Les Libanais vont pouvoir profiter d’environ huit heures d’électricité par jour pendant la période estivale étant donné que l’Irak doublera, à partir du mois de juillet, les quantités nécessaires de dérivés pétroliers envoyées au Liban pour faire fonctionner les centrales électriques.

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Le ministre sortant de l’Énergie et de l’Eau, Walid Fayad, a récemment reçu une correspondance de la compagnie irakienne affiliée au ministère du Pétrole irakien. Cette lettre informait le ministre de la mise en application d’une augmentation substantielle de la quantité mensuelle de carburant allouée au Liban, conformément à l’accord en vigueur.

À partir du mois de juillet, la quantité mensuelle de carburant attribuée au Liban passera de 80 000 à 160 000 tonnes.

Cette augmentation jouera un rôle essentiel dans le doublement de la capacité de production d’énergie électrique des centrales libanaises, permettant ainsi de répondre aux besoins énergétiques de la population pendant la période estivale. Les Libanais pourront ainsi bénéficier d’environ huit heures d’électricité par jour, offrant un certain soulagement dans un contexte où les pénuries d’électricité ont été une réalité persistante.

Suite à la visite du ministre Fayad en Irak au début du mois de mai, le ministère libanais de l’Énergie et de l’Eau avait annoncé que le gouvernement irakien avait accepté d’augmenter les quantités de pétrole fournies au Liban pour alimenter ses centrales électriques. La quantité totale de carburant fournie passerait ainsi de 1 million à 1,5 million de tonnes par an. Par conséquent, les livraisons restantes prévues dans l’accord d’approvisionnement actuel seront effectuées entre juillet et octobre, selon un rythme plus soutenu, et comprendront le double de la quantité mensuelle de carburant actuellement reçue, soit une augmentation de 80 000 à 160 000 tonnes de fuel.

Ce contrat, qui a été renouvelé pour une troisième année consécutive, permettra aux centrales électriques de Deir Ammar et de Zahrani de fonctionner à près de 80 % de leur capacité, permettant ainsi à Electricité du Liban (EDL) de produire plus de 800 mégawatts d’électricité.

Cependant, il est important de noter que le nouveau contrat doit encore être approuvé par le gouvernement libanais. Il est prévu que ce mécanisme d’approvisionnement en carburant ne génère pas de dettes supplémentaires ni de charges financières pour le trésor public, puisque les quantités de carburant obtenues seront payées à l’aide des recettes provenant de la facturation de l’électricité fournie.

Le ministre Fayad a également exprimé le souhait de voir un nouveau contrat signé entre le Liban et l’Irak, dans lequel près de 2 millions de tonnes de pétrole brut seraient échangées contre du carburant répondant aux spécifications d’Électricité du Liban (EDL). Cette proposition s’inscrirait dans un cadre concurrentiel transparent, incluant un mécanisme de paiement différé de six mois, sans intérêt et à un prix préférentiel, à partir de la date de réception de la cargaison.

Il convient de rappeler que le Liban et l’Irak ont conclu un accord le 23 juillet 2021, dans lequel l’Irak fournit du carburant aux centrales électriques libanaises, offrant des conditions avantageuses pour le pays du Cèdre. Cet accord est entré en vigueur en septembre 2021, avec une quantité de carburant fournie fixée à 100 000 tonnes par mois (80 000 tonnes utilisables par les centrales électriques en raison du Swap). En septembre 2022, l’accord a été prolongé d’un an.

Étant donné que le carburant irakien ne peut être directement utilisé dans les centrales électriques libanaises en raison de sa teneur élevée en soufre, Beyrouth achète un autre type de carburant compatible auprès d’autres fournisseurs, qui reçoivent en échange le carburant irakien. Ce mécanisme est estimé à environ 550 millions de dollars.

Cet accord a été conclu car le Liban, en proie à une crise économique, n’était plus en mesure de financer l’achat de carburant nécessaire, estimé à 3 millions de tonnes par an, selon les chiffres du fournisseur public d’électricité. L’accord initial avait reçu l’approbation du Premier ministre sortant à l’époque, Hassane Diab.

Ainsi, tandis que Bagdad fait un ultime effort pour retrouver son rôle régional en apportant une aide au Liban, Beyrouth est toujours en attente de la mise en œuvre des réformes fondamentales dans le secteur de l’électricité, conformément aux termes du contrat.

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