux camps et de la présence du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, "on s'attend à une confrontation assez rude", a indiqué une source diplomatique française.
L'Union européenne a prévenu qu'elle refusait que la Russie se serve de ce G20 comme d'"une plateforme pour sa propagande" sur le conflit en Ukraine.
Un responsable américain a toutefois indiqué s'attendre à ce que "pratiquement tous les pays du G20" s'accordent sur des initiatives visant à remédier à l'insécurité alimentaire mondiale et à la volatilité des prix de l'énergie entraînées par la guerre.
"Le grenier du monde est en guerre" et "nous sommes au premier stade d'une crise alimentaire qui va probablement affecter chaque pays et chaque personne dans le monde d'une certaine façon", a expliqué Inbal Becker-Reshef, directrice d'un programme dédié de la Nasa, commentant des images de l'Agence spatiale européenne qui ont montré que 22% des terres agricoles de l'Ukraine étaient passées sous le contrôle de la Russie.
En Ukraine, la récolte du blé a commencé malgré les combats et les bombardements.
A la veille de la réunion interministérielle de Bali, M. Lavrov y a rencontré son homologue chinois Wang Yi. Les deux parties ont notamment jugé "inacceptables" les "sanctions unilatérales adoptées en contournant l’ONU", selon le ministère russe.
A Moscou, un procureur a requis sept ans de prison contre un élu municipal qui avait critiqué l'offensive contre l'Ukraine, dans un contexte de répression de toute voix d'opposition. Juriste de formation, l'élu avait dénoncé le 15 mars l'"agression" de Moscou contre l'Ukraine, pendant une réunion de travail filmée.
Les présidents polonais et lituanien se sont rendus ensemble jeudi dans la région dite du "corridor de Suwalki", qui s'étend le long de la frontière entre les deux pays, souvent considérée comme un "endroit fragile" de l'Otan et qui pourrait être la première cible d'une hypothétique attaque russe.
Le "corridor", qui tient son nom de la ville de Suwalki, le chef-lieu de la région, constitue le chemin le plus court entre l'enclave russe de Kaliningrad, sur la mer Baltique, et le Bélarus, allié de Moscou, qui sert de base arrière aux forces russes opérant en Ukraine. Son occupation éventuelle pourrait couper les pays baltes du reste des pays de l'Union européenne et de l'Otan en Europe continentale.
"C'est un endroit fragile" qui risque d'"attirer l'oeil de l'agresseur" potentiel, a déclaré à la presse le président lituanien Gitanas Nauseda lors d'un briefing avec son homologue polonais Andrzej Duda.
Le Parlement finlandais a amendé mardi ses lois afin de renforcer les clôtures sur la frontière entre la Finlande et la Russie, au moment où ce pays nordique a entamé son processus d'adhésion à l'Otan.
Des soldats finlandais lors de manœuvres militaires à la frontière russe.
Après le début, en février, de l'invasion russe de l'Ukraine, la Finlande a mis fin à des décennies de non-alignement militaire en demandant en mai à entrer dans l'Alliance atlantique, un processus qui a officiellement débuté lundi.
Motivés par la crainte que Moscou n'utilise des migrants pour faire pression sur Helsinki, les nouveaux amendements à la loi finlandaise sur les gardes-frontières faciliteront la construction de barrières plus solides le long de la frontière de 1.300 kilomètres que la Finlande partage avec la Russie.
Le ministère des Armées prépare des "ajustements budgétaires" pour 2023 afin de s'adapter au retour de la guerre aux portes de l'Europe, qui impose notamment un effort de reconstitution des stocks français de munitions, a annoncé jeudi le ministre des Armées Sébastien Lecornu.
Le fabricant français Nexter, producteur entre autres de l'obusier automoteur Caesar, a augmenté la cadence de sa production.
Lecornu a mentionné en particulier "les stocks stratégiques en matière de munitions". "Il faut réapprovisionner notre propre stock parce que nous avons fait oeuvre de solidarité avec les armées ukrainiennes", a-t-il fait valoir. En outre, "le retour de conflits de moyenne à haute intensité de nature conventionnelle fait que le rôle de l'artillerie et l'infanterie reprend une place particulière dans notre schéma de défense".
Le président du Kazakhstan a ordonné jeudi à son gouvernement de trouver de nouvelles voies pour exporter son pétrole sans passer par la Russie, après des frictions entre les deux pays voisins au sujet de l'Ukraine.
A l'heure actuelle, environ les trois-quarts du pétrole kazakh sont exportés par un oléoduc débouchant sur le port russe de Novorossiisk, en mer Noire.
Mais ces exportations ont été interrompues à deux reprises depuis le lancement de l'offensive de Moscou en Ukraine fin février, nombre d'observateurs soupçonnant le Kremlin de vouloir faire pression ainsi sur le Kazakhstan, allié traditionnel de la Russie, pour sa neutralité dans ce conflit.
Avec AFP
Vladimir Poutine a défié jeudi les Occidentaux, affirmant que la Russie n'avait "pas encore commencé les choses sérieuses" en Ukraine, alors que son armée redoublait de bombardements sur les villes qui lui échappent encore dans le Donbass, région de l'est où Kiev dénonce une terreur délibérée contre les civils.
"Nous entendons qu'ils veulent nous vaincre sur le champ de bataille. Que dire ? Qu'ils essaient !", a lancé M. Poutine, s'adressant aux Américains et Européens qui ont accéléré les livraisons d'armes lourdes à l'Ukraine pour l'aider à faire face à la guerre lancée le 24 février par le maître du Kremlin.
"Chacun doit savoir que nous n'avons pas encore commencé les choses sérieuses" en Ukraine, a-t-il ajouté, dans un discours prononcé devant les chefs des groupes parlementaires et retransmis à la télévision.
"En même temps, nous ne refusons pas les négociations de paix. Mais ceux qui les refusent doivent savoir que plus longtemps (ils refuseront), plus il leur sera difficile de négocier avec nous", a-t-il ajouté.
Au Donbass, "des attaques délibérées contre les civils"
Sur le terrain, dans le bassin du Donbass où l'armée ukrainienne a ralenti avec acharnement la poussée russe ces dernières semaines, l'heure n'était pas à la négociation jeudi, mais aux frappes sur les villes encore aux mains des Ukrainiens.
A Kramatorsk, une frappe sur le centre-ville a laissé un large cratère, entre un hôtel et des immeubles d'habitation, ont constaté des journalistes de l'AFP. Ils y ont vu le corps d'une personne tuée et des blessés, ainsi que deux voitures en feu.
"Frappe aérienne contre la partie centrale de Kramatorsk. Il y a des victimes", a annoncé sur Facebook le maire de la ville, Oleksandr Gontcharenko, appelant les habitants à rester dans les abris.
Cette "attaque délibérée contre les civils" a fait "un mort et six blessés", a déclaré sur Telegram le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko, précisant que ces chiffres étaient provisoires et que "six immeubles" avaient été touchés. "Je demande à tout le monde: évacuez !", a-t-il ajouté.
Les Russes, qui ont avancé ces dernières semaines dans le Donbass, leur objectif prioritaire depuis leur retrait des environs de Kiev fin mars, affirment avoir pris il y a quelques jours le contrôle total de la province de Lougansk, l'une des deux formant le bassin minier.
Les Russes "ne sont toujours pas parvenus aux limites de la région", a démenti jeudi le gouverneur de la province, Serguiï Gaïdaï, les accusant d'enrôler de force des habitants des villes de Severodonetsk et Lyssytchansk d'où l'armée ukrainienne s'est retirée récemment.
Les forces de Moscou cherchent maintenant à conquérir l'autre province, celle de Donetsk, pour occuper l'intégralité du Donbass, que les séparatistes soutenus par Moscou contrôlent partiellement depuis 2014.
Le gouverneur de la province de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, a fait état d'au moins sept civils tués mercredi par des tirs d'artillerie et de lance-roquettes sur plusieurs localités.
Dans cette province, Sloviansk et Kramatorsk sont considérées comme les prochaines cibles des forces russes dans leur plan de conquête du Donbass, après quatre mois et demi de conflit.
Mardi, les roquettes russes avaient frappé et en partie incendié et détruit un marché dans le centre de Sloviansk, et tué au moins deux personnes.
Mercredi, le maire de Sloviansk, Vadim Liakh, avait indiqué que l'évacuation de la ville, encouragée par les autorités locales, était "en cours".
"J'envoie ma femme et après je n'ai plus le choix, je m'enrôle dans l'armée demain", a déclaré à l'AFP Vitaly, 30 ans, après avoir fait ses adieux à son épouse Svitlana, partie mercredi pour Dnipro (centre) dans un bus avec quelque 150 femmes et enfants à bord.
Il restait mercredi dans la ville encore environ 23.000 des quelque 110.000 habitants qu'elle comptait avant le conflit, avait précisé son maire, en y dénombrant 17 morts et 67 blessés depuis le début des hostilités.
L'île aux Serpents
Plus au nord, dans la région de Kharkiv, des bombardements russes ont tué trois civils et fait cinq blessés, a indiqué sur Telegram le gouverneur local Oleg Sinegubov.
Dans le sud, les Russes bombardent toujours la région de Mykolaïv et les combats font rage autour de la ville de Kherson, qu'ils occupent depuis les premiers jours de la guerre mais doivent faire face, selon Kiev, à des contre-attaques ukrainiennes.
Le Parquet général ukrainien a annoncé le démantèlement d'un "réseau d'espions" qui "menait des activités subversives sur instructions des services spéciaux russes".
L'armée ukrainienne a enfin affirmé jeudi avoir repris pied sur l'île aux Serpents en mer Noire, après y avoir remis son drapeau quelques jours plus tôt, à la suite du retrait des forces russes de cet îlot stratégique qui fait face à l'embouchure du Danube.
Moscou a affirmé y avoir procédé dans la matinée à une frappe, tuant des soldats ukrainiens et mettant en fuite les survivants. Des affirmations impossibles à vérifier de source indépendante.
Poutine ira-t-il au G20?
Alors qu'en Europe de l'ouest, les regards étaient braqués jeudi sur Londres, où le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est résolu à quitter le pouvoir, la présidence ukrainienne l'a remercié pour son soutien dans les "moments les plus difficiles" de l'invasion russe. Le président Volodymyr Zelensky a exprimé sa "tristesse".
En Indonésie, une rencontre des ministres des Affaires étrangères des vingt plus grandes économies mondiales (G20) a commencé jeudi sur l'île de Bali, en présence de la Russie et des alliés occidentaux de l'Ukraine.
A la veille de la réunion interministérielle de Bali, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a rencontré son homologue chinois Wang Yi.
Compte tenu de la tension entre les deux camps et de la présence du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, "on s'attend à une confrontation assez rude", a indiqué une source diplomatique française.
L'Union européenne a prévenu qu'elle refusait que la Russie se serve de ce G20 comme d'"une plateforme pour sa propagande" sur le conflit en Ukraine.
22% des terres agricoles de l'Ukraine sous contrôle russe
Un responsable américain a toutefois indiqué s'attendre à ce que "pratiquement tous les pays du G20" s'accordent sur des initiatives visant à remédier à l'insécurité alimentaire mondiale et à la volatilité des prix de l'énergie entraînées par la guerre.
"Le grenier du monde est en guerre" et "nous sommes au premier stade d'une crise alimentaire qui va probablement affecter chaque pays et chaque personne dans le monde d'une certaine façon", a expliqué Inbal Becker-Reshef, directrice d'un programme dédié de la Nasa, commentant des images de l'Agence spatiale européenne qui ont montré que 22% des terres agricoles de l'Ukraine étaient passées sous le contrôle de la Russie.
En Ukraine, la récolte du blé a commencé malgré les combats et les bombardements.
A la veille de la réunion interministérielle de Bali, M. Lavrov y a rencontré son homologue chinois Wang Yi. Les deux parties ont notamment jugé "inacceptables" les "sanctions unilatérales adoptées en contournant l’ONU", selon le ministère russe.
A Moscou, un procureur a requis sept ans de prison contre un élu municipal qui avait critiqué l'offensive contre l'Ukraine, dans un contexte de répression de toute voix d'opposition. Juriste de formation, l'élu avait dénoncé le 15 mars l'"agression" de Moscou contre l'Ukraine, pendant une réunion de travail filmée.
Les présidents polonais et lituanien à Suwalki
Les présidents polonais et lituanien se sont rendus ensemble jeudi dans la région dite du "corridor de Suwalki", qui s'étend le long de la frontière entre les deux pays, souvent considérée comme un "endroit fragile" de l'Otan et qui pourrait être la première cible d'une hypothétique attaque russe.
Le "corridor", qui tient son nom de la ville de Suwalki, le chef-lieu de la région, constitue le chemin le plus court entre l'enclave russe de Kaliningrad, sur la mer Baltique, et le Bélarus, allié de Moscou, qui sert de base arrière aux forces russes opérant en Ukraine. Son occupation éventuelle pourrait couper les pays baltes du reste des pays de l'Union européenne et de l'Otan en Europe continentale.
"C'est un endroit fragile" qui risque d'"attirer l'oeil de l'agresseur" potentiel, a déclaré à la presse le président lituanien Gitanas Nauseda lors d'un briefing avec son homologue polonais Andrzej Duda.
La Finlande renforce sa frontière avec la Russie
Le Parlement finlandais a amendé mardi ses lois afin de renforcer les clôtures sur la frontière entre la Finlande et la Russie, au moment où ce pays nordique a entamé son processus d'adhésion à l'Otan.
Des soldats finlandais lors de manœuvres militaires à la frontière russe.
Après le début, en février, de l'invasion russe de l'Ukraine, la Finlande a mis fin à des décennies de non-alignement militaire en demandant en mai à entrer dans l'Alliance atlantique, un processus qui a officiellement débuté lundi.
Motivés par la crainte que Moscou n'utilise des migrants pour faire pression sur Helsinki, les nouveaux amendements à la loi finlandaise sur les gardes-frontières faciliteront la construction de barrières plus solides le long de la frontière de 1.300 kilomètres que la Finlande partage avec la Russie.
Paris veut augmenter ses stocks de munitions
Le ministère des Armées prépare des "ajustements budgétaires" pour 2023 afin de s'adapter au retour de la guerre aux portes de l'Europe, qui impose notamment un effort de reconstitution des stocks français de munitions, a annoncé jeudi le ministre des Armées Sébastien Lecornu.
Le fabricant français Nexter, producteur entre autres de l'obusier automoteur Caesar, a augmenté la cadence de sa production.
Lecornu a mentionné en particulier "les stocks stratégiques en matière de munitions". "Il faut réapprovisionner notre propre stock parce que nous avons fait oeuvre de solidarité avec les armées ukrainiennes", a-t-il fait valoir. En outre, "le retour de conflits de moyenne à haute intensité de nature conventionnelle fait que le rôle de l'artillerie et l'infanterie reprend une place particulière dans notre schéma de défense".
Le Kazakhstan veut contourner la Russie pour exporter son pétrole
Le président du Kazakhstan a ordonné jeudi à son gouvernement de trouver de nouvelles voies pour exporter son pétrole sans passer par la Russie, après des frictions entre les deux pays voisins au sujet de l'Ukraine.
A l'heure actuelle, environ les trois-quarts du pétrole kazakh sont exportés par un oléoduc débouchant sur le port russe de Novorossiisk, en mer Noire.
Mais ces exportations ont été interrompues à deux reprises depuis le lancement de l'offensive de Moscou en Ukraine fin février, nombre d'observateurs soupçonnant le Kremlin de vouloir faire pression ainsi sur le Kazakhstan, allié traditionnel de la Russie, pour sa neutralité dans ce conflit.
Avec AFP
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