©Les proches de l'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe lui ont hommage lundi lors d'une veillée mortuaire à Tokyo, le lendemain de l'annonce des résultats des élections sénatoriales pour lesquelles il faisait campagne. (AFP)
Trois jours après l'assassinat de l'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe, une veillée mortuaire a eu lieu en présence de ses proches à Tokyo, au temple bouddhiste Zojoji. Les obsèques devraient avoir lieu mardi, et seront suivies par un hommage public à une date ultérieure. En parallèle, le parti libéral-démocrate, dont faisait partie l'ancien dirigeant, a obtenu une victoire foudroyante aux élections sénatoriales et obtenu la majorité absolue dans la Chambre haute du Parlement japonais. Cette victoire ouvre la voie à une réforme constitutionnelle qui permettra de supprimer l'obligation pour le pays de mener une politique étrangère "pacifiste", une mesure qu'avait ardemment défendu l'ancien Premier ministre.
Les élections sénatoriales, éclipsées par l'assassinat de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe, ont octroyé une majorité absolue au parti libéral-démocrate (PLD), dont il faisait partie. (AFP)
Les proches de l'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe lui rendaient hommage lundi lors de sa veillée mortuaire à Tokyo, trois jours après son assassinat lors d'un meeting électoral à l'âge de 67 ans.
Un corbillard transportant son corps est arrivé lundi après-midi au temple bouddhiste Zojoji à Tokyo, où avait lieu une veillée funèbre en présence notamment de figures du monde politique et économique japonais.
Les obsèques devaient avoir lieu au même endroit mardi en présence uniquement de proches de M. Abe, avant un hommage public à une date ultérieure.
De retour d'une tournée en Asie du Sud-Est, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a fait un crochet par Tokyo lundi pour rencontrer le Premier ministre Fumio Kishida et présenter personnellement ses condoléances ainsi que celle du président Joe Biden.
"Le peuple américain partage le sentiment de perte du peuple japonais", a déclaré M. Blinken, estimant que "durant son mandat, le Premier ministre Abe a fait plus que n'importe qui pour élever la relation entre les États-Unis et le Japon à de nouveaux sommets".
Le chef de la diplomatie américaine a remis à M. Kishida des lettres du président américain Joe Biden destinées à la famille de M. Abe. Dans la soirée, la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, également en déplacement en Asie, s'est rendue à la veillée funèbre.
La "secte Moon" visée par l'assassin
L'assassin présumé, Tetsuya Yamagami, a affirmé viser à travers cette attaque l'organisation religieuse sud-coréenne appelée "Église de l'Unification", pour des motifs personnels.
Son assassin présumé, arrêté sur les lieux de l'attaque, a été identifié par la police comme Tetsuya Yamagami, 41 ans, qui serait un ancien membre de la Force maritime d'autodéfense, la marine japonaise. Selon des sources policières citées par des médias locaux, il aurait regardé sur YouTube des vidéos montrant comment fabriquer une arme à feu artisanale comme celle utilisée pour l'attaque.
Il a expliqué avoir délibérément visé M. Abe, disant en vouloir à une organisation à laquelle il pensait que cet homme politique était affilié. Des médias nippons avaient affirmé qu'il s'agissait d'une organisation religieuse à laquelle la mère de Mme Yamagami aurait versé des dons importants, mettant leur famille en grande difficulté financière.
L'Église de l'Unification, une organisation d'origine sud-coréenne également connue sous le nom de "secte Moon", a confirmé lundi au cours d'une conférence de presse à Tokyo que la mère du suspect faisait partie de ses fidèles. La branche japonaise de cette secte n'a pas donné de détails sur les dons de la mère du suspect, disant vouloir "coopérer" à l'enquête policière en cours, et s'est dite horrifiée par l'assassinat de M. Abe, affirmant que celui-ci n'avait "jamais" été l'un de ses membres ou conseillers.
Les Japonais, encore sous le choc, ont voté dimanche pour renouveler la moitié de la Chambre haute du parlement, un scrutin sans réel suspense et largement éclipsé par l'attaque de M. Abe qui a vu le plébiscite du Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste) de M. Kishida.
La coalition formée par le PLD et son allié le Komeito a remporté une large victoire électorale, s'adjugeant 76 des 125 sièges en jeu dimanche contre 69 avant le scrutin et contrôle désormais 146 des 248 sièges du Sénat, selon des résultats définitifs.
Une victoire qui ouvre la voie à une révision de la Constitution
La victoire foudroyante du PLD aux élections ouvre la voie à une révision de la Constitution pacifiste du Japon, afin de "protéger le pays" et "poursuivre l'action de M. Abe", selon le Premier ministre Fumio Kishida.
Avec deux autres partis avec lesquels des alliances sont envisageables sur certains points, le PLD et le Komeito disposent même d'une "super-majorité" des deux tiers du Sénat qui leur permettrait potentiellement d'ouvrir la voie à une révision de la Constitution pacifiste du Japon, dont rêvait Shinzo Abe, ancien leader du PLD. M. Kishida a déclaré lundi que cette victoire électorale était une chance de "protéger le Japon" et de poursuivre l'action de M. Abe.
Des médias locaux rapportaient lundi que l'ancien dirigeant pourrait recevoir à titre posthume le Grand collier de l'ordre suprême du Chrysanthème, la plus prestigieuse décoration dans l'Archipel.
Le Premier ministre a aussi dit vouloir s'atteler à "approfondir le débat parlementaire sur la Constitution afin de pouvoir élaborer une proposition d'amendement concrète" en vue d'un référendum, alors que les différents partis divergent sur le contenu d'une éventuelle révision constitutionnelle.
M. Kishida a également promis de poursuivre son action sur les importants sujets que représentent pour le Japon la pandémie de Covid-19, l'invasion russe de l'Ukraine et l'inflation.
La principale force d'opposition, le Parti démocrate constitutionnel (PDC) de centre-gauche, ne s'est assuré que 17 sièges (six de moins qu'avant l'élection). Trente-cinq femmes ont été par ailleurs élues dimanche, un record pour des élections à la Chambre haute japonaise. Le taux de participation était de 52%, contre 49% lors des précédentes élections sénatoriales en 2019.
La campagne électorale avait notamment été dominée par les hausses de prix dues à la flambée des coûts du pétrole et d'autres matières premières, et des risques concernant l'approvisionnement en électricité du Japon, alors que la canicule qui touche le pays depuis fin juin fait craindre des perturbations du réseau.
Avec AFP
Les élections sénatoriales, éclipsées par l'assassinat de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe, ont octroyé une majorité absolue au parti libéral-démocrate (PLD), dont il faisait partie. (AFP)
Les proches de l'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe lui rendaient hommage lundi lors de sa veillée mortuaire à Tokyo, trois jours après son assassinat lors d'un meeting électoral à l'âge de 67 ans.
Un corbillard transportant son corps est arrivé lundi après-midi au temple bouddhiste Zojoji à Tokyo, où avait lieu une veillée funèbre en présence notamment de figures du monde politique et économique japonais.
Les obsèques devaient avoir lieu au même endroit mardi en présence uniquement de proches de M. Abe, avant un hommage public à une date ultérieure.
De retour d'une tournée en Asie du Sud-Est, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a fait un crochet par Tokyo lundi pour rencontrer le Premier ministre Fumio Kishida et présenter personnellement ses condoléances ainsi que celle du président Joe Biden.
"Le peuple américain partage le sentiment de perte du peuple japonais", a déclaré M. Blinken, estimant que "durant son mandat, le Premier ministre Abe a fait plus que n'importe qui pour élever la relation entre les États-Unis et le Japon à de nouveaux sommets".
Le chef de la diplomatie américaine a remis à M. Kishida des lettres du président américain Joe Biden destinées à la famille de M. Abe. Dans la soirée, la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, également en déplacement en Asie, s'est rendue à la veillée funèbre.
La "secte Moon" visée par l'assassin
L'assassin présumé, Tetsuya Yamagami, a affirmé viser à travers cette attaque l'organisation religieuse sud-coréenne appelée "Église de l'Unification", pour des motifs personnels.
Son assassin présumé, arrêté sur les lieux de l'attaque, a été identifié par la police comme Tetsuya Yamagami, 41 ans, qui serait un ancien membre de la Force maritime d'autodéfense, la marine japonaise. Selon des sources policières citées par des médias locaux, il aurait regardé sur YouTube des vidéos montrant comment fabriquer une arme à feu artisanale comme celle utilisée pour l'attaque.
Il a expliqué avoir délibérément visé M. Abe, disant en vouloir à une organisation à laquelle il pensait que cet homme politique était affilié. Des médias nippons avaient affirmé qu'il s'agissait d'une organisation religieuse à laquelle la mère de Mme Yamagami aurait versé des dons importants, mettant leur famille en grande difficulté financière.
L'Église de l'Unification, une organisation d'origine sud-coréenne également connue sous le nom de "secte Moon", a confirmé lundi au cours d'une conférence de presse à Tokyo que la mère du suspect faisait partie de ses fidèles. La branche japonaise de cette secte n'a pas donné de détails sur les dons de la mère du suspect, disant vouloir "coopérer" à l'enquête policière en cours, et s'est dite horrifiée par l'assassinat de M. Abe, affirmant que celui-ci n'avait "jamais" été l'un de ses membres ou conseillers.
Les Japonais, encore sous le choc, ont voté dimanche pour renouveler la moitié de la Chambre haute du parlement, un scrutin sans réel suspense et largement éclipsé par l'attaque de M. Abe qui a vu le plébiscite du Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste) de M. Kishida.
La coalition formée par le PLD et son allié le Komeito a remporté une large victoire électorale, s'adjugeant 76 des 125 sièges en jeu dimanche contre 69 avant le scrutin et contrôle désormais 146 des 248 sièges du Sénat, selon des résultats définitifs.
Une victoire qui ouvre la voie à une révision de la Constitution
La victoire foudroyante du PLD aux élections ouvre la voie à une révision de la Constitution pacifiste du Japon, afin de "protéger le pays" et "poursuivre l'action de M. Abe", selon le Premier ministre Fumio Kishida.
Avec deux autres partis avec lesquels des alliances sont envisageables sur certains points, le PLD et le Komeito disposent même d'une "super-majorité" des deux tiers du Sénat qui leur permettrait potentiellement d'ouvrir la voie à une révision de la Constitution pacifiste du Japon, dont rêvait Shinzo Abe, ancien leader du PLD. M. Kishida a déclaré lundi que cette victoire électorale était une chance de "protéger le Japon" et de poursuivre l'action de M. Abe.
Des médias locaux rapportaient lundi que l'ancien dirigeant pourrait recevoir à titre posthume le Grand collier de l'ordre suprême du Chrysanthème, la plus prestigieuse décoration dans l'Archipel.
Le Premier ministre a aussi dit vouloir s'atteler à "approfondir le débat parlementaire sur la Constitution afin de pouvoir élaborer une proposition d'amendement concrète" en vue d'un référendum, alors que les différents partis divergent sur le contenu d'une éventuelle révision constitutionnelle.
M. Kishida a également promis de poursuivre son action sur les importants sujets que représentent pour le Japon la pandémie de Covid-19, l'invasion russe de l'Ukraine et l'inflation.
La principale force d'opposition, le Parti démocrate constitutionnel (PDC) de centre-gauche, ne s'est assuré que 17 sièges (six de moins qu'avant l'élection). Trente-cinq femmes ont été par ailleurs élues dimanche, un record pour des élections à la Chambre haute japonaise. Le taux de participation était de 52%, contre 49% lors des précédentes élections sénatoriales en 2019.
La campagne électorale avait notamment été dominée par les hausses de prix dues à la flambée des coûts du pétrole et d'autres matières premières, et des risques concernant l'approvisionnement en électricité du Japon, alors que la canicule qui touche le pays depuis fin juin fait craindre des perturbations du réseau.
Avec AFP
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