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Depuis que les silos du port de Beyrouth ont été détruits par l’explosion du 4 août 2020, le blé est stocké chez les minotiers, selon des quotas définis par une commission ministérielle formée à cet effet. La question qui se pose est celle de savoir si les conditions d’entreposage sont respectées.

Depuis la destruction des silos dans l’explosion survenue au port de Beyrouth, le 4 août 2020, le blé est directement entreposé chez les minotiers. Une mesure certes nécessaire pour continuer d’assurer cette denrée de première nécessité, mais qui soulève néanmoins de nombreuses questions, notamment celle liée aux conditions d’entreposage. À juste titre, puisque si celles-ci ne sont pas respectées, le risque de germination et de moisissures s’accentue.

Dans les silos, les grains de blé sont conservés de manière optimale puisque les règles d’hygiène, les niveaux de température et les taux d’humidité y sont bien respectés. Cela est d’autant plus important que, si le blé est préservé dans un endroit dont le taux d’humidité dépasse les 16%, des moisissures risquent de se développer, produisant des mycotoxines.

Stocker les céréales dans les minoteries est donc une solution à court terme pour le Liban et les conditions d’hygiène y sont bien respectées, comme l’affirme à Ici Beyrouth le président du syndicat des minotiers, Ahmed Hoteit. "Toutes les conditions sont réunies pour que l’entreposage soit conforme aux normes requises et aux règlementations en vigueur, explique-t-il. Il en est de même pour les camions qui transportent le blé des ports de Beyrouth et de Tripoli. De plus, des analyses sont effectuées sur des échantillons de blé avant qu’il ne soit embarqué dans les navires. Un second test est effectué à l’arrivée du navire au Liban, avant que le blé ne soit déchargé. Par ailleurs, les silos des minotiers sont tous stérilisés."

M. Hoteit précise à cet égard que les réserves des minotiers suffisent pour trois mois. "Le blé n’a pas le temps de fermenter", ajoute-t-il. Il souligne, par ailleurs, que les quantités entreposées dans chaque minoterie dépendent des besoins de la région dans lesquelles elles se trouvent et sont décidées par la commission ministérielle formée à cet effet. Et ce, dans l’attente de la construction des nouveaux silos.

Du blé contrôlé hebdomadairement 

Même son de cloche du côté du ministre sortant de l’Économie, Amine Salam, qui confirme à Ici Beyrouth que toutes les semaines des échantillons de blé sont prélevés par les équipes de son ministère dans les différentes minoteries pour s’assurer de la bonne conservation du blé et de sa qualité.

En ce qui concerne les importations de cette céréale, il assure que le pays est "couvert", d’autant que "les importations mensuelles, en accord avec la Banque mondiale (BM), ont été augmentées pour atteindre 60.000 tonnes par mois". "Les quantités disponibles suffisent pour trois mois", assure-t-il.

Pour rappel, en mai 2022, le Liban et la BM ont conclu un accord d’urgence d’une valeur totale de 150 millions de dollars pour préserver la sécurité alimentaire au Liban, à travers notamment un soutien à l’importation de blé.