Le vernissage de l’exposition de Lina Husseyni a eu lieu le vendredi 3 mars à la galerie Sheik Zayed de l’Université libano-américaine, et l’exposition, si riche en sensations colorées, ne laisse pas indifférent. Découvrez ce moment artistique à la LAU, au bâtiment Safadi jusqu’au 11 mars 2023. Un événement culturel de plus organisé par les Drs Tony Karam et Cathia Jenainati.
Un autre moment haut en couleurs et en émotions s’est déroulé, sous nos yeux ravis, pour mieux nous faire ressentir l’abstraction d’une sculpture. Il s’agit de pensées exprimées en couleurs sur les formes travaillées avec dextérité par l’artiste, à l’aide de PVC qu’elle manie à chaud. C’est techniquement l’histoire d’un instant, celui où Lina Husseyni, aidée par son époux Roland, donne vie à ce matériau en provoquant formes et allures sous l’effet de la chaleur, et sans hésitation aucune, puisque la courbe de plus, ou le mouvement en moins, changerait radicalement la pièce d’art.
Il serait question d’émotions et de sentiments qui coulent et se reflètent dans une œuvre. Il y va aussi de l’expérience de l’artiste qui soigne et mijote ses sculptures depuis un certain temps. D’exposition en exposition, au Liban principalement mais aussi en France et aux États-Unis, où l’une de ses sculptures réside en permanence dans un musée, Lina Husseyni travaille sans arrêt pour parfaire son œuvre et lui donner sa propre identité. D’ailleurs, l’artiste est anticonformiste et ne s’attache à aucune règle ou technique académique. Elle travaille avec passion et intuition. Son inspiration découle de la vie qui l’entoure et de l’environnement dans lequel elle progresse.
Lina Husseyni touche à différents matériaux, comme le bois, le métal ou l’argile. Son exploration personnelle s’étend en particulier dans le travail du PVC qu’elle magnifie par la force des formes et l’attrait des couleurs. Les couleurs qu’elle choisit sont justement l’élément en soi de chaque sculpture. Il ne s’agit pas d’ornement mais d’identité. Chaque couleur est longtemps réfléchie. Elle est sélectionnée avec minutie, dans le détail de sa tonalité, pour mettre en valeur la pièce d’art.
Lina Husseyni, à travers ses sculptures, essaie d’envoyer un message optimiste et joyeux. Ceci est une des révélations premières de son voyage artistique. Elle tient à faire sourire ou réfléchir, à montrer un aspect de la vie qui donne de l’espoir. Les formes élégantes et sensuelles de ses sculptures s’élancent souvent en hauteur et se propagent aussi en courbes imparfaites et en glissements spontanés.
Une grande pièce intitulée Twisted ("distordu") est faite à partir d’un seul long et unique élément de PVC que l’artiste a tordu et distordu à souhait, de bas en haut. Ailleurs, on pourrait discerner la forme d’un cœur au rouge carmin et vibrant. On y verrait tous les tourments d’une passion et les torsions des multiples émotions. On ressentirait également des silhouettes de femmes ou même des pensées qui s’installent improvisées ou réfléchies. Les couleurs métallisées, qui vont du vert anis au bleu pétrole, donnent vie à chaque sculpture, quelle que soit sa dimension ou son allure.
Une pièce qui se démarque de toutes les autres, et qui pourrait être le début d’une nouvelle série, la grande sculpture centrale qui représente deux personnages aux couleurs vives, le jaune et le vert, délimités par du violet. Ce couple inspire d’autant plus qu’il est le fruit du labeur de l’artiste et de son époux.
Au gré de la visite, on découvrira aussi une autre sculpture très intéressante intitulée Cinq sens, mais où le sixième y fait aussi figure, suggéré par un élément coloré de magenta métallique, ajouté de côté. Lorsque la sculpture vient se présenter sous ses attraits les plus abstraits, l’observateur a le loisir de s’évader et de découvrir ses propres pensées égarées, à travers l’œuvre de l’artiste.
Lina Husseyni nous propose ses pensées en couleurs, c’est cependant nous-mêmes, spectateurs, qui entrons dans l’abîme de la sculpture pour vivre le moment et en réagir à titre personnel.
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