Le taux du dollar douanier sera fixé à 60 000 livres libanaises à partir du 18 avril. Cette majoration intervient après une hausse considérable au début du mois de décembre où il était passé de 1507,5 livres libanaises pour un dollar à 15 000 LL, puis à 45 000 LL, le 1er mars. Tous les secteurs sont affectés par ces changements.

À partir du 18 avril, selon un texte de la Banque du Liban (BDL), le taux du dollar douanier sera fixé à 60 000 livres libanaises. Ce nouveau taux s’appliquera à tous les produits importés, à l’exception des voitures neuves et usagées pour lesquelles le taux est passé de 8 000 livres à 15 000 livres pour un dollar.

Une fois de plus, c’est en toute discrétion et loin des feux de la rampe que  le dollar douanier, formule qui indique le taux de change officiel pratiqué pour calculer en livres libanaises les droits de douane sur les prix des marchandises importées en devises étrangères, a été majoré.

Le document de la BDL précise que cette parité qui sera appliquée à partir du 18 avril restera en vigueur jusqu’au 30 avril. En réalité la décision de modifier ce taux est émise par le ministère des Finances, qui transmet l’information à la BDL, qui à son tour informe la Direction des douanes.

Selon des sources du ministère des Finances, ce taux a été revu, une fois de plus, à la hausse, essentiellement pour accroître les recettes du Trésor public et pour pouvoir financer les augmentations qui seront accordées à la fonction publique.

De plus, toujours selon les mêmes sources, le taux de change du dollar douanier sera majoré et ajusté mensuellement. L’objectif est d’atteindre une unification des divers taux de change qui sera donc de l’ordre de plus ou moins 90 000 livres libanaises pour un dollar.

Des prix à la consommation revus à la hausse

Cette majoration du dollar douanier va se refléter indéniablement sur les prix des produits à la consommation, influer une unième fois sur le pouvoir d’achat des Libanais et les entrainer dans une spirale inflationniste.

Contacté par Ici Beyrouth, le président du syndicat des importateurs de produits alimentaires, Hani Bohsali, a assuré que cette modification va se répercuter sur les prix de tous les produits soumis à des droits de douane. Par exemple, les boîtes de conserve (légumes, fruits, poissons) ou les fromages importés (même aussi simple que le Kashkaval) verront leur tarification revue à la hausse dans une marge pouvant atteindre 5 % selon le droit de douane appliqué.

Pour ce qui est du secteur automobile, selon un importateur de voitures neuves et un autre de voitures usagées, l’abattement (15 000 livres au lieu de 60 000LL) qui leur est concédé est dû à la nécessité de modifier les tranches d’imposition selon lesquelles les redevances sont calculées. Ce changement nécessite toutefois une décision du Conseil des ministres. Or à l’ordre du jour de la réunion du cabinet prévue le 18 avril, figure le point de la modification de ces tranches d’imposition. Donc, une fois les changements approuvés, le secteur automobile verra son tarif douanier aligné sur celui appliqué à tous les autres produits importés.

Du côté des téléphones, ordinateurs et des appareils électro-ménagers, l’augmentation sera de l’ordre de 6 %, selon un spécialiste.

Cette augmentation du taux du dollar douanier, même si elle est essentielle au niveau économique, va influer négativement sur le pouvoir d’achat des Libanais qui n’ont de cesse de financer un système corrompu, obsolète et en totale banqueroute.