L’agence de notation américaine Standard & Poor’s (S&P), la plus influente au monde, a indiqué dans un rapport que la guerre entre Israël et le Hamas cause de grands torts au secteur du tourisme dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) notant que les pays les plus touchés sont le Liban, l’Égypte et la Jordanie, "en raison de leur proximité géographique et de la possibilité de l’extension du conflit au-delà de leurs frontières".

L’agence prévoit une diminution des recettes touristiques de 70% au Liban, de 30% en Jordanie et de 10% en Égypte, selon divers scénarios possibles. Elle estime que le secteur touristique dans les pays du Golfe, en Turquie et en Irak ne sera pas fortement affecté par le conflit en cours entre le Hamas et Israël, en fonction de la durée et de l’extension éventuelle du conflit à d’autres régions.

En 2022, le tourisme a représenté une part importante des revenus du compte courant dans la région, contribuant à hauteur de 26% au Liban, 21% en Jordanie, 12% en Égypte et 3% en Israël, comme l’a souligné l’agence.

Il est à noter que le tourisme joue un rôle crucial dans l’apport de devises étrangères à de nombreuses économies du Moyen-Orient, dont le Liban. En 2023, ce secteur a enregistré une reprise significative avec une augmentation de 20% par rapport à l’année 2019.

De manière générale, l’agence a relevé que le conflit en cours risque de se répercuter sur d’autres économies de la région MENA, affirmant s’attendre à une baisse de la croissance du PIB réel dans les pays de la région et un affaiblissement de leurs positions extérieures, "même si cela pourrait être potentiellement amorti par un soutien des donateurs internationaux".

Le rapport mentionne que "la guerre pourrait également entraîner la fuite des portefeuilles d’investissement et des dépôts des non-résidents ainsi qu’une baisse des investissements directs étrangers".