Toute extension du conflit en cours à Gaza au territoire libanais pourrait entraîner de nouvelles pertes économiques massives pour le Liban, avec des effets négatifs importants sur les conditions financières et monétaires, a souligné le rapport trimestriel publié début novembre par Bank Audi.

L’extension du conflit de Gaza au Liban pourrait élargir l’écart cyclique des produits intérieurs bruts qui s’élève à 70% aujourd’hui, alimenter l’inflation déjà élevée aux alentours de 250%, augmenter la pauvreté et le chômage qui dépassent aujourd’hui respectivement les 80% et les 30%, et éroder la monnaie et le pouvoir d’achat de la population libanaise en général. C’est ce qu’a souligné le rapport trimestriel sur l’économie libanaise publié début novembre par Bank Audi.

Selon le rapport, contrairement au conflit de juillet 2006, les perspectives économiques du Liban sont déjà faibles, ses problèmes politiques internes ne sont pas résolus et les liens actuels avec les États du Golfe ne permettent pas d’envisager un apport substantiel de fonds pour la reconstruction. Nonobstant le fait que toute extension du conflit pourrait affecter la prospection d’hydrocarbures offshore sur laquelle le Liban compte considérablement pour sortir de sa crise économique persistante.

Pour ce qui est de l’activité économique du Liban, sur les neuf premiers mois de 2023, Bank Audi a constaté que son économie réelle a réussi à afficher des performances en hausse, principalement sous l’augmentation de la consommation privée, en dépit d’un statu quo politique prolongé, d’une activité fragile de l’Exécutif et du blocage du processus législatif.

Le secteur touristique a été un puissant moteur durant les trois trimestres de 2023, en particulier en été, avec l’arrivée importante d’émigrés libanais et de touristes. La consommation des ménages a augmenté, comme l’a montré la hausse de l’activité du port de Beyrouth de 2% (tonnage des marchandises) durant les sept premiers mois de l’année en cours.

Au niveau extérieur, les exportations se sont contractées de 24% passant de 2,1 milliards de dollars sur les sept premiers mois de 2022 à 1,6 milliard de dollars sur les huit premiers mois de 2023. L’excédent de la balance des paiements d’un milliard de dollars sur les huit premiers mois de l’année, malgré la contraction des avoirs extérieurs nets de la BDL de 1,3 milliard de dollar, est dû à une augmentation des avoirs extérieurs nets des banques de 2,4 milliards de dollars. Toutefois, cela ne dénote pas un excédent des entrées sur les sorties, car les liquidités en devises des banques n’ont augmenté que de 0,2% (4,2 à 4,4 milliards de dollars). Cela résulte principalement de la diminution des engagements étrangers des banques de 3 milliards de dollars, principalement des dépôts de non-résidents à la suite de la dévaluation du taux de change de 1.507,5 à 15.000 et compte tenu du fait qu’une partie des dépôts des non-résidents est en livres libanaises. Ce qui revient à dire que le surplus de la balance des paiements n’est donc que comptable et reflète des entrées nettes. Au taux de change officiel constant, la balance des paiements aurait enregistré un déficit d’environ deux milliards de dollars.

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