Depuis le 6 mars, les équipes d’Électricité du Liban (EDL) accompagnées des forces de l’ordre ont commencé à démanteler les branchements illicites sur le réseau, qui font perdre des sommes astronomiques à l’office autonome. Parallèlement, la collecte des factures selon la nouvelle tarification a commencé. Un effort pour redresser cette institution étatique ruinée.

Les équipes d’Électricité du Liban ont commencé le 6 mars à démanteler les branchements illicites sur le réseau électrique public à Badaro, Ras Beyrouth et une partie d’Achrafieh. Un travail de titan qui, espérons-le, se poursuivra sérieusement dans toutes les régions libanaises, surtout celles qui ne sont pas soumises au contrôle de l’État. Elles travaillent à débrancher les raccords illégaux sur les postes de distribution d’électricité. Le Liban en compte 800.

Pour mieux comprendre, l’électricité produite par les centrales électriques libanaises est acheminée grâce à des lignes à Très Haute Tension. L’électricité est ensuite dirigée vers un poste de transformation qui transforme la Très Haute Tension en Haute Tension et en Moyenne Tension. L’électricité transformée à Moyenne Tension est ensuite acheminée sur le réseau de distribution et est à son tour transformée en Basse Tension grâce aux 800 postes de distribution.

Selon le plan mis en place par EDL, une fois ces postes nettoyés,  dans ces régions où les infractions sont minimes, l’électricité sera fournie davantage. “Nous voulons donner l’exemple: Tout le monde paye, l’électricité est fournie. Ces régions " propres " pourront avoir jusqu’à 8h de courant”, explique une source d’EDL à Ici Beyrouth. Avant d’avouer qu’ils ne sont encore qu’au début du chemin, le gros du travail reste à faire.

Le ministre sortant de l’Énergie Walid Fayad confirme ces propos, “Pas de branchements illicites, davantage d’électricité”.  Il réitère que la tarification pratiquée par Électricité du Liban reste 50 % moins chère que celle des générateurs de quartiers.

Changements de compteurs ou désabonnement

Pourtant, les Libanais ont reçu des factures pour le moins exorbitantes.

Les tarifs des abonnements et de la consommation  ont été revus fortement à la hausse depuis novembre dernier surtout qu’ils sont calculés au taux de la plateforme Sayrafa, qui a nettement augmenté (78 000LL mardi pour un dollar). Ainsi, certains citoyens submergés par les prix astronomiques des générateurs et par la nouvelle grille se hâtent aux centres de EDL, soit pour résilier leurs contrats, sachant que des gros frais leur sont facturés chaque mois même sans consommation, soit pour changer le compteur de triphasé (deux millions de livres) à un compteur monophasé (un million de livres) soit pour baisser l’ampérage et limiter la consommation. Rappelons que le prix est de 10 cents/kWh pour les 100 premiers kWh et de 27 cents/kWh au-delà.

Les changements ou les désabonnements se font notamment à Beyrouth, au Metn et au Kesrouan. Des régions où les factures sont régulièrement collectées par l’office, contrairement à d’autres où EDL a du mal à récupérer son dû.

À noter que beaucoup de consommateurs s’alimentent grâce à des panneaux solaires d’où l’inutilité de l’abonnement au réseau public.

Du côté du prêt de la Banque Mondiale au secteur de l’électricité, il demeure gelé. En effet, mardi, le vice-président de la Banque Mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Farid Belhaj, a réitéré l’engagement de l’institution à aider le secteur de l’électricité si les conditions requises sont remplies à savoir: l’audit financier d’Electricité du Liban, la mise en place de l’autorité de régulation du secteur de l’électricité et le recouvrement des frais d’EDL. Cela n’est donc pas pour demain la veille!

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