Depuis que les tarifs des télécommunications et de l’Internet ont été revus à la hausse en juillet, rien ne va plus! Impossible de se connecter normalement sur le web ou d’avoir une conversation téléphonique sans interruption. Sans compter la grève des employés d’Ogero qui complique sordidement la donne. Les pannes et dysfonctionnements se succèdent à travers le pays.

Du fait de la grève ouverte d’Ogero, l’opérateur en charge des télécoms au Liban, plusieurs centraux téléphoniques ne fonctionnaient pas mercredi matin dans nombre de quartiers de Beyrouth, dont Ras Beyrouth et la Rue du fleuve, ainsi qu’à Saïda, Bint Jbeil, Nabatiyé (Liban-Sud) et Damour (Chouf). Ce sont donc les lignes fixes, mais aussi tous les services d’Internet qui sont en panne dans ces régions. Selon l’Agence nationale d’information (officielle) d’autres centraux téléphoniques dans le pays risquent de s’arrêter dans les prochaines heures.

De même le numéro d’urgence de la Croix-Rouge dans le sud du pays est désormais en panne et un numéro provisoire a été mis en service. En effet, la Croix-Rouge a annoncé que le numéro d’urgence gratuit 140 dans le sud avait été suspendu en raison de l’arrêt du central d’Ogero. Le numéro temporaire est le 81-715076.

Des employés à bout

Contacté par Ici beyrouth, le directeur général d’Ogero Imad Kreidiyé déplore la siuation et le fait le que les abonnés soient devenus otages de cette grève. " Le problème n’est pas entre les mains de la direction d’Ogero. Les employés sont arrivés à un point où ils ne peuvent plus vivre au vu de la crise économique que le Liban traverse avec des salaires au taux de 1.500 LL le dollar. Ils ont donc décidé de se mettre en grève ce qui est un droit constitutionnel ", explique-t-il.

Le syndicat des employés d’Ogero avait tenu lundi une réunion extraordinaire à l’issue de laquelle il avait annoncé une grève ouverte à partir de mardi matin sur l’ensemble du territoire libanais. Il avait fait état de l’arrêt de tous les travaux d’entretien et d’opérations dans tous les centres d’Ogero au Liban " jusqu’à l’obtention d’un réajustement des salaires de tous les salariés (titulaires, journaliers, contractuels et assistants) d’une manière qui corresponde à la situation socio-économique actuelle ". Il convient de noter que malgré la hausse des tarifications, les employés de l’opérateur public n’ont perçu aucune augmentation. Elle a été approuvée mais pas versée.

Mais les abonnés payent-ils les cotisations augmentées en juillet? " Allez dire cela aux employés qui n’arrivent pas à payer les soins médicaux ou les écolages de leurs enfants. Ils n’ont cure des conséquences de l’interruption d’Internet. Je suis leur directeur et ils m’ont dit vous pouvez faire ce que vous voulez, nous n’allons pas travailler pour ces salaires de misère. Ce sont des personnes qui clament leurs droits et que personne n’écoute. Ceci étant dit, je ne suis pas d’accord avec le fait que les citoyens soient  pris en otages. Je suis tout à fait contre la grève, mais c’est leur seul moyen de pression ", répond Imad Kreidiyé.

Mais en réalité les interruptions sont liées aux pannes d’électricité d’Électricité du Liban. Si la grève avait eu lieu et que le courant était assuré, les abonnés n’auraient rien remarqué. " Les citoyens souffrent de pannes parce que nous n’arrivons pas à assurer le carburant pour les centraux qui s’éteignent, d’où l’arrêt de services ", poursuit M. Kreidieh.

Le ministre des télécommunications Johnny Corm a fait savoir à Ici beyrouth qu’il a demandé au syndicat des employés d’Ogero de suspendre leur grève et de lui accorder une période pour trouver une solution. Et de poursuivre: " En revanche, les salariés m’ont soumis des propositions. J’ai demandé un peu de temps pour les étudier et j’ai sollcité le report de la grève. Le syndicat n’a pas pu prendre de décision parce que ses membres n’étaient pas au complet. Ils vont se réunir mardi soir ou demain et nous en saurons plus ".

Des sources des opérateurs du réseau cellulaire affirment pour leur part que leurs services Internet sont également perturbés à cause de la grève d’Ogero, Alfa et Touch utilisant des fibres de la compagnie.

En grève depuis jeudi dernier, ces derniers ont annoncé lundi la suspension de leur mouvement "pendant 48 heures" afin d’organiser en interne "les revendications des employés" et les réponses appropriées attendues. Une réunion du syndicat avec le ministre sortant des Télécoms s’est tenue mardi et les discussions semblent positives.

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