C’est grossièrement le choix qui est laissé aux Libanais. Soit vous signez avec le FMI, soit vous êtes au pain sec et à l’eau pour le restant de vos jours.
Que le pays soit exsangue, tout le monde est d’accord. Qu’une entente avec le FMI soit nécessaire, pourquoi pas. Tout dépend des conditions qui sont proposées. À ce stade, le compte n’y est pas.
De quoi parlons-nous exactement ? Pour le moment, un accord, signé entre techniciens, stipule que le FMI pourrait octroyer au Liban entre 3 et 4 milliards de dollars étalés sur plusieurs années. Soit, l’équivalent de ce que les Libanais de la diaspora vont dépenser en deux mois dans le pays cet été. Sachant que les pertes sont estimées à 72 milliards de dollars et qu’il faudrait au minimum 20 milliards de dollars pour enclencher un redémarrage.
De plus, cette « aide » est conditionnée. Il faut faire des réformes. Là, ça devient déjà plus compliqué. Une classe politique irresponsable, incapable de la moindre action sérieuse est-elle en mesure d’enclencher des réformes autrement que par des effets d’annonce ? La réponse est non, et la raison est simple. Ce que fait mine d’oublier le FMI, c’est que, c’est cette même classe, supposée initier des réformes qui a volé le pays, racketté la banque centrale, les banques et in fine les déposants.
Sauf que dans les divers plans gouvernementaux distillés à la presse, les pertes seraient essentiellement supportées par les banques et les déposants qui peuvent s’estimer heureux de récupérer les miettes de leurs vies de travail. Et l’État ? Il passerait à travers les gouttes. Nulle part dans l’histoire récente, une recette aussi injuste n’a été appliquée.
L’une des solutions serait d’inverser les contributions au sauvetage du pays. D’abord l’État qui réformerait, sans les vendre, les fleurons du service public, dont les recettes viendraient alimenter un fonds souverain destiné à renflouer les caisses. Les banques de leur côté ont toujours affirmé qu’elles étaient prêtes à mettre la main à la poche dans ce cas de figure.
Mais tout cela est-il possible ? La réponse est encore négative. Du point de vue financier d’abord. « La clé pour avoir bien plus que les 3 ou 4 milliards, c’est le FMI, qui ferait ensuite un tour de table auprès des principaux bailleurs de fonds internationaux. » Rien dans l’accord signé ne formalise cela. Rien ne le garantit.
Et pour cause, la Banque centrale européenne navigue à vue en pleine crise énergétique, inflationniste et de confiance. L’Allemagne est en déficit, la France est également en déficit et « en économie de guerre » selon le président Emmanuel Macron. L’euro est en chute libre. Des milliards de dollars sont déversés sur la pauvre Ukraine, violée par son puissant voisin. Il y a de fortes chances que cet argent finisse d’ailleurs dans les poches des « oligarques de la Liberté » ukrainiens, dont la corruption n’a rien à envier à celle de leurs collègues russes.
Qui va donner de l’argent au Liban ? Les Européens ? Ils sont endettés sur des générations et se demandent s’ils vont pouvoir se chauffer l’hiver prochain, si Vladimir Poutine coupe le robinet du gaz.
Les pays du Golfe ? En aucun cas, tant que leurs jeunesses sont inondées de Captagon « Made in Lebanon » et qu’ils sont insultés et menacés du matin au soir par certains « Libanais ».
Les États-Unis ? Pas un dollar tant que le Hezbollah contrôle le pays, avec une exception pour l’armée libanaise, dernière institution encore debout.
Car c’est là que réside le principal obstacle à toute renaissance du Liban.
Le FMI peut-il ignorer qu’un pays où vivent 6 à 7 millions de personnes peut se retrouver sur simple décision de Téhéran dévasté par une guerre ? Sans que l’État libanais n’ait son mot à dire. Le secrétaire général du Hezbollah n’a-t-il pas agité, il y a deux jours, le spectre d’une guerre régionale ?
Comment un pays peut-il espérer recouvrer une santé économique, quand deux États et deux armées cohabitent à l’intérieur de ses frontières ?
Le FMI peut-il ignorer qu’une grande partie de l’hémorragie financière du pays est due à la contrebande et à la revente en Syrie des produits subventionnés par la BDL ?
Le FMI peut-il ignorer que le Liban n’est quasiment plus sur la carte mondiale des circuits bancaires en raison des activités du Hezbollah considéré comme organisation terroriste par les Américains et certains pays européens ? Un Libanais peut-il encore ouvrir un compte en Europe ou aux États-Unis sans devoir démontrer qu’il ne blanchit pas d’argent, ne trafique pas… ?
Le FMI ne sait-il pas qui profite de la « cash economy » et de la mort programmée des banques ?
Qui va appliquer des réformes quand il est impossible de présenter la moindre facture d’électricité ou autre dans des zones entières du pays ?
Le Liban souffre de nombreux maux. Il faut avoir le courage de les traiter de front. Sinon, le pays ne sera plus qu’un grand Gaza sur lequel règnent les maîtres du chaos. La jeunesse, les intellectuels… partiront et le pot de labné se brisera pour toujours.
Que le pays soit exsangue, tout le monde est d’accord. Qu’une entente avec le FMI soit nécessaire, pourquoi pas. Tout dépend des conditions qui sont proposées. À ce stade, le compte n’y est pas.
De quoi parlons-nous exactement ? Pour le moment, un accord, signé entre techniciens, stipule que le FMI pourrait octroyer au Liban entre 3 et 4 milliards de dollars étalés sur plusieurs années. Soit, l’équivalent de ce que les Libanais de la diaspora vont dépenser en deux mois dans le pays cet été. Sachant que les pertes sont estimées à 72 milliards de dollars et qu’il faudrait au minimum 20 milliards de dollars pour enclencher un redémarrage.
De plus, cette « aide » est conditionnée. Il faut faire des réformes. Là, ça devient déjà plus compliqué. Une classe politique irresponsable, incapable de la moindre action sérieuse est-elle en mesure d’enclencher des réformes autrement que par des effets d’annonce ? La réponse est non, et la raison est simple. Ce que fait mine d’oublier le FMI, c’est que, c’est cette même classe, supposée initier des réformes qui a volé le pays, racketté la banque centrale, les banques et in fine les déposants.
Sauf que dans les divers plans gouvernementaux distillés à la presse, les pertes seraient essentiellement supportées par les banques et les déposants qui peuvent s’estimer heureux de récupérer les miettes de leurs vies de travail. Et l’État ? Il passerait à travers les gouttes. Nulle part dans l’histoire récente, une recette aussi injuste n’a été appliquée.
L’une des solutions serait d’inverser les contributions au sauvetage du pays. D’abord l’État qui réformerait, sans les vendre, les fleurons du service public, dont les recettes viendraient alimenter un fonds souverain destiné à renflouer les caisses. Les banques de leur côté ont toujours affirmé qu’elles étaient prêtes à mettre la main à la poche dans ce cas de figure.
Mais tout cela est-il possible ? La réponse est encore négative. Du point de vue financier d’abord. « La clé pour avoir bien plus que les 3 ou 4 milliards, c’est le FMI, qui ferait ensuite un tour de table auprès des principaux bailleurs de fonds internationaux. » Rien dans l’accord signé ne formalise cela. Rien ne le garantit.
Et pour cause, la Banque centrale européenne navigue à vue en pleine crise énergétique, inflationniste et de confiance. L’Allemagne est en déficit, la France est également en déficit et « en économie de guerre » selon le président Emmanuel Macron. L’euro est en chute libre. Des milliards de dollars sont déversés sur la pauvre Ukraine, violée par son puissant voisin. Il y a de fortes chances que cet argent finisse d’ailleurs dans les poches des « oligarques de la Liberté » ukrainiens, dont la corruption n’a rien à envier à celle de leurs collègues russes.
Qui va donner de l’argent au Liban ? Les Européens ? Ils sont endettés sur des générations et se demandent s’ils vont pouvoir se chauffer l’hiver prochain, si Vladimir Poutine coupe le robinet du gaz.
Les pays du Golfe ? En aucun cas, tant que leurs jeunesses sont inondées de Captagon « Made in Lebanon » et qu’ils sont insultés et menacés du matin au soir par certains « Libanais ».
Les États-Unis ? Pas un dollar tant que le Hezbollah contrôle le pays, avec une exception pour l’armée libanaise, dernière institution encore debout.
Car c’est là que réside le principal obstacle à toute renaissance du Liban.
Le FMI peut-il ignorer qu’un pays où vivent 6 à 7 millions de personnes peut se retrouver sur simple décision de Téhéran dévasté par une guerre ? Sans que l’État libanais n’ait son mot à dire. Le secrétaire général du Hezbollah n’a-t-il pas agité, il y a deux jours, le spectre d’une guerre régionale ?
Comment un pays peut-il espérer recouvrer une santé économique, quand deux États et deux armées cohabitent à l’intérieur de ses frontières ?
Le FMI peut-il ignorer qu’une grande partie de l’hémorragie financière du pays est due à la contrebande et à la revente en Syrie des produits subventionnés par la BDL ?
Le FMI peut-il ignorer que le Liban n’est quasiment plus sur la carte mondiale des circuits bancaires en raison des activités du Hezbollah considéré comme organisation terroriste par les Américains et certains pays européens ? Un Libanais peut-il encore ouvrir un compte en Europe ou aux États-Unis sans devoir démontrer qu’il ne blanchit pas d’argent, ne trafique pas… ?
Le FMI ne sait-il pas qui profite de la « cash economy » et de la mort programmée des banques ?
Qui va appliquer des réformes quand il est impossible de présenter la moindre facture d’électricité ou autre dans des zones entières du pays ?
Le Liban souffre de nombreux maux. Il faut avoir le courage de les traiter de front. Sinon, le pays ne sera plus qu’un grand Gaza sur lequel règnent les maîtres du chaos. La jeunesse, les intellectuels… partiront et le pot de labné se brisera pour toujours.
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