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Rien ne va plus entre les ministères des Finances et de l’Énergie. Depuis vendredi, ils sont engagés dans une guéguerre à coups de communiqués. Le contentieux? Le paiement d’une cargaison de fuel pour faire tourner les centrales électriques et alimenter les Libanais en courant.

Le ministère de l’Énergie et de l’Eau a réitéré, dans un communiqué publié vendredi, qu’"il n’y aura pas de pérennité dans la mise en œuvre du plan d’urgence du secteur de l’électricité et l’augmentation de l’alimentation sans importer de carburant, en sus du carburant irakien".

Le texte indique que les fonds pour payer la cargaison de fuel sont disponibles et qu’ils sont compris dans le montant de 300 millions de dollars alloués par une décision gouvernementale, publiée dans le Journal officiel en janvier dernier. Le ministère souligne que 193 millions de dollars ont été utilisés jusqu’à présent et qu’il reste 107 millions disponibles.

"La dernière lettre de crédit est de 58 millions de dollars pour le navire pétrolier et non de 80 millions. Elle a été approuvée par le ministre des Finances, et la banque centrale est tenue de la mettre en œuvre", précise le communiqué.

Le ministère a demandé ironiquement à ceux qui veulent des renseignements ou poser des questions à ce sujet, de s’adresser aux autorités concernées, c’est-à-dire au gouvernement, au ministère des Finances et à la banque centrale "parce que tout autre discours induit l’opinion publique en erreur".

Ce à quoi le ministère des Finances a répondu: "Pour éclairer le ministère de l’Énergie, malgré l’obscurité, nous devons expliquer que nous avons fait ce qu’on nous a demandé". " Nous avons envoyé une demande d’ouverture d’une ligne de crédit documentaire d’un montant de 58.877.946 millions de dollars en faveur de Coral Energy DMCC en début de semaine, et aucun retard n’a eu lieu", précise un communiqué du ministère des Finances.

Par conséquent, "il appartient au ministère chargé de l’éclairage du pays de divulguer à l’opinion publique les raisons du retard pris jusqu’à présent, et non d’occulter délibérément les considérations qui l’ont provoqué".

L’ancien député Wiam Wahhab a ajouté son grain de sel en annonçant qu’il compte saisir la justice de ce dossier, laissant entendre qu’une affaire de corruption est liée à la cargaison de fuel pour laquelle le pays doit payer 80 millions de dollars". Selon lui, "le Liban a actuellement des quantités suffisantes de fuel et s’abstient, pour des raisons inconnues, de raffiner le fuel irakien".