Le ministère de l’Environnement a mis en garde vendredi contre les risques d’incendie qui pourraient s’accroître ce week-end. Ces risques d’incendie « s’étendent sur l’ensemble du territoire, sachant que les régions les plus exposées sont celles du Liban-Nord, de la Békaa et du Liban-Sud », précise le ministère.
« Cette année, l’été va être très dur. » Sawsan Bou Fakhreddine, présidente de l’Association de développement et de conservation des forêts (AFDC), est inquiète. Et pour cause. Les risques d’incendie pourraient s’accroître ce week-end, selon le ministère de l’Environnement, qui a publié vendredi un communiqué mettant en garde contre ce danger. Il s’est basé pour ce faire sur des cartes portant sur les indices d’incendies publiées par le laboratoire des incendies à l’Université de Balamand. « Les risques d’incendie s’étendent sur l’ensemble du territoire, mais les régions les plus exposées sont celles du Liban-Nord, de la Békaa et du Liban-Sud », lit-on dans un communiqué publié par le ministère de l’Environnement, qui appelle à la vigilance.
Depuis quelques semaines d’ailleurs, les incendies se multiplient dans les différentes régions du pays et, à court de moyens, la Défense civile a de plus en plus de mal à les maîtriser rapidement, comme ce fut le cas en juin dernier, lorsqu’un énorme incendie a ravagé une grande partie de la forêt de pins sauvages à Btermaz, caza de Denniyé, au Liban-Nord, la plus grande au Moyen-Orient. Plus encore, « les ressources techniques et financières sont faibles, déplore Georges Mitri, professeur de sciences environnementales à l’Université de Balamand. La Défense civile est en lutte continue pour obtenir les moyens qui lui permettraient d’accomplir sa mission, à commencer par le carburant indispensable à ses véhicules et la couverture médicale de ses membres. De son côté, l’armée ne possède pas assez d’avions bombardiers d’eau. » Pour les cas d’extrême urgence, « l’État a mis en place des mécanismes qui lui permettent de bénéficier du soutien de l’Union européenne et d’autres partenaires », souligne Mme Bou Fakhreddine.
Pour prévenir les incendies forestiers, le ministère de l’Environnement avait organisé du 5 au 11 juin dernier une campagne nationale de sensibilisation et de nettoyage dans différentes régions du pays… Baptisée « Un incendie de moins », cette action a pour objectif de réduire de 25% le pourcentage des surfaces brûlées par rapport à la moyenne annuelle. Un chiffre toutefois ambitieux compte tenu de la situation du pays.
« Le ministère de l’Environnement n’a pas la capacité de s’approprier toutes les solutions adéquates pour lutter contre les incendies », avance M. Mitri, qui a œuvré à actualiser la stratégie nationale pour la gestion des risques d’incendies au Liban. Il insiste sur la conscientisation de la population qui doit assumer ses responsabilités à cet égard. Même son de cloche du côté de Sawsan Bou Fakhreddine qui appelle à la vigilance en cette période de l’année. « Les gens doivent alerter au moindre feu, insiste-t-elle. La détection et l’alerte précoces contribuent à contenir un incendie, autant que la réponse rapide du ministère de l’Intérieur. »
La sensibilisation, une alternative suffisante ?
La sensibilisation à elle seule ne suffit toutefois pas pour éviter les grandes catastrophes. De fait, chaque année, à l’approche de la saison chaude, c’est le même triste scénario qui se répète. Des feux, souvent incontrôlables, ravagent les forêts libanaises. En 2019, l’État s’est montré totalement impuissant face aux 117 feux qui ont dévoré 2 679 hectares dans diverses contrées du pays. Trois ans plus tard, avec la crise économique et financière qui sévit, sa disponibilité n’est pas meilleure faute de moyens, mais surtout de vision, de planification et… de volonté. Et pourtant, en 2009, les autorités s’étaient engagées à mettre en place une stratégie de lutte contre les feux de forêts. Or rien n’a été fait. De plus, les enjeux sont multiples et les défis, bien plus lourds.
Une stratégie basée sur cinq axes
Lancée en 2009, la stratégie nationale pour la gestion du risque des incendies au Liban a été révisée dans le but de faire face aux défis pressants et de prendre en compte les changements de la donne au plan national. La version finale de la stratégie prévoit cinq axes : la recherche et l’analyse de l’information, la réduction des risques, la disponibilité, la réponse et enfin la restauration ou réhabilitation des sites.
À ce jour, la mise en œuvre de cette stratégie est limitée à certaines ONG et universités soucieuses des conséquences dramatiques des incendies. Les ministères concernés devraient assumer leurs responsabilités pour trouver les ressources financières et techniques nécessaires pour lutter contre les incendies, mais aussi pour inciter à l’élaboration de nouvelles lois.
Pour Sawsan Bou Fakhreddine, la révision de la stratégie était nécessaire « pour répondre aux exigences du développement durable et de la stratégie de réduction de risques d’incendies que le Liban a signée ». Pour elle, il est important de définir le rôle de chaque ministère dans l’application de cette stratégie, de « soulever les questions financières, administratives et légales et sensibiliser les communautés locales à l’importance de la prévention ».
À cet égard, les experts saluent le travail effectué par des associations aux moyens limités, comme Darb Akkar, qui a mis en place un plan d’intervention rapide dans le Akkar et a contribué à circonscrire, en 2021, de gigantesques incendies.
Vers une organisation optimale ?
« Le ministère de l’Environnement déploie des efforts pour coordonner, avec la société civile et les institutions de l’État, les actions au plan national et unifier la démarche à suivre, insiste M. Mitri. Nous déterminons et détaillons, dans ce cadre, les rôles des différentes administrations publiques. »
Le ministère de l’Environnement mettra à contribution des associations œuvrant pour la préservation des forêts et coordonnera avec les instances responsables, dont les ministères de l’Agriculture, de l’Intérieur, l’unité de gestion des catastrophes, les municipalités et la Défense civile, pour agir efficacement.
De son côté, Mme Bou Fakhreddine note que « sur le terrain, le travail sera fait auprès des municipalités qui seront chargées de surveiller les lieux et intervenir en cas d’incendies, ratisser les bords des routes et enlever les herbes sèches et la biomasse, puisque les feux se déclenchent surtout quand les gens jettent des mégots de cigarettes dans ces talus. C’est alors que les flammes se propagent vers les bois », précise-t-elle.
« Cette année, l’été va être très dur. » Sawsan Bou Fakhreddine, présidente de l’Association de développement et de conservation des forêts (AFDC), est inquiète. Et pour cause. Les risques d’incendie pourraient s’accroître ce week-end, selon le ministère de l’Environnement, qui a publié vendredi un communiqué mettant en garde contre ce danger. Il s’est basé pour ce faire sur des cartes portant sur les indices d’incendies publiées par le laboratoire des incendies à l’Université de Balamand. « Les risques d’incendie s’étendent sur l’ensemble du territoire, mais les régions les plus exposées sont celles du Liban-Nord, de la Békaa et du Liban-Sud », lit-on dans un communiqué publié par le ministère de l’Environnement, qui appelle à la vigilance.
Depuis quelques semaines d’ailleurs, les incendies se multiplient dans les différentes régions du pays et, à court de moyens, la Défense civile a de plus en plus de mal à les maîtriser rapidement, comme ce fut le cas en juin dernier, lorsqu’un énorme incendie a ravagé une grande partie de la forêt de pins sauvages à Btermaz, caza de Denniyé, au Liban-Nord, la plus grande au Moyen-Orient. Plus encore, « les ressources techniques et financières sont faibles, déplore Georges Mitri, professeur de sciences environnementales à l’Université de Balamand. La Défense civile est en lutte continue pour obtenir les moyens qui lui permettraient d’accomplir sa mission, à commencer par le carburant indispensable à ses véhicules et la couverture médicale de ses membres. De son côté, l’armée ne possède pas assez d’avions bombardiers d’eau. » Pour les cas d’extrême urgence, « l’État a mis en place des mécanismes qui lui permettent de bénéficier du soutien de l’Union européenne et d’autres partenaires », souligne Mme Bou Fakhreddine.
Pour prévenir les incendies forestiers, le ministère de l’Environnement avait organisé du 5 au 11 juin dernier une campagne nationale de sensibilisation et de nettoyage dans différentes régions du pays… Baptisée « Un incendie de moins », cette action a pour objectif de réduire de 25% le pourcentage des surfaces brûlées par rapport à la moyenne annuelle. Un chiffre toutefois ambitieux compte tenu de la situation du pays.
« Le ministère de l’Environnement n’a pas la capacité de s’approprier toutes les solutions adéquates pour lutter contre les incendies », avance M. Mitri, qui a œuvré à actualiser la stratégie nationale pour la gestion des risques d’incendies au Liban. Il insiste sur la conscientisation de la population qui doit assumer ses responsabilités à cet égard. Même son de cloche du côté de Sawsan Bou Fakhreddine qui appelle à la vigilance en cette période de l’année. « Les gens doivent alerter au moindre feu, insiste-t-elle. La détection et l’alerte précoces contribuent à contenir un incendie, autant que la réponse rapide du ministère de l’Intérieur. »
La sensibilisation, une alternative suffisante ?
La sensibilisation à elle seule ne suffit toutefois pas pour éviter les grandes catastrophes. De fait, chaque année, à l’approche de la saison chaude, c’est le même triste scénario qui se répète. Des feux, souvent incontrôlables, ravagent les forêts libanaises. En 2019, l’État s’est montré totalement impuissant face aux 117 feux qui ont dévoré 2 679 hectares dans diverses contrées du pays. Trois ans plus tard, avec la crise économique et financière qui sévit, sa disponibilité n’est pas meilleure faute de moyens, mais surtout de vision, de planification et… de volonté. Et pourtant, en 2009, les autorités s’étaient engagées à mettre en place une stratégie de lutte contre les feux de forêts. Or rien n’a été fait. De plus, les enjeux sont multiples et les défis, bien plus lourds.
Une stratégie basée sur cinq axes
Lancée en 2009, la stratégie nationale pour la gestion du risque des incendies au Liban a été révisée dans le but de faire face aux défis pressants et de prendre en compte les changements de la donne au plan national. La version finale de la stratégie prévoit cinq axes : la recherche et l’analyse de l’information, la réduction des risques, la disponibilité, la réponse et enfin la restauration ou réhabilitation des sites.
À ce jour, la mise en œuvre de cette stratégie est limitée à certaines ONG et universités soucieuses des conséquences dramatiques des incendies. Les ministères concernés devraient assumer leurs responsabilités pour trouver les ressources financières et techniques nécessaires pour lutter contre les incendies, mais aussi pour inciter à l’élaboration de nouvelles lois.
Pour Sawsan Bou Fakhreddine, la révision de la stratégie était nécessaire « pour répondre aux exigences du développement durable et de la stratégie de réduction de risques d’incendies que le Liban a signée ». Pour elle, il est important de définir le rôle de chaque ministère dans l’application de cette stratégie, de « soulever les questions financières, administratives et légales et sensibiliser les communautés locales à l’importance de la prévention ».
À cet égard, les experts saluent le travail effectué par des associations aux moyens limités, comme Darb Akkar, qui a mis en place un plan d’intervention rapide dans le Akkar et a contribué à circonscrire, en 2021, de gigantesques incendies.
Vers une organisation optimale ?
« Le ministère de l’Environnement déploie des efforts pour coordonner, avec la société civile et les institutions de l’État, les actions au plan national et unifier la démarche à suivre, insiste M. Mitri. Nous déterminons et détaillons, dans ce cadre, les rôles des différentes administrations publiques. »
Le ministère de l’Environnement mettra à contribution des associations œuvrant pour la préservation des forêts et coordonnera avec les instances responsables, dont les ministères de l’Agriculture, de l’Intérieur, l’unité de gestion des catastrophes, les municipalités et la Défense civile, pour agir efficacement.
De son côté, Mme Bou Fakhreddine note que « sur le terrain, le travail sera fait auprès des municipalités qui seront chargées de surveiller les lieux et intervenir en cas d’incendies, ratisser les bords des routes et enlever les herbes sèches et la biomasse, puisque les feux se déclenchent surtout quand les gens jettent des mégots de cigarettes dans ces talus. C’est alors que les flammes se propagent vers les bois », précise-t-elle.
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