"Forum du secteur privé: pour faire face et éviter l’effondrement". Tel est le thème de la réunion qu’ont tenue jeudi les organismes économiques dirigés par l’ancien ministre Mohammad Choucair, en présence de plus de 50 présidents de syndicats et associations économiques. Cette réunion s’est tenue en regard du déclin important de l’activité économique entraîné par les événements au Liban-Sud et la guerre à Gaza, mais aussi par crainte d’une extension du conflit.

Les participants ont évoqué les conditions nécessaires pour renforcer les institutions économiques et empêcher leur effondrement. Ils ont également discuté des mesures qui permettent d’atteindre cet objectif. Le secteur privé devra ainsi proposer des mesures qui pourront réduire l’impact de ce conflit sur l’économie libanaise, tenter de la remettre sur les rails et la relancer. Une fois la feuille de route mise en place, elle sera transmise au Premier ministre sortant, Najib Mikati.

Dans une allocution, Mohammad Choucair a salué le secteur privé qui a "fait preuve d’une capacité de résistance" et d’"une grande compétence pour faire face à tous les défis". Il a rappelé qu’avec la crise économique qui dure depuis plus de quatre ans, "le Liban a survécu sur les plans économique et social grâce au secteur privé". "Le Liban a repris l’initiative en 2023, particulièrement pendant la saison estivale, grâce au secteur privé, a-t-il ajouté. D’ailleurs, l’économie libanaise devrait enregistrer en 2023 une croissance estimée à 2%".

Notant que "le Liban se trouve une fois de plus dans l’œil du cyclone", M. Choucair a fait remarquer à cet égard que "l’économie est la première à subir des ondes de chocs, d’autant qu’une forte contraction a été enregistrée dans divers secteurs". Il a lancé un appel au gouvernement et aux forces politiques pour œuvrer afin d’empêcher que le Liban ne soit être entraîné dans la guerre. "De notre côté, nous continuerons à déployer les efforts nécessaires pour faire tourner la roue économique", a-t-il assuré.

Pour sa part, le président de l’Association des commerçants de Beyrouth, Nicolas Chammas, a évoqué les nombreuses crises auxquelles le secteur privé a été confronté durant ces dernières années. Il a noté que les organismes économiques s’efforcent de faire face aux répercussions de ces crises au niveau officiel, macroéconomique et sectoriel.

En ce qui concerne le secteur hôtelier, le président de la Fédération des syndicats du tourisme, Pierre Achkar, a mis l’accent sur les difficultés rencontrées par toutes les institutions touristiques, notamment la baisse importante du taux d’occupation. Il a insisté à cet égard sur "la solidarité du secteur privé qui est primordiale".

Le vice-président de l’Association des industriels, Ziad Bekdache, a quant à lui évoqué le plan d’urgence industriel élaboré entre l’association et le ministère de l’Industrie, soulignant la nécessité d’une coopération plus étroite au sein du secteur privé pour franchir cette étape. M. Bekdache a par ailleurs noté que le secteur industriel fournit environ 60% des besoins du marché local et a des obligations au niveau international.