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Malgré l’absence de certains grands festivals cet été, la scène culturelle libanaise reste dynamique et propose des événements exceptionnels. Le concert "Fantasy of a Pianist" de Bassam Challita, accompagné de son orchestre de 40 musiciens internationaux et nationaux promet d’être époustouflant. Il se tiendra le 15 juin à 20h30 au théâtre du Casino du Liban. Tous les bénéfices de ce concert caritatif seront reversés aux services sociaux de la paroisse Saint-Élias à Antelias.
Il caresse les touches du clavier, regarde intensément les clés magiques qui s’ouvrent sur l’immensité du monde, chantant sa beauté et hurlant ses blessures. Lui, c’est Bassam Challita qui a découvert sa vocation de pianiste à onze ans, quand il est passé du statut d’élève méconnu au rang d’artiste longuement ovationné. Cette montée de dopamine, ce cœur qui bondit entre ses reins et lui infuse la vie à grandes doses, Bassam ferait tout pour ne pas s’en départir. Comme un amoureux transi qui voudrait décrocher la lune à sa bien-aimée, Bassam cherche, à la sueur de son travail, à ressusciter ce moment magique, cette étreinte prolongée entre lui et le public. Le diplôme en poche, il sillonnera les quatre coins du monde pour approfondir son expérience musicale et se frotter à l’expertise des plus grands professeurs, chefs d’orchestre et compositeurs. Depuis 2007, il s’est impliqué également dans la gestion de grandes productions tout en façonnant sa conception artistique originale. Le pianiste, compositeur, chef d’orchestre et producteur s’est confié à Ici Beyrouth sur son grand concert "Fantasy of a Pianist", réunissant des célébrités internationales du monde de la musique, du chant et de la danse.
Vous donnez un concert, avec dix vedettes internationales qui vous accompagnent, abstraction faite de votre orchestre et du chœur. Pourquoi y a-t-il toujours chez vous ce besoin d’épater, de mettre les petits plats dans les grands?
Je suis obsédé par le nouveau, l’inédit et je considère qu’un concert réussi, porterait sûrement une dimension insolite. C’est ma signature, une nécessité absolue vis-à-vis de tout mon public et envers ceux qui se déplacent pour assister à "Fantasy of a Pianist", dans un lieu mythique comme le théâtre du Casino du Liban. Mon défi, c’est de voir l’audience transportée, par les différentes dimensions voire émotions du concert. Cela revient à ma prime adolescence, quand le public m’a fait une standing ovation à la fin de ma performance au piano sur Asturias d’Albéniz. Depuis, j’ai voulu retrouver cette connexion intense avec le public en exploitant toutes les facettes de ma créativité.
Quelle est la dimension apportée par les grands artistes invités, dans le cadre de "Fantasy of a Pianist"? Comment avez-vous pu les réunir?
De très fortes relations d’amitié m’unissent aux artistes invités et nous formons une grande famille. Chacun de ces grands artistes possède son éclat, son rôle et sa touche spéciale dans une conception d’ensemble que j’ai moi-même imaginée. Je préfère ne pas vous en révéler le contenu pour surprendre le public. "Fantasy of pianist" accueillera le plus grand joueur de clarinette au monde, le Roumain Relu Balkan et Mike Massi, l’auteur-compositeur-interprète international. L’un des plus grands guitaristes du flamenco, l’Espagnol Carlo Pinana, se produira sur scène ainsi que la chanteuse russe Pauline Kz, actrice très connue, top model et chanteuse de jazz hors pair. J’aurai également à mes côtés, l’artiste polyvalente Jessy Gleilaty avec qui j’ai joué de la musique pendant 20 ans, Manel Mallat, la vedette franco-libanaise, qui porte plusieurs casquettes et qui n’est plus à présenter et Alec Missakian, le brillant distributeur, qui s’est produit dans les grands auditoriums. J’aimerais citer aussi Ihab Jamal, l’excellent violoniste qui joue avec des orchestres illustres comme le maestro Daniel Barenboïm, la vedette du tango Mazen Kiwan et la chorégraphe et danseuse Sahar Bou Khalil. Je tiens aussi à mentionner Joseph Nassar qui s’occupe de la direction artistique et visuelle de l’évènement et Anya Alaeddine, championne libanaise de gymnastique rythmique. Personnellement, je présente trois de mes nouvelles compositions pour la première fois. L’une de structure classique, l’autre dramatique et la troisième inspirée du flamenco. Un large éventail du répertoire de Zaki Nassif, de Chostakovitch, d’Asmahan, de Warda, d’Abdel Halim, d’Astor Piazzolla, d’Édith Piaf, de Charles Aznavour, de Jacques Brel et bien d’autres, est prévu au programme.
Vous êtes un pianiste qui se veut aussi conteur. Quelles sont les histoires que vous essayez de raconter dans votre concert?
J’essaie de raconter mon passé douloureux, tapissé de déceptions, brûlé au fer rouge de la passion, quand tous mes rêves finissaient par se briser. Ce concert est un moment de partage avec l’autre, "mon semblable, mon frère" et un message d’espoir, que je lui adresse. Car, si la musique reproduit toute la palette des émotions tristes, elle raconte aussi la reconstruction de soi et la défaite transformée en victoire. Voici une séquence: une belle nymphe se balade. Je suis subjugué par elle et lui offre une fleur. Elle danse pour moi le tango autour du piano, pendant que je joue avec l’orchestre. Elle a l’air comblée et n’arrête pas de me regarder. Brusquement, l’atmosphère devient pesante et sombre. J’enchaîne un autre tango, Oblivion d’Astor Piazolla. Les spectateurs voient des milliers de bougies qui dansent et qui fondent tout comme l’amour qui se consume. C’est alors qu’un danseur arrive (Mazen Kiwan), invite la déesse à danser et la prend dans ses bras. Je suis dévasté. L’ambiance vire au drame, pendant que le couple danse fiévreusement. La chanson prend fin, les nouveaux tourtereaux disparaissent, ainsi que l’orchestre. La lumière est braquée sur le pianiste qui semble voué à la solitude. Je m’arrête là. Vous verrez la suite le 15 juin.
Quel est le rôle de l’intelligence artificielle dans le concert? Est-ce que l’utilisation de l’IA n’est pas en contradiction avec la créativité artistique?
Je me limite à exploiter les performances de l’IA au niveau visuel, car les scènes et les images qui accompagnent le concert sont là pour sublimer le travail du pianiste et la musique, pas pour les remplacer, ni pour leur voler la vedette. Je ne l’utilise donc pas au niveau musical. Dans l’absolu, l’intelligence artificielle se base sur la collecte de données à partir des informations trouvées sur le Cloud pour générer de nouvelles idées et de nouvelles musiques. Certains compositeurs essaient de combiner des styles tels que Chopin/Thelonius, Monk/Oscar Peterson ou d’autres et de les harmoniser dans un nouveau style.
Les billets sont en vente sur le lien suivant:
https://www.ticketingboxoffice.com/bassam-challita-and-his-orchestra-fantasy-of-a-pia-tickets/event/21279/en
