Le blocage et surtout le vide au niveau de l’Exécutif pèsent bien lourd, non seulement sur la population, mais également sur l’État qui se vide progressivement de ses cadres. Plusieurs postes de première catégorie sont devenus vacants et d’autres sont sur le point de l’être. Mais si les autorités semblent s’accommoder de certaines vacances, d’autres les affolent. C’est le cas notamment pour la direction de la Sûreté générale. Son chef, le général Abbas Ibrahim devra prendre sa retraite le 2 mars 2023.

Dans les coulisses, des discussions sont menées pour trouver une formule qui lui permettra de rester à son poste, du moins jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement après, bien sûr, l’élection d’un président de la République. Le député Bilal Abdallah avait présenté à la Chambre une proposition de loi relevant l’âge de la retraite à 66 ans pour les responsables sécuritaires. D’autres parlementaires avaient également suggéré de fixer à 68 ans l’âge de la retraite de tous les fonctionnaires de première catégorie, mais les deux formules avaient suscité de fortes réserves, notamment auprès d’autres fonctionnaires, ce qui avait poussé le président de la Chambre, Nabih Berry, à y renoncer.

Aujourd’hui, il est question d’une troisième formule, proposée par un ancien ministre. Il s’agit de suspendre à titre provisoire l’article de loi relatif au départ à la retraite, ce qui permettrait au général Ibrahim de se maintenir à son poste, à l’instar d’ailleurs du gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, dont le mandat expire en juin prochain.