Le 3 septembre 1956, le Parlement libanais a voté, sans amendements, un texte de loi sur le secret bancaire, élaboré par le « Amid » du Bloc national de l’époque, Raymond Eddé, et aussitôt signé par le président de la République, Camille Chamoun. L'objectif était alors de suivre le modèle de la Suisse - qui avait mis en application cette législation dans les années quarante - afin de construire une économie libanaise susceptible de compenser les failles au niveau des secteurs productifs.
Cette loi a largement contribué à attirer les capitaux locaux et étrangers. Elle a stimulé les investissements et les crédits bancaires, puisque les banques s'engageaient à une confidentialité absolue envers les clients, les comptes bancaires ne pouvant être divulgués à des personnes privées ou des autorités publiques. Cependant, les comptes pouvaient être dévoilés dans certains cas qui étaient strictement définis dans le texte de la loi. Cela impliquait qu’une divulgation délibérée du secret bancaire était considérée comme un crime passible d'une peine d'emprisonnement de trois mois à un an.
Depuis, le Liban a bénéficié des effets de ce secret bancaire et a été qualifié de Suisse de l'Orient. Le Pays du Cèdre a pu ainsi accéder à un statut financier et économique exceptionnel qui l'a propulsé au rang des pays financièrement solides, le transformant en paradis fiscal, en abri pour les fortunes arabes échappant aux régimes socialistes et aux opérations de nationalisation, dont les secteurs financiers et les domaines de production ont été témoins après les révolutions en Égypte, en Irak et en Syrie.
Les ressortissants de ces pays ont trouvé refuge dans le système bancaire libanais qui proposait la libre circulation des capitaux et le secret bancaire absolu. Le Liban accueillait ainsi l'argent du pétrole arabe, de même qu’il offrait des intérêts créditeurs qui étaient loin d’être pratiqués en Europe, ni même en Suisse. Tout cela avait conduit à la prospérité bancaire et financière du Liban, qui était devenu la « Banque des arabes ». C’est dans ce contexte que les dépôts ont augmenté de 467% entre 1950 et 1961, et le nombre de banques libanaises était passé de 31 banques en 1955 à 72 banques en 1968.
L’effondrement
Soixante-six ans plus tard, les secteurs financiers et bancaires connaissent aujourd’hui un effondrement brutal dû à la mauvaise gestion politique. À cela s’ajoutent les manœuvres à peine occultes des responsables qui ont fait fuir du pays leurs dépôts estimés à des milliards de dollars. Par conséquent, l'État a lancé un appel à l’aide au Fonds Monétaire International pour sortir de cette plongée en enfer. Dans ce cadre, le secret bancaire fait désormais l'objet de discussions et d'études au sein de la commission des Finances et du budget, dont le président, le député Ibrahim Kanaan, a annoncé le 15 juillet une ultime séance le lundi 18 juillet pour décider en dernier ressort de l’avenir de cette législation.
Il serait important de souligner que la loi a subi, depuis son adoption, une série d’amendements qui l'ont vidée de son contenu et qui ont été avancés pour couvrir les opérations de blanchiment d'argent et les actes de corruption commis par la classe politique qui détient effectivement le pouvoir.
Des sources ont indiqué à l’agence de presse Al Markaziya qu'au lieu de se soumettre aux exigences du Fonds Monétaire International qui consistent à lever le secret bancaire dans le but d'assurer la transparence et permettre l’obtention de prêts, les responsables libanais auraient mieux fait de maintenir le lien de confiance avec le secteur bancaire. Ils auraient dû également expliquer à la délégation du FMI la loi sur le secret bancaire et les conditions de sa levée en cas de suspicion. Ils auraient pu aussi, au lieu de renoncer à l’un des piliers essentiels du redressement du pays, expliciter le rôle de la commission d’enquête spéciale au sein de la Banque centrale, dont la mission est d’intervenir dans les cas de blanchiment d’argent et de corruption.
Force est de relever qu’après la destruction des fondements de tous les secteurs vitaux (touristique, hospitalier, éducatif et bancaire), qui ont contribué à la renaissance du Liban, il semble que l’objectif occulte aujourd’hui est de plonger le pays dans un vide total pour le ramener à l’âge de pierre. Cela permettrait à une partie des dirigeants de se servir de ce vide comme outil dans le bazar des conflits régionaux et internationaux, pour servir des intérêts spécifiques, au détriment du peuple qui, lui, paie le prix du désespoir, de la pauvreté, de la famine et des vagues d’émigration.
Cette loi a largement contribué à attirer les capitaux locaux et étrangers. Elle a stimulé les investissements et les crédits bancaires, puisque les banques s'engageaient à une confidentialité absolue envers les clients, les comptes bancaires ne pouvant être divulgués à des personnes privées ou des autorités publiques. Cependant, les comptes pouvaient être dévoilés dans certains cas qui étaient strictement définis dans le texte de la loi. Cela impliquait qu’une divulgation délibérée du secret bancaire était considérée comme un crime passible d'une peine d'emprisonnement de trois mois à un an.
Depuis, le Liban a bénéficié des effets de ce secret bancaire et a été qualifié de Suisse de l'Orient. Le Pays du Cèdre a pu ainsi accéder à un statut financier et économique exceptionnel qui l'a propulsé au rang des pays financièrement solides, le transformant en paradis fiscal, en abri pour les fortunes arabes échappant aux régimes socialistes et aux opérations de nationalisation, dont les secteurs financiers et les domaines de production ont été témoins après les révolutions en Égypte, en Irak et en Syrie.
Les ressortissants de ces pays ont trouvé refuge dans le système bancaire libanais qui proposait la libre circulation des capitaux et le secret bancaire absolu. Le Liban accueillait ainsi l'argent du pétrole arabe, de même qu’il offrait des intérêts créditeurs qui étaient loin d’être pratiqués en Europe, ni même en Suisse. Tout cela avait conduit à la prospérité bancaire et financière du Liban, qui était devenu la « Banque des arabes ». C’est dans ce contexte que les dépôts ont augmenté de 467% entre 1950 et 1961, et le nombre de banques libanaises était passé de 31 banques en 1955 à 72 banques en 1968.
L’effondrement
Soixante-six ans plus tard, les secteurs financiers et bancaires connaissent aujourd’hui un effondrement brutal dû à la mauvaise gestion politique. À cela s’ajoutent les manœuvres à peine occultes des responsables qui ont fait fuir du pays leurs dépôts estimés à des milliards de dollars. Par conséquent, l'État a lancé un appel à l’aide au Fonds Monétaire International pour sortir de cette plongée en enfer. Dans ce cadre, le secret bancaire fait désormais l'objet de discussions et d'études au sein de la commission des Finances et du budget, dont le président, le député Ibrahim Kanaan, a annoncé le 15 juillet une ultime séance le lundi 18 juillet pour décider en dernier ressort de l’avenir de cette législation.
Il serait important de souligner que la loi a subi, depuis son adoption, une série d’amendements qui l'ont vidée de son contenu et qui ont été avancés pour couvrir les opérations de blanchiment d'argent et les actes de corruption commis par la classe politique qui détient effectivement le pouvoir.
Des sources ont indiqué à l’agence de presse Al Markaziya qu'au lieu de se soumettre aux exigences du Fonds Monétaire International qui consistent à lever le secret bancaire dans le but d'assurer la transparence et permettre l’obtention de prêts, les responsables libanais auraient mieux fait de maintenir le lien de confiance avec le secteur bancaire. Ils auraient dû également expliquer à la délégation du FMI la loi sur le secret bancaire et les conditions de sa levée en cas de suspicion. Ils auraient pu aussi, au lieu de renoncer à l’un des piliers essentiels du redressement du pays, expliciter le rôle de la commission d’enquête spéciale au sein de la Banque centrale, dont la mission est d’intervenir dans les cas de blanchiment d’argent et de corruption.
Force est de relever qu’après la destruction des fondements de tous les secteurs vitaux (touristique, hospitalier, éducatif et bancaire), qui ont contribué à la renaissance du Liban, il semble que l’objectif occulte aujourd’hui est de plonger le pays dans un vide total pour le ramener à l’âge de pierre. Cela permettrait à une partie des dirigeants de se servir de ce vide comme outil dans le bazar des conflits régionaux et internationaux, pour servir des intérêts spécifiques, au détriment du peuple qui, lui, paie le prix du désespoir, de la pauvreté, de la famine et des vagues d’émigration.
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