Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a publié un rapport détaillé intitulé "Le rôle et l’importance croissants des transferts monétaires au Liban" lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi au siège du PNUD à Beyrouth. Selon ce rapport, les transferts en espèces vers le Liban ont représenté 37,8 % du produit intérieur brut (PIB) durant l’année 2022.

Le Liban occuperait ainsi la troisième place parmi les pays ayant reçu les plus grandes valeurs de transferts monétaires, après le Maroc et l’Égypte. Pourtant, le coût des transferts monétaires au Liban a atteint un taux moyen de 11 %. À noter que le taux moyen est fixé à 6 %.

Transferts monétaires, un filet de sécurité sociale

La dépréciation de la monnaie ainsi que le taux d’inflation galopant ont contribué à des pertes de la valeur réelle des revenus des ménages libanais. En conséquence, les transferts monétaires sont venus compenser ces pertes et pallier l’absence d’un système de protection sociale développé.

Durant la période qui a précédé la crise financière de 2019, les ménages ont utilisé les transferts monétaires pour investir dans la santé ou dans l’éducation. Mais le rapport note que ces transferts servent désormais à financer les besoins de première nécessité.

Les expatriés toujours attachés au Liban

Toujours selon ce rapport, le flux continu des transferts monétaires "confirme l’existence d’un lien profond entre les expatriés libanais et leur pays d’origine – le Liban".

Le PNUD au Liban considère cette réalité comme une réelle opportunité pour les expatriés libanais, notamment en termes d’investissement de ces transferts, afin de répondre aux besoins des communautés locales, en particulier en temps de crise.

Pour la représentante du PNUD au Liban, Mélanie Hauenstein, "comprendre ces dynamiques permet de développer des stratégies et des politiques plus efficaces qui peuvent améliorer l’utilisation de ces fonds pour parvenir à un développement durable et économique".