Le syndicat des propriétaires de supermarchés au Liban a annoncé qu’il sera contraint de ne plus accepter les paiements par cartes bancaires en livres libanaises si la décision du ministère des Finances concernant le paiement des tarifs douaniers en espèces est maintenue.

Cette décision avait été prise le 16 janvier par le ministre sortant des Finances, Youssef Khalil, et impose aux importateurs le paiement de la moitié de la valeur des taxes douanières en espèces. Le dollar douanier, rappelle-t-on, est passé de 1500 à 15 000 livres au début du mois de décembre.

Dans un communiqué publié jeudi, le syndicat a annoncé qu’en raison de la décision n° 447 du ministère, il devra " à regret cesser d’accepter les cartes bancaires, dans la mesure où les propriétaires de supermarchés auront besoin de cash pour payer les droits de douane et les factures des fournisseurs, ce que les fonds prélevés des cartes bancaires ne peuvent pas leur assurer ". En d’autres termes, ces fonds resteront bloqués dans les banques sans aucune possibilité de les utiliser. Il a appelé les responsables à revenir dès que possible sur cette décision " préjudiciable aux institutions et aux consommateurs ".

La même mise en garde a été adressée par le président du syndicat des propriétaires de supermarchés, Nabil Fahd. Dans une interview accordée à la MTV, M. Fahd a expliqué que les importateurs ont déjà averti les supermarchés qu’ils ne seront plus en mesure d’accepter le paiement d’une partie (10% à 15%) de leurs factures en chèques s’ils vont devoir verser en espèces la moitié des droits de douane. Il a insisté sur le fait que la décision du ministère des Finances sanctionne en premier lieu le consommateur qui sera incapable de disposer de l’argent qui se trouve dans son compte bancaire, surtout que les banques imposent des limites drastiques sur les retraits.

Rappelons qu’aujourd’hui, les supermarchés encaissent les factures des clients, moitié en espèces et moitié par carte de débit ou crédit.