Les prix de carburants seront revus à la hausse mardi matin pour rattraper, voire anticiper les pertes découlant de la chute libre de la livre libanaise. En fin de journée lundi, le dollar était échangé à plus de 32 000 livres, un nouveau record battu par la monnaie locale.
Le représentant des distributeurs de carburants au Liban, Fadi Abou Chakra, qui a annoncé dans la journée de lundi, une nouvelle grille des prix de l’essence, du mazout et du gaz domestique pour la semaine, a expliqué que celle-ci devra correspondre à la hausse incontrôlable du taux de change du dollar sur le marché noir. Le résultat immédiat de cette annonce a été la résurgence de longues files de voitures devant les stations services. Parallèlement, des routes étaient coupées, notamment au niveau de Tripoli et de Mazraet Yachouh dans le Metn, en signe de protestation contre la dépréciation continue de la livre et la flambée des prix qui l’accompagne, dont celle des carburants.
M. Abou Chakra a expliqué à l’Agence nationale d’information (ANI-Officielle) que depuis mardi dernier, les carburants sont distribués sur la base d’un taux de 28 000 livres le dollar, alors que celui-ci a dépassé la barre des 31 000, aujourd’hui ".
" Cette affaire va entraîner la faillite des institutions, des distributeurs et des propriétaires de stations, ainsi que du citoyen libanais qui meurt cent fois par jour à cause des prix élevés " des carburants, a averti Fadi Abou Chacra.
Il a appelé " les responsables, en particulier le gouverneur de la Banque du Liban, à intervenir rapidement pour freiner la flambée du dollar ", en s’interrogeant sur " les motifs de cette hausse insensée ".
M. Abou Chacra a par ailleurs annoncé, au nom des distributeurs, son soutien au mouvement de grève de jeudi, lancé par la Fédération des syndicats des transports routiers qui protestent contre le fait que le gouvernement n’a pas donné suite à leurs revendications socio-économiques. Il a expliqué que ce jour-là, les carburants ne seront pas distribués " parce que les revendications des syndicats des transports sont justes et qu’elles représentent celles de chaque citoyen libanais ".
