©Après des années de disette, le président Macron a amorcé une lente remontée en puissance des crédits défense, qui vont atteindre les 44 milliards d'euros en 2023. (AFP)
Après le retrait français du Mali et l'affaiblissement global de la présence militaire au Sahel, le président Macron a annoncé un "changement de paradigme" vers un dispositif plus "discret" de l'offre militaire française en Afrique. Un tournant stratégique qui s'accompagne d'une augmentation substantielle du budget militaire de la France, qui s'élèvera à 44 milliards d'euros en 2023. Une fois désengagée du Mali, la France aura en effet divisé par deux sa présence au Sahel en maintenant uniquement 2.500 militaires environ dans la région. Mais, Paris affirme depuis des mois ne pas renoncer à la lutte antiterroriste et discuter avec les pays du continent pour préparer de nouvelles formes d'intervention.
Une fois désengagée du Mali, la France aura divisé par deux sa présence au Sahel en maintenant seulement 2.500 militaires environ dans la région. Ce qui n'empêche pas Paris d'avoir des objectifs ambitieux en termes de lutte antiterroriste, mais à travers des moyens plus "discrets". (AFP)
Le président Emmanuel Macron a ouvert la porte mercredi à une transformation de l'offre militaire française en Afrique, vers un dispositif plus discret et annoncé une réévaluation du budget des Armées pour 2024-2030 à l'aune du retour de la guerre en Europe.
Dans sa traditionnelle allocution au ministère des Armées à la veille du 14 juillet, le chef de l'État a jugé que l'adoption de "dispositifs moins posés et moins exposés" en Afrique relevait d'une "nécessité stratégique", alors que l'armée française est en passe de quitter le Mali à la fin de l'été et qu'elle a des milliers de militaires impliqués dans la lutte antijihadiste au Sahel.
M. Macron a affirmé sa volonté de "réussir à bâtir dans la durée une intimité plus forte avec les armées africaines, reconstruire une capacité à former, ici et là-bas", tout en restant en deuxième ligne, et alors que Paris veut préparer ses armées aux conflits de haute intensité comme celui d'Ukraine.
La France, ancienne puissance coloniale d'une partie des pays du continent, y maintient une forte présence militaire. Outre son engagement au Sahel, en pleine restructuration, elle a des éléments déployés au Sénégal, au Gabon et à Djibouti.
Désignée "persona non grata" par la junte militaire au pouvoir, la France se retirera entièrement du Mali d'ici à quelques semaines. (AFP)
Le président Macron a, par ailleurs, évoqué la nécessité d'un "continuum entre notre offre diplomatique, nos actions rénovées pour le partenariat africain, nos actions de développement" en Afrique. "C'est un changement de paradigme profond", a-t-il martelé.
Hier partenaire clé de Bamako, la France, ancienne puissance coloniale, est désormais persona non grata et s'apprête à quitter le Mali d'ici à quelques semaines. La junte au pouvoir depuis 2020 a poussé dehors l'armée française et a fait appel aux Russes, via la sulfureuse société paramilitaire Wagner, même si Bamako s'en défend.
Une fois désengagée du Mali, la France aura divisé par deux sa présence au Sahel en maintenant uniquement 2.500 militaires environ dans la région. Mais Paris affirme depuis des mois ne pas renoncer à la lutte antiterroriste et discuter avec les pays du Sahel et du Golfe de Guinée pour préparer de nouvelles formes d'intervention.
Au Niger, les Français maintiendront plus d'un millier d'hommes et des capacités aériennes pour fournir un appui feu et du renseignement dans le cadre d'un "partenariat de combat" avec les forces armées nigériennes (FAN), déployées avec 250 soldats français à proximité de la frontière avec le Mali face aux jihadistes liés à Al-Qaïda ou au groupe État islamique.
Les ministres des Armées Sébastien Lecornu et des Affaires étrangères Catherine Colonna sont attendus le 15 juillet au Niger. M. Lecornu se rendra le lendemain en Côte d'Ivoire.
Le chef de l'État a par ailleurs annoncé une réévaluation des besoins budgétaires en matière de défense, via une nouvelle Loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030, plus adaptée "à la perspective du retour possible d'un affrontement de haute intensité". Ces travaux d'élaboration "devront être achevés à la fin de cette année" puis "discutés avec le Parlement" début 2023, a souhaité le chef de l'État français.
Le président avait amorcé en 2017 une nette remontée en puissance des crédits défense après des années de disette. Le budget des armées va encore croître en 2022 avant de franchir une marche de trois milliards en 2023, pour atteindre 44 milliards d'euros.
Il a enfin demandé aux armées de "faire davantage" pour développer le Service national universel (SNU) visant les jeunes, afin de mobiliser "toute la société française" dans les défis qui leur sont proposés.
"Il ne s'agit pas de militariser la jeunesse, encore moins la société, mais au moment où la nation a besoin de retrouver le sel de son histoire, son sens profond (...), la République a besoin que vous fassiez davantage", a-t-il déclaré.
Le SNU, promesse de campagne d'Emmanuel Macron, a été lancé en 2019. Après une première expérimentation auprès de 2.000 jeunes volontaires de 15 à 17 ans, puis une session annulée en 2020 en raison de la crise sanitaire, 15.000 jeunes avaient participé l'été dernier à des stages de cohésion dans toute la France.
Cette année, le Service national universel (SNU) a pour objectif de toucher 50.000 jeunes au total. Mais ce projet est loin de faire l'unanimité parmi les syndicats lycéens et dans les armées, déjà très employées sur de multiples fronts.
Avec AFP
Une fois désengagée du Mali, la France aura divisé par deux sa présence au Sahel en maintenant seulement 2.500 militaires environ dans la région. Ce qui n'empêche pas Paris d'avoir des objectifs ambitieux en termes de lutte antiterroriste, mais à travers des moyens plus "discrets". (AFP)
Le président Emmanuel Macron a ouvert la porte mercredi à une transformation de l'offre militaire française en Afrique, vers un dispositif plus discret et annoncé une réévaluation du budget des Armées pour 2024-2030 à l'aune du retour de la guerre en Europe.
Dans sa traditionnelle allocution au ministère des Armées à la veille du 14 juillet, le chef de l'État a jugé que l'adoption de "dispositifs moins posés et moins exposés" en Afrique relevait d'une "nécessité stratégique", alors que l'armée française est en passe de quitter le Mali à la fin de l'été et qu'elle a des milliers de militaires impliqués dans la lutte antijihadiste au Sahel.
M. Macron a affirmé sa volonté de "réussir à bâtir dans la durée une intimité plus forte avec les armées africaines, reconstruire une capacité à former, ici et là-bas", tout en restant en deuxième ligne, et alors que Paris veut préparer ses armées aux conflits de haute intensité comme celui d'Ukraine.
La France, ancienne puissance coloniale d'une partie des pays du continent, y maintient une forte présence militaire. Outre son engagement au Sahel, en pleine restructuration, elle a des éléments déployés au Sénégal, au Gabon et à Djibouti.
La France, "persona non grata" au Mali
Désignée "persona non grata" par la junte militaire au pouvoir, la France se retirera entièrement du Mali d'ici à quelques semaines. (AFP)
Le président Macron a, par ailleurs, évoqué la nécessité d'un "continuum entre notre offre diplomatique, nos actions rénovées pour le partenariat africain, nos actions de développement" en Afrique. "C'est un changement de paradigme profond", a-t-il martelé.
Hier partenaire clé de Bamako, la France, ancienne puissance coloniale, est désormais persona non grata et s'apprête à quitter le Mali d'ici à quelques semaines. La junte au pouvoir depuis 2020 a poussé dehors l'armée française et a fait appel aux Russes, via la sulfureuse société paramilitaire Wagner, même si Bamako s'en défend.
Une fois désengagée du Mali, la France aura divisé par deux sa présence au Sahel en maintenant uniquement 2.500 militaires environ dans la région. Mais Paris affirme depuis des mois ne pas renoncer à la lutte antiterroriste et discuter avec les pays du Sahel et du Golfe de Guinée pour préparer de nouvelles formes d'intervention.
Au Niger, les Français maintiendront plus d'un millier d'hommes et des capacités aériennes pour fournir un appui feu et du renseignement dans le cadre d'un "partenariat de combat" avec les forces armées nigériennes (FAN), déployées avec 250 soldats français à proximité de la frontière avec le Mali face aux jihadistes liés à Al-Qaïda ou au groupe État islamique.
Les ministres des Armées Sébastien Lecornu et des Affaires étrangères Catherine Colonna sont attendus le 15 juillet au Niger. M. Lecornu se rendra le lendemain en Côte d'Ivoire.
Un investissement massif dans la défense
Le chef de l'État a par ailleurs annoncé une réévaluation des besoins budgétaires en matière de défense, via une nouvelle Loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030, plus adaptée "à la perspective du retour possible d'un affrontement de haute intensité". Ces travaux d'élaboration "devront être achevés à la fin de cette année" puis "discutés avec le Parlement" début 2023, a souhaité le chef de l'État français.
Le président avait amorcé en 2017 une nette remontée en puissance des crédits défense après des années de disette. Le budget des armées va encore croître en 2022 avant de franchir une marche de trois milliards en 2023, pour atteindre 44 milliards d'euros.
Il a enfin demandé aux armées de "faire davantage" pour développer le Service national universel (SNU) visant les jeunes, afin de mobiliser "toute la société française" dans les défis qui leur sont proposés.
"Il ne s'agit pas de militariser la jeunesse, encore moins la société, mais au moment où la nation a besoin de retrouver le sel de son histoire, son sens profond (...), la République a besoin que vous fassiez davantage", a-t-il déclaré.
Le SNU, promesse de campagne d'Emmanuel Macron, a été lancé en 2019. Après une première expérimentation auprès de 2.000 jeunes volontaires de 15 à 17 ans, puis une session annulée en 2020 en raison de la crise sanitaire, 15.000 jeunes avaient participé l'été dernier à des stages de cohésion dans toute la France.
Cette année, le Service national universel (SNU) a pour objectif de toucher 50.000 jeunes au total. Mais ce projet est loin de faire l'unanimité parmi les syndicats lycéens et dans les armées, déjà très employées sur de multiples fronts.
Avec AFP
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