Omicron poursuit sa propagation, les États renforcent leurs restrictions
©Un centre de vaccination géant à Lisbonne, la capitale portugaise : l'UE pense à instaurer une vaccination obligatoire à tous ses citoyens pour faire face à la résurgence de la pandémie. (AFP)

La Commission européenne a appelé mercredi les pays de l'UE à réfléchir dès maintenant à la vaccination obligatoire contre le coronavirus, dont le variant Omicron continue de se propager dans le monde, poussant les Etats à imposer de nouvelles restrictions de déplacement.



"C'est une discussion qui je pense doit être menée", a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, lors d'une conférence de presse consacrée à la pandémie et à Omicron, très contagieux.Elle a également indiqué que la production de la version pour enfants du vaccin anti-Covid de Pfizer/BioNTech va s’accélérer: les doses seront disponibles dans l'UE le 13 décembre. Le régulateur européen l'avait autorisé le 25 novembre pour les enfants de 5 à 11 ans.Dans l'Union, la vaccination obligatoire est déjà prévue en Autriche et envisagée par l'Allemagne. D'autres pays y réfléchissent à travers le monde, l'Afrique du Sud notamment, mais les résistances sont fortes.Face à "la menace pour la reprise" économique, toujours "précaire", que représente Omicron, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a estimé mercredi que "la priorité demeure de s'assurer que les vaccins sont produits et distribués le plus rapidement possible à travers le monde".Les pays développés du G20 ont dépensé 10.000 milliards de dollars pour protéger leur économie pendant la crise, alors que vacciner la planète ne coûterait que 50 milliards, a déploré Laurence Boone, la cheffe économiste de l'OCDE.

Selon Ursula von der Leyen, il faudra "environ 100 jours" pour créer un nouveau vaccin contre Omicron.

Depuis que l'Afrique du Sud a signalé son apparition le 24 novembre, de nombreux Etats ont fermé leurs frontières à ce pays et à ses voisins, provoquant la colère dans la région.

Mais Omicron aurait en fait commencé à se propager dans le monde bien plus tôt: les autorités néerlandaises ont annoncé mardi avoir des preuves qu'il circulait déjà aux Pays-Bas le 19 novembre.

Cette nouvelle souche a été repérée sur tous les continents, mais l'Europe, déjà confrontée avant son apparition à un fort rebond de l'épidémie, semble la plus touchée: après de nombreux autres pays, la Norvège a annoncé ses quatre premiers cas mercredi, tous revenus d'Afrique du Sud.

Les pays du Vieux continent durcissent à nouveau les restrictions sanitaires: contrôles aux frontières, interdiction de voyager vers l'Afrique australe, masque obligatoire dans les transports et magasins au Royaume-Uni, recommandation de vacciner les enfants vulnérables en France...

En Asie, le Japon, désormais fermé aux étrangers, a recensé deux cas de contamination au variant Omicron et demandé mercredi aux compagnies aériennes de suspendre les nouvelles réservations à destination de son territoire pendant un mois, bien que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ait estimé que les interdictions de voyage n'empêchaient pas sa propagation.

La Corée du Sud a annoncé mercredi ses cinq premiers cas et renforcé ses restrictions de voyage.

Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, a également enregistré mercredi ses trois premiers cas, des personnes revenues d'Afrique du Sud, tout comme les deux premiers cas repérés au Brésil quelques heures plus tôt.

Un premier cas a par ailleurs été signalé en Arabie saoudite - le premier dans le Golfe - chez un Saoudien revenu d'Afrique du Nord.

Face à la panique qui semble s'emparer de la planète, le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait appelé mardi au "calme" et demandé une réponse "rationnelle" et "proportionnelle".


Il s'était dit "préoccupé par le fait que plusieurs Etats membres prennent des mesures générales et brutales qui ne sont ni fondées sur des preuves ni efficaces en soi".

Possible espoir pour les malades du Covid-19, un comité de scientifiques américains s'est prononcé mardi en faveur de l'autorisation d'urgence, chez certains patients à risque, de la pilule contre cette maladie du laboratoire Merck aux Etats-Unis. La décision finale sur l'homologation de ce médicament reviendra à l'agence américaine des médicaments (FDA).

Au moment où le monde s'interroge sur la réponse à apporter au variant Omicron, aux multiples mutations, le dirigeant du fabricant de vaccins Moderna, Stéphane Bancel, a prédit une "baisse significative" de l'efficacité des vaccins actuels.

Divers fabricants, dont Moderna, AstraZeneca, Pfizer/BioNTech et Novavax, se sont néanmoins dits confiants dans leur capacité à créer un nouveau vaccin contre Omicron. La Russie a, elle aussi, annoncé travailler sur une version de son "Spoutnik V" ciblant spécifiquement ce variant.

Jamais un variant du Covid-19 n'avait provoqué autant d'inquiétude depuis l'émergence de Delta, actuellement dominant et déjà très contagieux.

L'OMS juge "élevée" la "probabilité qu'Omicron se répande au niveau mondial", même si de nombreuses inconnues demeurent: contagiosité, efficacité des vaccins existants, gravité des symptômes.

Elément rassurant : à ce jour, aucun décès associé à Omicron n'a été signalé.

En Afrique du Sud, la majeure partie des nouvelles contaminations sont déjà liées à Omicron, laissant penser que le variant a un grand potentiel de propagation.

Le Covid-19 a fait au moins 5.214.847 morts dans le monde depuis son apparition fin 2019 en Chine, selon un comptage de l'AFP mercredi.

AFP

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