Le ministre sortant des Travaux publics, Ali Hamiyé, a affirmé que le Liban, et notamment le Hezbollah (parti qu’il représente au sein du gouvernement), "ne trouvent pas le moment opportun pour la délimitation des frontières avec la Syrie et Chypre". M. Hamiyé a précisé que "cela nécessite des études juridiques et techniques, afin d’éviter les erreurs commises par le passé".

Ces propos sont intervenus en réponse à l’appel du directeur des services de renseignement chypriote, Tasos Tzionis, qui était en visite au Liban cette semaine. M. Tzionis a appelé les autorités libanaises à résoudre les différends frontaliers avec la Syrie, dans le nord du pays, car cela aiderait Chypre à déterminer ses frontières maritimes avec le Liban et la Syrie, après avoir conclu un accord similaire avec Israël.

En effet, à la lumière de l’accord sur la démarcation des frontières maritimes conclu entre le Liban et Israël, le 26 octobre 2022, Chypre a entamé des négociations avec l’État hébreu pour ajuster ses frontières maritimes.

À l’époque, le Liban a estimé ne pas pouvoir tracer sa zone économique exclusive (ZEE) avec Chypre avant de s’être accordé avec la Syrie sur sa frontière maritime nord. D’ailleurs, l’ancien président de la République, Michel Aoun, a tenté d’envoyer une délégation à Damas pour entamer des négociations, initiative que la Syrie avait refusée.

Par ailleurs, un ancien ministre a rapporté que le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a formé un comité ministériel qui a recommandé l’adoption d’une nouvelle procédure de délimitation et l’utilisation de nouvelles coordonnées pour négocier avec la Syrie, ainsi que la reprise des négociations avec Chypre. En effet, le Liban s’est retrouvé en situation défavorable lors de la délimitation de la ZEE avec Chypre en 2007.