L’inflation des prix des aliments reste élevée dans le monde entier. Les pays à faible et moyen revenu, à l’instar de ceux à revenu élevé, se trouvent affectés, comme le signale un rapport publié par la Banque mondiale sur la sécurité alimentaire.

Les prix des aliments et des boissons ont continué d’augmenter en juin 2022 par rapport au même mois de 2021 dans de nombreux pays de la région du Moyen Orient et de l’Afrique du nord (Mena). Mais c’est la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui a provoqué la flambée des prix. Le blé étant l’un des principaux aliments de base dans cette région, la perturbation de la chaîne d’approvisionnement liée à ce produit cause des problèmes critiques de sécurité alimentaire.
Par conséquent, l’Indice des prix à la consommation des produits alimentaires a augmenté de manière significative dans la plupart des pays de la région : Égypte (24,2 %), Maroc (9,5 %), Irak (7,6 %), Liban (216 %), Syrie (71 %), le Yémen (43 %) et la Palestine (8,1 % ; en mai). Le gouvernement égyptien a annoncé que Le Caire a obtenu du blé pour six mois après avoir conclu avec l’Inde un accord d’importation de 180 000 tonnes ; Cependant, la plupart des autres États de la région sont toujours confrontés à une grave pénurie de blé.
L’insécurité alimentaire persiste pour plusieurs raisons. Les hausses historiques des prix alimentaires au Liban ont fait que 19% de sa population soit confrontée à une sorte de pénurie de produits alimentaires alors que, dans certains pays de la région Mena, le conflit armé et les déplacements en cours accentuent l’insécurité alimentaire.
Depuis mai 2022, les régions du nord et du sud du Yémen ont signalé une augmentation d’environ 50% du nombre de personnes ayant une consommation alimentaire inadéquate au cours d’un même mois, comparé à la même période de l’année précédente. En Palestine, environ 1,8 million de personnes, constituant 31,2 % des ménages, sont en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave à la suite d’un conflit armé de longue durée. La rareté de l’eau est fréquente. À titre d’exemple, au Maroc, les précipitations cumulées étaient, fin mai 2022, inférieures de 32 % par rapport à celles d’une année normale, entraînant une baisse de 17,1% de la production de légumes.