Claude Saba est une artiste qui vient de prendre son envol en ouvrant, il y a quelques mois, une galerie à Kfarhbab. Elle y présente en ce moment An Art Reunion, une exposition collective qui regroupe un éventail d’artistes aux talents divers. "Nous avons l’habitude d’exposer du côté de Beyrouth, mais cette fois nous sommes en plein Kesrouan, ce qui permettra aux habitants de la région de profiter de cet événement artistique et culturel", confie à Ici Beyrouth Zeina Nader, une des artistes exposé-e-s.
An Art Reunion est une exposition collective qui se tient à la galerie Claude Saba Art Gallery à Kfarhbab. Elle regroupe un éventail d’artistes aux talents divers: Wissam Melhem, Zeina Nader, Micheline Nohra, Zoha Abdulsater, Fadi Balhawan, Lina Husseini, Mohamed el-Masry, Sarah Saba et Claude Saba. Les toiles sont exposées jusqu’au 2 septembre et se vendent à des prix abordables en réponse à la crise économique que traverse le pays.
Dans un monde chaotique, l’art est une éclaircie. Nous avons voulu interroger celle qui crie haut et fort ses couleurs au pinceau ou au couteau, et qui se sert de sa plume pour nous parler peinture, sur les différents genres d’art exposés. Sur un ton enthousiaste, Zeina Nader prend généreusement la parole pour effectivement porter parole et couleurs, et partager avec les lecteurs une exposition de ces différents artistes qui se donnent la main pour une bonne cause, celle de l’art en premier. Dans un pays où toutes les bases tremblent, il nous reste les plumes, les pinceaux, la matière et les couleurs. Tout est outil de joie. Tout est utile à l’âme.
Qui est à la base du projet Art Reunion?
Nous sommes une communauté d’artistes libanais qui se soutiennent. La plupart d’entre nous ont déjà exposé en solo et sont établis.
Claude Saba est une artiste qui vient de prendre son envol en ouvrant, il y a quelques mois, une galerie à Kfarhbab. Comme c’est une saison morte, elle nous a proposé de participer à cette exposition afin de donner du tonus à l’art. De plus, nous avons l’habitude d’exposer du côté de Beyrouth, mais cette fois nous sommes en plein Kesrouan, ce qui permettra aux habitants de la région de profiter de cet événement artistique et culturel.
Claude Saba fait elle-même partie des exposants ainsi que sa fille, Sarah Saba. Wissam Melhem, lui, s’adonne à l’art brut à travers le sketching et la peinture. Lina Husseini est sculptrice et travaille de très belles sculptures en PVC, qu’elle fait fondre, remanie, avec de belles formes sensuelles colorées. Mohamed el-Masry est égyptien et réside actuellement au Liban, et ce n’est donc pas sa première exposition au pays. Son art est basé sur des couleurs et des formes géométriques. Le style de Micheline Nohra est proche de celui de Basquiat et se base sur de belles couleurs et des formes distinctives. L’art de Zoha Abdulsater est assez particulier. La poésie se reflète à travers ses fissures aux formes géométriques. Quant à Fadi Balhawan, il écrit des messages profonds et spirituels de la Bible. Il dessine des formes à travers son travail.
Y aura-t-il des projets futurs pour ce groupe d’artistes?
La majorité des artistes a déjà exposé à Chicago avec la LAU, dont Wissam Melhem, Lina Husseini et moi-même. Nos œuvres ont été acquises par l’exposition permanente début septembre. Tous les artistes font partie d’une exposition collective à Manhattan dans le bâtiment de la LAU afin de soulever des fonds pour aider les patients cancéreux et les jeunes étudiants. Cette exposition précède un prochain événement qui aura lieu aux États-Unis dans trois semaines où une vente aux enchères aura lieu dans l’immeuble de la LAU pour une bonne cause.
Et vous que présentez-vous dans le cadre de cette exposition?
Je présente trois nouvelles toiles: Inner Thought, Brain Wash et Open Mind avec un style complètement différent. Les toiles se caractérisent par un effet de transparence et de structure avec des couches superposées et un travail uniquement fait au couteau. Sur place, on peut voir la matière superposée et la texture. Elles ne sont pas de grand format mes 2m x 2m habituels, mais plutôt de format petit ou moyen. Je suis passée par une période où j’ai beaucoup travaillé le dripping. Je suis beaucoup plus dans l’abstraction depuis quatre ou cinq ans.
Quel message cherchez-vous à transmettre à travers vos toiles?
Mes toiles renvoient des messages émotionnels. Elles naissent toujours d’une inspiration personnelle et émotionnelle sincère et authentique. Ce n’est pas évident de se dénuder, mais je tiens à chercher au plus profond de mon être pour aller de l’avant.
