Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a insisté sur la nécessité que le Parlement, et non le gouvernement, prolonge le mandat du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, et plaidé en faveur d’un déploiement de l’armée à la frontière sud, en application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité.

Dans une interview accordée jeudi soir à la LBCI, M. Geagea a critiqué le laxisme du gouvernement, alors que le Hezbollah risque d’entraîner le Liban dans une guerre avec Israël.

Même s’il a reconnu que la décision de guerre et de paix est actuellement détenue par la formation pro-iranienne, il a affirmé que le chef du gouvernement se doit d’appeler à l’application de la résolution 1701 pour tenir le Liban à l’abri d’une guerre. "J’aurais préféré que M. Hassan Nasrallah (le chef du Hezbollah) se retire du Sud et le livre à l’armée, au lieu de prononcer son discours demain, vendredi," a-t-il dit, estimant que si ce dernier entraîne le Liban dans une guerre, il commettra "un grand crime" à l’encontre du pays.

M. Geagea a plaidé de nouveau pour une prolongation du mandat du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, saluant son patriotisme et son professionnalisme. Il a expliqué que si son bloc parlementaire a présenté une proposition de loi en ce sens à la Chambre, c’est parce que le gouvernement "composé majoritairement du CPL et du tandem Amal-Hezbollah veut un commandant en chef de l’armée taillé à la mesure de ses propres intérêts et non pas ceux du pays". "Ils ont une série de noms d’officiers qu’ils veulent proposer en remplacement du général Aoun, mais ce sont tous les noms de généraux qui leur sont acquis," a-t-il prévenu.

M. Geagea a dans ce cadre vivement critiqué le chef du CPL, Gebran Bassil, lui reprochant de neutraliser tous les postes maronites, à cause de ses propres ambitions et intérêts politiques. "S’il y a quelqu’un qui veut faire sortir les maronites de l’État, c’est bien Gebran Bassil ", a-t-il accusé.

Le chef des FL s’est longuement étendu sur la guerre à Gaza et la cause palestinienne, relevant que "le Liban n’a pas la possibilité de peser dans le cadre d’une guerre régionale ou au niveau d’une unification des fronts" contre Israël, prônées par l’Iran et le Hezbollah. "Il peut être plus efficace par une planification autour d’une stratégie complète et non pas par les moyens employés aujourd’hui par le Hezbollah", a-t-il souligné, relevant que "la force de l’opposition au Liban réside dans le fait qu’elle est souveraine et libre et ne se laisse influencer par personne".

Il a établi une différence entre la cause palestinienne et ceux qui s’en servent dans leur propre intérêt et reconnu l’importance d’une lutte armée, "à condition qu’elle débouche sur des résultats". "La lutte armée dont se gargarisent le Hamas et ses alliés depuis de longues années n’a mené à rien sinon à réduire le territoire dont les Palestiniens auraient pu disposer", a commenté le chef des FL qui a appelé à "un règlement réel de la cause palestinienne".

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