C’est mardi à minuit qu’expire le délai officiel pour le dépôt des candidatures pour le scrutin du 15 mai 2022. L’ancien chef du gouvernement Fouad Siniora, qui avait pris le contrepied du leader sunnite, Saad Hariri, au sujet des législatives, devrait annoncer demain mardi, au cours d’une conférence de presse, qu’il ne prendra pas part à la bataille électorale.

Fouad Siniora qui était contre un repli sunnite aux élections avait maintenu le flou au sujet de sa propre candidature depuis sa conférence de presse du 23 février, lorsqu’il avait appelé ses coreligionnaires à participer massivement au scrutin.

Depuis cette date, il avait établi une série de contacts dont notamment avec l’ambassadeur Nawaf Salam, qu’il avait essayé de convaincre de prendre part au scrutin. M. Salam avait annoncé la semaine dernière qu’il n’est pas candidat.

Au niveau sunnite, plusieurs motifs justifient ce repli sunnite, des figures telles que le Premier ministre Nagib Mikati et l’ancien chef de gouvernement Tammam Salam ayant annoncé qu’ils ne se présenteront pas élections. L’un d’eux se rapporte au désintérêt saoudien de l’échéance électorale, alors que Riyad était le principal soutien du Liban et des sunnites en particulier.

Fouad Siniora a essayé de convaincre l’Arabie saoudite de soutenir les candidats sunnites. Il a pris contact avec un responsable saoudien qu’il a informé du schéma électoral sans que ce dernier ne s’y intéresse. Un appel à Riyad pour appuyer les Libanais a été également lancé par le chef des Forces libanaises, Samir Geagea. Sans succès.

Dans la capitale française, des personnalités libanaises ont eu des entretiens avec un responsable saoudien en visite à Paris ainsi qu’avec l’ambassadeur d’Arabie dans cette ville, sans que ces discussions n’aboutissent. Les Saoudiens continuent d’expliquer à leurs interlocuteurs qu’ils ne sont pas concernés par ce qui se passe au Liban.

Dans le même temps, à Beyrouth, Fouad Siniora essayait de convaincre des figures du Courant du Futur d’emboîter le pas à Moustapha Allouche, et de se présenter aux élections. Peine perdue.

Tout cela pour dire que l’ancien chef de gouvernement et farouche opposant au Hezbollah, ne compte pas se présenter aux législatives.