La " perquisition-spectacle " mardi de la Banque du Liban à la recherche du gouverneur Riad Salamé effectuée par la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, s’inscrit selon des milieux proches du 8 Mars, dans le cadre de l’échéance présidentielle, M. Salamé étant une personnalité présidentiable.

Selon un homme politique du Liban-Sud, proche du député du Hezbollah Mohammed Raad, ce dernier a reçu récemment un diplomate européen. Cette visite est intervenue au lendemain des propos tenus par l’un des responsables du Hezb qui avait déclaré que la présidentielle pourrait ne pas se tenir dans les délais constitutionnels.

Lors de l’entretien, axé sur la présidentielle, Mohammed Raad a fait part à son hôte des caractéristiques du futur président : une personnalité qui soit conciliante, non provocatrice, modérée, ouverte et à égale distance des différentes parties. Des caractéristiques qui définissent bien un expert économique, selon le diplomate européen, qui a affirmé à son hôte que tant les Européens que les Américains veulent que Riad Salamé accède à la première magistrature, " parce qu’il est capable de faire sortir le pays de sa crise, qu’il est pacifique et qu’il n’a de susceptibilités à l’égard d’aucune partie ". Des propos qui auraient dérangé M. Raad, qui a assuré à son interlocuteur que la question sera discutée en interne.

Des milieux de l’opposition se demandent si la perquisition de la banque centrale ne serait pas liée à ces informations que le Hezbollah aurait transmises au camp du régime.