Les discussions pour un déblocage étaient encore en cours mardi après-midi.

Les Libanais restent privés des deux heures quotidiennes de courant, en attendant que se règle le bras-de-fer entre la présidence du Conseil et le courant aouniste, au sujet de l’opportunité d’une convocation d’un Conseil des ministres pour l’approbation d’une ligne de crédit qui servira à l’achat de fuel destiné aux centrales électriques.

Des efforts sont menés en coulisses pour débloquer ce dossier. Cependant, le Premier ministre sortant, Najib Mikati, n’a toujours pas renoncé à convoquer son gouvernement d’expédition des affaires courantes à une réunion visant à un seul but: approuver, dans les règles, le décret grâce auquel EDL aura les 62 millions de dollars indispensables pour l’achat de carburant pour refaire fonctionner les centrales électriques, à l’arrêt depuis mercredi dernier faute de fuel.

Selon des sources proches de M. Mikati, rien n’est encore définitif. Il existe toutefois de grandes chances pour que ce dernier convoque un Conseil des ministres. Les discussions pour un déblocage étaient encore en cours mardi après-midi, selon les mêmes sources. Le CPL, mais également les Forces libanaises et Bkerké sont hostiles à une réunion du gouvernement d’expédition des affaires courantes, dans laquelle ils voient une banalisation de la vacance présidentielle. Le CPL, notamment, accuse M. Mikati de vouloir s’attribuer des prérogatives présidentielles.

L’approbation par le cabinet d’un crédit à EDL, garanti par la Banque du Liban, reste une étape nécessaire. Il est vrai que le Premier ministre sortant avait donné son accord de principe à ce sujet, mais il refuse d’assumer la responsabilité de débloquer ces fonds de manière illégale, c’est-à-dire sans passer par le Conseil des ministres.

36.000 dollars par jour de retard

Un accord avait été conclu concernant l’octroi de ce prêt et des appels d’offres avaient été lancés pour acheter 66.000 tonnes de fuel. C’est la société Vitol Bahrain E.C. qui avait remporté l’adjudication et envoyé deux cargos, un premier le 15 décembre dernier, au large de Deir Ammar, et un autre le 22 décembre destiné à la centrale de Zahrani. Ces navires se trouvent toujours au large des côtes libanaises, parce que la cargaison n’a toujours pas été payée, à cause du bras de fer engagé entre le ministre sortant de l’Énergie, Walid Fayad (proche du CPL), d’un côté, et le ministre sortant des Finances, Youssef Khalil, et le Premier ministre Najib Mikati, de l’autre.

Toujours est-il que ce bras de fer coûte à l’État la modique somme de 18.000 dollars par jour et par bateau. À ce jour, la note est d’environ 700.000 dollars! Un trou de plus dans le Trésor public.