À l’aune de la visite du président américain Joe Biden dans la région, des développements attendus et de l’enjeu des élections présidentielles libanaises, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a adressé des messages qui visent autant la scène intérieure qu’extérieure et dont la teneur est la suivante: «la décision m’appartient». Le parti chiite s’est invité dans le dossier de la délimitation des frontières maritimes avec Israël et compte s’en servir comme une carte de pression dans le dossier du nucléaire iranien, malgré les déclarations dans lesquelles il dit appuyer les décisions de l’État. Cela dit, la semaine dernière, le parti pro-iranien a envoyé son quatrième drone survoler le champ gazier de Karish. Cette manœuvre a coïncidé avec l'échec d’une médiation qatarie pour relancer les réunions de Vienne à Doha, ce qui a incité les Iraniens à demander l’intercession d’Oman afin d’organiser une réunion américano-iranienne qui assurerait un retour aux négociations. Sans compter la tentative d’élargir l'axe de la résistance pour inclure la Chine, la Russie, la Turquie, la Syrie, l’Irak et le Liban contre l’axe américain. À noter que la visite du président russe en Iran la semaine prochaine s'inscrit dans ce contexte. Le Hezbollah a bien choisi son timing pour lancer les drones. Il l’a également fait coïncider avec la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères au Liban, pour transmettre un message clair: «le Liban fait partie de l’axe iranien et non du vôtre et il sera utilisé au profit de l'agenda iranien.» Une réponse apportée également aux informations faisant état du retour du Liban dans le giron arabe.
La manœuvre du Hezbollah relève d'un excédent de force, lui permettant de hausser le ton face à Israël, au-delà du dossier de la délimitation des frontières maritimes. D'ailleurs, les positions du Hezb outrepassent celles de l’État et de son allié le président Michel Aoun, qui a loué la manœuvre du parti chiite, contrairement au Premier ministre, Najib Mikati, et au ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bouhabib, qui ont qualifié cette démarche «d’inacceptable, car elle ne tient pas compte du cadre dans lequel se déroulent les négociations, et expose le Liban à des dangers dont il se passerait bien volontiers.»
Des milieux américains bien informés confirment que ce qui se déroule au Liban reste sous contrôle et s’inscrit dans le cadre du jeu politique. Ils expliquent que les drones envoyés visaient à récolter des données et n’étaient pas armés. Si cela avait été le cas, la riposte israélienne aurait été immédiate et virulente. Israël a, quant à lui, répondu par les voies diplomatiques, en affirmant que «si le Hezbollah continue ses provocations, il arrêtera les négociations». À ce propos, les positions onusiennes, internationales et arabes étaient unanimes sur le fait que «la stabilité du Liban est une ligne rouge», et «qu'Israël ne souhaite pas la guerre, mais qu’elle ne restera pas silencieuse face aux provocations, surtout en ce moment délicat que traverse la région et qui exige beaucoup de prudence et de stabilité.»
Selon les milieux diplomatiques, la région et le Liban sont affectés par le conflit américano-iranien autour du dossier nucléaire. La communauté internationale dénonce le comportement de l’Iran qui refuse de se conformer au cadre général de l’accord de 2015 et aux conditions des participants à l’accord, notamment les États-Unis, qui avaient justement proposé de lever le gel des avoirs iraniens, que Téhéran utilisait pour développer ses stations afin d’augmenter le pompage du gaz. Cependant, les États-Unis avaient posé comme conditions que l’Iran arrête son soutien au Hezbollah et aux organisations terroristes. L’Iran, qui a bien accueilli la proposition de débloquer ses avoirs, a toutefois refusé de cesser tout soutien à ses ramifications militaires, d’où l’escalade menée par le parti chiite au Liban.
Les milieux politiques de l'opposition affirment que, suite aux élections législatives, le Hezbollah joue de sa puissance en reposant sur les rapports des forces, sachant qu’il a perdu la majorité au Parlement actuel avec 59 députés élus contre 79 précédemment. Ce qui s’est déroulé durant l’élection du président de la Chambre, de son vice-président et des membres du bureau, n’a fait qu’accentuer l’emprise du parti chiite sur le Parlement, et ce bien qu’il ne dispose plus de la majorité absolue. De plus, cette force dont le Hezbollah se targue résulte d’une majorité parlementaire disparate, qui n’arrive pas à unifier ses positions ni à resserrer ses rangs.
Dès lors, le parti se permet d’entrer en force dans le dossier de l’échéance présidentielle, en réponse à ceux qui avancent que le prochain président ne sera pas issu des forces du 8 mars. Dans ce contexte, des milieux politiques bien informés révèlent que Hassan Nasrallah aurait envoyé un message à Gebran Bassil l'informant que Sleiman Frangié est le candidat favori du parti chiite. Le message délivré à M. Bassil souligne qu’«au cas où la chance ne lui sourit pas, la présidence sera alors à vous». C’est précisément dans ce cadre que les deux hommes vont bientôt se rencontrer à la résidence du député Farid Haykal el-Khazen à Kleyaat. Ce dernier aurait préparé le terrain pour cette rencontre, s’étant déjà concerté avec M. Bassil à Laklouk. La réunion tripartite sera suivie d'une visite conjointe à Bkerké, à l'issue de laquelle le chef des Marada entamera ses contacts internes et externes en vue des élections. Certains milieux de l'opposition affirment que derrière ce défi présidentiel opéré par le Hezbollah, l’intention du parti chiite est de transmettre un message à l’axe américain indiquant que «le Liban fait partie de l’axe iranien, et que le dernier mot revient à l’Iran, même concernant l'élection présidentielle.»
À cet égard, les milieux diplomatiques affirment que les capitales décisionnaires concernées par le dossier libanais n'ont toujours pas tranché pour ce qui est de l’échéance présidentielle, tout en rejetant une possibilité de vacance de ce poste et en insistant sur l’importance du déroulement de l’échéance présidentielle dans les délais impartis. Les États-Unis ont chargé la France, selon ces mêmes sources diplomatiques, de communiquer avec l'Iran pour discuter de ce dossier.
Citant un responsable occidental, un politicien libanais rapporte que le profil du président doit répondre aux exigences requises par le Comité international de soutien au Liban, les institutions financières et les pays donateurs. En d’autres termes, «un président indépendant de l'axe iranien, et qui sera donc capable d'obtenir l'aide nécessaire pour sauver le Liban». Le Pays du Cèdre se doit d'avoir un président qui possède les critères avancés par le patriarche maronite, Béchara Rai, à savoir: «un président dont l’expérience politique est confirmée, respectable, courageux et impartial, un homme d'État intègre, patriotique. Un président qui transcende les axes et les alignements politiques. Un homme qui ne poserait de défi à personne et enfin qui serait une référence nationale, constitutionnelle et morale».
Le secrétaire général de la Ligue arabe ainsi que différents ministres arabes ont essayé, durant leur visite au Liban, d’en savoir plus sur le candidat «favori». Tout ce qu’ils ont reçu comme informations n’était qu’une liste de critères. Cependant, aucun nom n'a filtré, laissant la décision finale – comme le veut la coutume – aux capitales décisionnelles, telle qu’exprimée par un diplomate occidental accrédité au Liban. Et d'ajouter sur ce point que l’absence de consensus libanais sur le nom d'un candidat est dû à l'ambiguïté de la situation régionale et au manque de visibilité sur le règlement qui surgira de la visite du président américain Joe Biden dans la région.
Ce n’est qu’alors que le nom de l’heureux élu émergera et sera présenté aux Iraniens par le truchement des Français, et aux Arabes via les Américains.
Des milieux bien informés affirment que la liste des noms des candidats a été passée au crible pour n’en garder qu’un nombre très réduit. L’échéance présidentielle libanaise est mise en veilleuse en attendant les résultats de la visite de M. Biden et de la rencontre irano-saoudienne prévue à Bagdad, telle qu'annoncée par le Premier ministre irakien, Moustapha al-Khadimi, et des responsables iraniens, ainsi que l’issue de la médiation omanaise entre les Américains et les Iraniens.
Des sources sûres assurent que l’élection du président aura lieu dans la première quinzaine de septembre prochain. À ce titre, un politicien libanais cite le président de la Chambre, Nabih Berry, qui a déclaré qu'il convoquera la première session électorale le 4 septembre, et que les séances se poursuivront quotidiennement jusqu'à l'élection d’un président, afin d’éviter un vide présidentiel et d’accélérer la mise en œuvre d’une solution économique à la crise que traverse le Liban.
La manœuvre du Hezbollah relève d'un excédent de force, lui permettant de hausser le ton face à Israël, au-delà du dossier de la délimitation des frontières maritimes. D'ailleurs, les positions du Hezb outrepassent celles de l’État et de son allié le président Michel Aoun, qui a loué la manœuvre du parti chiite, contrairement au Premier ministre, Najib Mikati, et au ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bouhabib, qui ont qualifié cette démarche «d’inacceptable, car elle ne tient pas compte du cadre dans lequel se déroulent les négociations, et expose le Liban à des dangers dont il se passerait bien volontiers.»
Des milieux américains bien informés confirment que ce qui se déroule au Liban reste sous contrôle et s’inscrit dans le cadre du jeu politique. Ils expliquent que les drones envoyés visaient à récolter des données et n’étaient pas armés. Si cela avait été le cas, la riposte israélienne aurait été immédiate et virulente. Israël a, quant à lui, répondu par les voies diplomatiques, en affirmant que «si le Hezbollah continue ses provocations, il arrêtera les négociations». À ce propos, les positions onusiennes, internationales et arabes étaient unanimes sur le fait que «la stabilité du Liban est une ligne rouge», et «qu'Israël ne souhaite pas la guerre, mais qu’elle ne restera pas silencieuse face aux provocations, surtout en ce moment délicat que traverse la région et qui exige beaucoup de prudence et de stabilité.»
Selon les milieux diplomatiques, la région et le Liban sont affectés par le conflit américano-iranien autour du dossier nucléaire. La communauté internationale dénonce le comportement de l’Iran qui refuse de se conformer au cadre général de l’accord de 2015 et aux conditions des participants à l’accord, notamment les États-Unis, qui avaient justement proposé de lever le gel des avoirs iraniens, que Téhéran utilisait pour développer ses stations afin d’augmenter le pompage du gaz. Cependant, les États-Unis avaient posé comme conditions que l’Iran arrête son soutien au Hezbollah et aux organisations terroristes. L’Iran, qui a bien accueilli la proposition de débloquer ses avoirs, a toutefois refusé de cesser tout soutien à ses ramifications militaires, d’où l’escalade menée par le parti chiite au Liban.
Les milieux politiques de l'opposition affirment que, suite aux élections législatives, le Hezbollah joue de sa puissance en reposant sur les rapports des forces, sachant qu’il a perdu la majorité au Parlement actuel avec 59 députés élus contre 79 précédemment. Ce qui s’est déroulé durant l’élection du président de la Chambre, de son vice-président et des membres du bureau, n’a fait qu’accentuer l’emprise du parti chiite sur le Parlement, et ce bien qu’il ne dispose plus de la majorité absolue. De plus, cette force dont le Hezbollah se targue résulte d’une majorité parlementaire disparate, qui n’arrive pas à unifier ses positions ni à resserrer ses rangs.
Dès lors, le parti se permet d’entrer en force dans le dossier de l’échéance présidentielle, en réponse à ceux qui avancent que le prochain président ne sera pas issu des forces du 8 mars. Dans ce contexte, des milieux politiques bien informés révèlent que Hassan Nasrallah aurait envoyé un message à Gebran Bassil l'informant que Sleiman Frangié est le candidat favori du parti chiite. Le message délivré à M. Bassil souligne qu’«au cas où la chance ne lui sourit pas, la présidence sera alors à vous». C’est précisément dans ce cadre que les deux hommes vont bientôt se rencontrer à la résidence du député Farid Haykal el-Khazen à Kleyaat. Ce dernier aurait préparé le terrain pour cette rencontre, s’étant déjà concerté avec M. Bassil à Laklouk. La réunion tripartite sera suivie d'une visite conjointe à Bkerké, à l'issue de laquelle le chef des Marada entamera ses contacts internes et externes en vue des élections. Certains milieux de l'opposition affirment que derrière ce défi présidentiel opéré par le Hezbollah, l’intention du parti chiite est de transmettre un message à l’axe américain indiquant que «le Liban fait partie de l’axe iranien, et que le dernier mot revient à l’Iran, même concernant l'élection présidentielle.»
À cet égard, les milieux diplomatiques affirment que les capitales décisionnaires concernées par le dossier libanais n'ont toujours pas tranché pour ce qui est de l’échéance présidentielle, tout en rejetant une possibilité de vacance de ce poste et en insistant sur l’importance du déroulement de l’échéance présidentielle dans les délais impartis. Les États-Unis ont chargé la France, selon ces mêmes sources diplomatiques, de communiquer avec l'Iran pour discuter de ce dossier.
Citant un responsable occidental, un politicien libanais rapporte que le profil du président doit répondre aux exigences requises par le Comité international de soutien au Liban, les institutions financières et les pays donateurs. En d’autres termes, «un président indépendant de l'axe iranien, et qui sera donc capable d'obtenir l'aide nécessaire pour sauver le Liban». Le Pays du Cèdre se doit d'avoir un président qui possède les critères avancés par le patriarche maronite, Béchara Rai, à savoir: «un président dont l’expérience politique est confirmée, respectable, courageux et impartial, un homme d'État intègre, patriotique. Un président qui transcende les axes et les alignements politiques. Un homme qui ne poserait de défi à personne et enfin qui serait une référence nationale, constitutionnelle et morale».
Le secrétaire général de la Ligue arabe ainsi que différents ministres arabes ont essayé, durant leur visite au Liban, d’en savoir plus sur le candidat «favori». Tout ce qu’ils ont reçu comme informations n’était qu’une liste de critères. Cependant, aucun nom n'a filtré, laissant la décision finale – comme le veut la coutume – aux capitales décisionnelles, telle qu’exprimée par un diplomate occidental accrédité au Liban. Et d'ajouter sur ce point que l’absence de consensus libanais sur le nom d'un candidat est dû à l'ambiguïté de la situation régionale et au manque de visibilité sur le règlement qui surgira de la visite du président américain Joe Biden dans la région.
Ce n’est qu’alors que le nom de l’heureux élu émergera et sera présenté aux Iraniens par le truchement des Français, et aux Arabes via les Américains.
Des milieux bien informés affirment que la liste des noms des candidats a été passée au crible pour n’en garder qu’un nombre très réduit. L’échéance présidentielle libanaise est mise en veilleuse en attendant les résultats de la visite de M. Biden et de la rencontre irano-saoudienne prévue à Bagdad, telle qu'annoncée par le Premier ministre irakien, Moustapha al-Khadimi, et des responsables iraniens, ainsi que l’issue de la médiation omanaise entre les Américains et les Iraniens.
Des sources sûres assurent que l’élection du président aura lieu dans la première quinzaine de septembre prochain. À ce titre, un politicien libanais cite le président de la Chambre, Nabih Berry, qui a déclaré qu'il convoquera la première session électorale le 4 septembre, et que les séances se poursuivront quotidiennement jusqu'à l'élection d’un président, afin d’éviter un vide présidentiel et d’accélérer la mise en œuvre d’une solution économique à la crise que traverse le Liban.
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