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Zara, le célèbre détaillant de mode espagnol, se trouve au centre d’une controverse à la suite d’une campagne publicitaire récente. Cette campagne, qui mettait en avant des statues amputées de leurs membres et entourées de débris, a provoqué des comparaisons avec les scènes de destruction à Gaza.

La marque de prêt-à-porter Zara se retrouve sous les feux des projecteurs, non pour ses créations vestimentaires, mais pour ses campagnes publicitaires controversées, soupçonnées de véhiculer des messages subliminaux et des prises de position déguisées.

Amancio Ortega, fondateur de Zara et 14e personne la plus riche du monde avec une fortune estimée à 75 milliards de dollars américains, se retrouve face à une vague de critiques. La campagne controversée, nommée " La Veste ", présente le mannequin Kristen McMenamy posant parmi des mannequins recouverts de tissu blanc et de plastique, un choix que Zara défend comme étant une décision stylistique mettant en valeur la polyvalence de ses vêtements.

Néanmoins, cette campagne a suscité une réaction publique majoritairement négative. Les images, interprétées comme une représentation macabre de corps enveloppés dans des linceuls blancs, rappelant les rites funéraires islamiques, ont été jugées perturbantes. De plus, la présence d’éléments tels que des roches et des décombres, ainsi qu’une découpe de carton évoquant la carte de la Palestine renversée, a alimenté la polémique.

L’artiste palestinien Hazem Harb a exprimé son indignation sur Instagram, accusant la marque d’utiliser l’imagerie de la mort et de la destruction à des fins commerciales – une démarche qu’il qualifie de complice.

Ce n’est pas la première fois que Zara se trouve au cœur d’une polémique. En 2021, la marque avait déjà fait face à des réactions négatives après que Vanessa Perilman, sa directrice de création, a publié des commentaires jugés antipalestiniens sur les réseaux sociaux.

Lorsque les multinationales surfent sur le nerf de la guerre

Une précédente campagne de Zara lui avait valu d’être taxée propalestinienne. Une photo présentant une femme vêtue d’une écharpe verte et d’un manteau noir sur un fond rouge a soulevé un tollé. Cette association de couleurs a, en effet, été interprétée par de nombreux internautes comme une référence subtile au drapeau palestinien, suscitant une avalanche de commentaires pro-israéliens. Face à la polémique, Zara a nié toute intention politique, mais le doute persiste quant à la nature véritable de ses choix.

Parallèlement, d’autres marques internationales telles que McDonald’s, KFC, Starbucks et H&M font face à des boycotts pour leurs liens présumés avec Israël, illustrant l’impact économique et symbolique considérable des multinationales dans des contextes géopolitiques délicats.

Ces incidents soulèvent des questions cruciales sur le rôle des grandes entreprises dans des conflits internationaux. Bien que les sociétés privées soient principalement axées sur le commerce, leurs campagnes publicitaires et leurs choix de communication peuvent porter en eux des messages politiques, volontaires ou non. La subtilité de ces messages dans le cas de Zara, et la récurrence des thèmes sensibles liés au conflit israélo-palestinien, suggère une manipulation délibérée plutôt que de simples coïncidences.

En effet, l’utilisation d’images rappelant des linceuls dans un contexte aussi sensible que celui du conflit israélo-palestinien ne peut être ignorée ou simplement balayée comme un malentendu. Ces choix esthétiques, loin d’être anodins, semblent révéler une stratégie de communication ambigüe, flirtant avec les limites de l’acceptabilité morale et éthique.

Face à la controverse, Zara a réagi en retirant les visuels litigieux, sans communiquer autour de cette polémique. Toutefois, cet épisode met en lumière la puissance et l’influence des multinationales dans la sphère politique mondiale ainsi que la responsabilité qui leur incombe en termes de communication.

Il est désormais impératif de questionner et d’analyser les messages véhiculés par les grandes entreprises, en particulier lorsqu’ils touchent à des sujets aussi sensibles et chargés politiquement que le conflit israélo-palestinien. Les consommateurs sont appelés à une vigilance accrue, les choix commerciaux se transformant progressivement en déclarations politiques, souvent enveloppées dans le voile de la créativité et de l’art.

 

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