À m’asseoir sur un banc, cinq minutes avec toi
À m’asseoir sur un banc, cinq minutes avec toi… et d’embarquer pour Beyrouth…

Viens, suis-moi. Ce soir, je t’emmène. Destination le pays des cèdres, sur les pas de Nerval, de Lamartine, de Gibran pour un voyage en Orient; cet Orient ni tout à fait oriental ni tout à fait occidental; un Orient aux multiples facettes.

Sillonner la ville le long de son littoral. Longer les baies gorgées de soleil. Se laisser happer par le vieux centre-ville, là où, entre mille et un chalands, palpite l’âme de Beyrouth.

Place de l’Horloge. Le temps se suspend. Les aiguilles se figent pour retenir un fragment de mémoire qu’abritent les jupons sertis des pierres des souvenirs d’antan.

Aujourd’hui, Downtown, disent-ils, comme pour faire fi de l’Histoire.

DowntownBeirut Bay… Appellations inconnues de moi qui n’ai connu que la ville fantôme et les bâtisses criblées de balles.

Place de l’Horloge.

Les fantômes du passé rôdent ça et là, inaudible tic-tac d’une époque disparue, en surface.

Beirut Bay, disent-ils… comme un déni, comment on lance un défi.


Défi dérisoire. Leurre dérisoire.

Place de l’Horloge.

Un bruissement ténu scinde les airs.

Elle sonne. Elle sonne encore. La voici qui s’avance. L’heure des leurres. Telle la réminiscence d’une nuit étoilée, souvenir fugace, vague, de Renaud; de la voix de Renaud défiant les fantômes, les houspillant de l’autre côté, Place des Martyrs.

Dis Monsieur, c’est quoi la paix?

C’était France-Télévision. C’était Renaud. Ici. Il y a des années-lumière. Dans les décombres du cœur même de Beyrouth.

Qui s’en souvient?

Je n’ai pas oublié.
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