©Selon le président Poutine, la "capacité de survie de l'économie" russe dépend "tout simplement" du secteur des hautes technologies, qui a fortement été impacté par les sanctions occidentales. (AFP)
Face à l'impact des sanctions sur le secteur des hautes technologies en Russie, Poutine a promis de "chercher intensivement et intelligemment de nouvelles solutions", condamnant un "blocage total concernant l'accès aux produits étrangers de haute technologie". Selon le président, la capacité de survie de l'économie dépend du développement d'une industrie domestique des hautes technologies, avec des entreprises russes innovantes: à cet effet, près de 370 millions d'euros ont été débloqués pour développer des "solutions russes" afin de compenser dans un délai de trois à cinq ans les effets des sanctions. Il s'agit de même de palier à la carence de ressources humaines (estimée à un million de cadres) dont pâtit ce secteur, la fuite des cerveaux s'étant aggravée depuis le début de l'invasion de l'Ukraine.
Dans le siège du syndicat des employés de GAZ, maison mère de la marque automobile Lada, on se prépare à des temps difficiles, alors que les importations de haute technologie sont à l'arrêt et que de nombreux cadres industriels ont quitté le pays. (AFP)
Un "blocage" presque total: le président russe Vladimir Poutine a appelé lundi à surmonter les graves difficultés posées par les sanctions privant la Russie des hautes technologies occidentales, dont elle est très dépendante.
Depuis l'offensive en Ukraine, les géants de la tech (Microsoft, Apple, Google, Adobe, Cisco), comme d'autres grandes sociétés, ont quitté le marché russe ou suspendu au minimum une partie de leurs opérations dans le pays, laissant les consommateurs, entreprises et administrations sans alternative.
Généralement, le président russe minimise l'impact des sanctions et tient rarement des propos aussi alarmante. "Ayant conscience des difficultés colossales qui se trouvent face à nous, nous allons chercher intensivement et intelligemment de nouvelles solutions", a déclaré Vladimir Poutine lors d'une réunion gouvernementale retransmise à la télévision publique. "Aujourd'hui, ce ne sont pas seulement des limitations, mais un blocage presque total qui est mis en œuvre contre notre pays concernant l'accès aux produits étrangers de haute technologie", a-t-il poursuivi.
Évoquant un "énorme défi", il a appelé à utiliser à bon escient les technologies souveraines russes existantes, à développer de "nouvelles entreprises nationales innovantes". "Nous n'allons pas baisser les bras", a-t-il martelé, estimant que la "capacité de survie de l'économie" russe dépendait "tout simplement" du secteur des hautes technologies.
Outre le départ en Russie d'entreprises-clés, des fournisseurs occidentaux ont cessé d'assurer un soutien technique à leurs clients russes.
Il en va aussi bien de marchandises, comme les téléphones et les ordinateurs d'Apple, les systèmes de télécommunication Cisco, les marchés d'applications mobiles ou encore les systèmes d'exploitation comme Windows.
Dans l'immédiat, la Russie a autorisé les importations dites "parallèles" de marchandises de ce type, c'est-à-dire sans l'accord de celui qui en détient la propriété intellectuelle ou décidé de fermer les yeux sur le piratage de logiciels.
Vladimir Poutine a indiqué aussi que les géants de la tech russe, comme Yandex ou Ozon, faisaient également face à des défis importants, car ils se finançaient sur les marchés occidentaux ou grâce à des institutions financières étrangères. "Il est indispensable de développer rapidement de tels mécanismes dans le système financier russe, pour que les entreprises russes à croissance rapide puissent attirer des capitaux privés nationaux pour leur développement", a affirmé M. Poutine.
Il a par ailleurs encouragé les grands groupes publics russes, "qui ne savent que faire de leurs milliards", à investir dans la tech russe.
Le vice-Premier ministre, Dmitri Tchernychenko, a, lui, assuré que le secteur russe des hautes technologies avait assez de potentiel "pour compenser dans un délai de trois à cinq ans les effets des sanctions". Il a assuré que 21,5 milliards de roubles (370 millions d'euros au taux du jour) avaient déjà été débloqués pour développer des "solutions russes là où c'est actuellement extrêmement nécessaire".
Yevgeny Dobreykin, chirurgien plasticien, montre les implants mammaires « RosGrud » (seins russes), qui au lieu d'être translucides sont à l'image du drapeau russe. En Russie, les cliniques cosmétiques et leurs clients sont pris dans la tourmente des effets des sanctions occidentales. (AFP)
Le Kremlin n'a cessé d'affirmer que la Russie résiste aux sanctions occidentales, mais les effets de celles-ci risquent de faire sentir leurs conséquences les plus importantes dans les mois ou années à venir, en coupant le pays des nouvelles technologies et des chaînes logistiques et financières mondiales. Moscou promet de compenser ces effets à moyen terme en développement des alternatives russes.
Parallèlement, la répression qui vise les détracteurs de l'offensive russe contre l'Ukraine et les ruptures des liens aériens et financiers avec l'Occident a entraîné un exode estimé à au moins plusieurs dizaines de milliers de Russes travaillant dans le secteur des nouvelles technologies, accroissant un déficit déjà existant.
Selon M. Poutine, citant des chiffres gouvernementaux, il manquera à la Russie un million de cadres dans ce secteur en 2024. "Il est nécessaire d'augmenter considérablement les financements publics pour former de tels spécialistes", a déclaré lundi Poutine, en appelant à rénover les campus universitaires et moderniser les équipements pour la recherche.
Avec AFP
Dans le siège du syndicat des employés de GAZ, maison mère de la marque automobile Lada, on se prépare à des temps difficiles, alors que les importations de haute technologie sont à l'arrêt et que de nombreux cadres industriels ont quitté le pays. (AFP)
Un "blocage" presque total: le président russe Vladimir Poutine a appelé lundi à surmonter les graves difficultés posées par les sanctions privant la Russie des hautes technologies occidentales, dont elle est très dépendante.
Depuis l'offensive en Ukraine, les géants de la tech (Microsoft, Apple, Google, Adobe, Cisco), comme d'autres grandes sociétés, ont quitté le marché russe ou suspendu au minimum une partie de leurs opérations dans le pays, laissant les consommateurs, entreprises et administrations sans alternative.
Généralement, le président russe minimise l'impact des sanctions et tient rarement des propos aussi alarmante. "Ayant conscience des difficultés colossales qui se trouvent face à nous, nous allons chercher intensivement et intelligemment de nouvelles solutions", a déclaré Vladimir Poutine lors d'une réunion gouvernementale retransmise à la télévision publique. "Aujourd'hui, ce ne sont pas seulement des limitations, mais un blocage presque total qui est mis en œuvre contre notre pays concernant l'accès aux produits étrangers de haute technologie", a-t-il poursuivi.
Évoquant un "énorme défi", il a appelé à utiliser à bon escient les technologies souveraines russes existantes, à développer de "nouvelles entreprises nationales innovantes". "Nous n'allons pas baisser les bras", a-t-il martelé, estimant que la "capacité de survie de l'économie" russe dépendait "tout simplement" du secteur des hautes technologies.
Outre le départ en Russie d'entreprises-clés, des fournisseurs occidentaux ont cessé d'assurer un soutien technique à leurs clients russes.
Il en va aussi bien de marchandises, comme les téléphones et les ordinateurs d'Apple, les systèmes de télécommunication Cisco, les marchés d'applications mobiles ou encore les systèmes d'exploitation comme Windows.
Dans l'immédiat, la Russie a autorisé les importations dites "parallèles" de marchandises de ce type, c'est-à-dire sans l'accord de celui qui en détient la propriété intellectuelle ou décidé de fermer les yeux sur le piratage de logiciels.
Développer l'autosuffisance technologique du pays
Vladimir Poutine a indiqué aussi que les géants de la tech russe, comme Yandex ou Ozon, faisaient également face à des défis importants, car ils se finançaient sur les marchés occidentaux ou grâce à des institutions financières étrangères. "Il est indispensable de développer rapidement de tels mécanismes dans le système financier russe, pour que les entreprises russes à croissance rapide puissent attirer des capitaux privés nationaux pour leur développement", a affirmé M. Poutine.
Il a par ailleurs encouragé les grands groupes publics russes, "qui ne savent que faire de leurs milliards", à investir dans la tech russe.
Le vice-Premier ministre, Dmitri Tchernychenko, a, lui, assuré que le secteur russe des hautes technologies avait assez de potentiel "pour compenser dans un délai de trois à cinq ans les effets des sanctions". Il a assuré que 21,5 milliards de roubles (370 millions d'euros au taux du jour) avaient déjà été débloqués pour développer des "solutions russes là où c'est actuellement extrêmement nécessaire".
Yevgeny Dobreykin, chirurgien plasticien, montre les implants mammaires « RosGrud » (seins russes), qui au lieu d'être translucides sont à l'image du drapeau russe. En Russie, les cliniques cosmétiques et leurs clients sont pris dans la tourmente des effets des sanctions occidentales. (AFP)
Le Kremlin n'a cessé d'affirmer que la Russie résiste aux sanctions occidentales, mais les effets de celles-ci risquent de faire sentir leurs conséquences les plus importantes dans les mois ou années à venir, en coupant le pays des nouvelles technologies et des chaînes logistiques et financières mondiales. Moscou promet de compenser ces effets à moyen terme en développement des alternatives russes.
Parallèlement, la répression qui vise les détracteurs de l'offensive russe contre l'Ukraine et les ruptures des liens aériens et financiers avec l'Occident a entraîné un exode estimé à au moins plusieurs dizaines de milliers de Russes travaillant dans le secteur des nouvelles technologies, accroissant un déficit déjà existant.
Selon M. Poutine, citant des chiffres gouvernementaux, il manquera à la Russie un million de cadres dans ce secteur en 2024. "Il est nécessaire d'augmenter considérablement les financements publics pour former de tels spécialistes", a déclaré lundi Poutine, en appelant à rénover les campus universitaires et moderniser les équipements pour la recherche.
Avec AFP
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