Le syndicat des employés de Ogero a décidé lundi de poursuivre la grève après la réunion de la commission ministérielle chargée de faire face aux répercussions de la crise financière sur le fonctionnement du service public. Toutefois, le syndicat a consenti a faire fonctionner 21 centraux téléphoniques dans les zones principales du pays pour normaliser un tant soit peu les réseaux téléphoniques et l’Internet.

Les employés d’Ogero, l’opérateur en charge des télécoms au Liban, sont en grève ouverte depuis mardi dernier, ce qui cause des dysfonctionnements au niveau des réseaux téléphoniques et de l’Internet sur l’ensemble du territoire national. Ils militent pour un série de revendications au vu de la terrible crise que traverse le pays.

S’exprimant à l’issue de la réunion, le ministre des Télécoms Johnny Corm a affirmé que l’atmosphère était très positive. Il a assuré avoir reçu et signé le décret qui sera transmis au ministre des Finances, puis à la présidence du Conseil et à la Présidence de la République. “Ce décret vaut 220 milliards de livres libanaises, et couvre les dépenses qui constituent le droit des salariés. Je confirme que cet argent appartient au ministère, mais nous avons besoin d’une autorisation légale pour en disposer”, a-t-il poursuivi.

“Les revendications des employés sont justifiées. Elles ont été approuvées pour le secteur public et pour eux, mais ils ne les ont toujours pas obtenues. Ils n’ont rien demandé d’anormal, mais ils n’ont pas le droit d’arrêter les communications dans le pays en empêchant l’alimentation des centraux en carburant”, a estimé M.Corm.

Allègement de la situation

Contacté par Ici Beyrouth, le directeur d’Ogero Imad Kreidié se veut optimiste. “Les réunions de ce matin permettent d’entrevoir un possible allègement de la situation. On ne peut toutefois pas parler déjà d’une levée de la grève. Le minsitre des Télécommunications est pressé de réactiver le réseau. Le syndicat des employés d’Ogero a des revendications en 4 points, trois ont été accordés. Le quatrième point nécessite une réunion qui va se tenir jeudi avec la cour des comptes, parce qu’il y a un litige sur l’interprétation légale d’un point particulier du budget ayant trait aux limites supérieures des salaires que les fonctionnaires peuvent atteindre, qui est 20 fois le salaire minimum”, a-t-il expliqué. M. Kreidié avait demandé au syndicat de suspendre la grève jusqu’à vendredi. “Pour me rejoindre à mi chemin, ils ont annoncé qu’ils allaient faire de leur mieux pour que le maximum des centraux soient approvisionnés en carburant afin qu’ils puissent fonctionner”, a-t-il assuré.

Le président du syndicat des employés d’Ogero Élie Zeytouni a pour sa part affirmé à Ici beyrouth que le syndicat a décidé de ne pas accepter ces conditions. “Nous allons poursuivre la grève, mais avant nous ne faisions fonctionner que 13 centraux alors que dès mardi nous allons élargir les zones et en faire fonctionner 21 dans les zones principales du pays. Donc ces centraux vont travailler à 100% avec des employés”.

Il espère que jeudi après la réunion avec la cour des comptes, tout rentrera dans l’ordre et que la grève sera suspendue.

Le secteur public

Enfin pour ce qui concerne le secteur public, le ministre Hajjar a déclaré qu’ils ont discuté des conditions des salariés pour assurer la continuité du travail dans les administrations publiques afin de garantir les intérêts de l’État et de gérer les affaires des citoyens. Ils ont décidé de travailler au développement et à l’amélioration des recettes du Trésor, en  coordination et en coopération avec les ministères concernés.