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Plusieurs grands armateurs ont annoncé l’arrêt de la navigation de leurs paquebots en mer Rouge, à la suite de l’intensification des attaques des Houthis, en marge de la guerre qui fait rage entre Israël et le Hamas. Le Liban sera-t-il affecté?

La situation n’a de cesse de se dégrader en mer Rouge où plusieurs bâtiments de commerce ont été attaqués par les Houthis du Yémen, dans le prolongement de la guerre qui fait rage entre Israël et le Hamas. Ainsi, plusieurs grands armateurs ont décidé d’arrêter "jusqu’à nouvel ordre" le transit de leurs navires par la mer Rouge, le détroit de Bab el-Mandeb et donc le canal de Suez. Les navires se sont vus contraints d’emprunter la route du cap de Bonne Espérance qui rallonge le trajet de deux semaines environ.

Le Liban plus ou moins à l’abri

Le Liban est semble-t-il à l’abri de ces perturbations maritimes concernant ses importations.

Une source ministérielle a indiqué à Ici Beyrouth que le Liban se distingue des autres pays de la région par son ouverture sur la mer Méditerranée. "La plupart des graines et des denrées nécessaires à la sécurité alimentaire passent par la Turquie et la Russie via le Bosphore. Nous ne sommes pas affectés directement par l’arrêt de la navigation en mer Rouge", poursuit la source ministérielle qui souligne que cela fera plutôt du tort aux pays sur la mer Rouge et au commerce international qui passe par le canal de Suez.

Sur le plan des carburants, le président du syndicat des importateurs de carburants, Maroun Chammas assure à Ici Beyrouth que les navires chargés de carburant ne passent pas par la mer Rouge pour desservir le Liban.

De même pour le blé, le président du syndicat des importateurs de blé, Ahmad Hoteit, se montre rassurant, affirmant à Ici Beyrouth que le blé à destination du Liban vient d’Istanbul via la mer Noire et le Bosphore et non pas du côté de la mer Rouge.

Le directeur général du ministère de l’Économie, Mohammad Abou Haidar, estime, quant à lui, que cet arrêt de la navigation de plusieurs armateurs aura sans aucun doute un impact sur le Liban, mais pour l’instant, le ministère n’a pas de détails à ce sujet.

Pour le président du syndicat des importateurs de produits alimentaires, le Liban sera certainement affecté si la situation ne change pas. "Pour le moment, nous sommes à l’écoute, d’autant que ce ne sont pas toutes les compagnies maritimes qui ont décidé de passer par le cap de Bonne Espérance. Certaines préfèrent attendre quelques jours au bord de la mer Rouge pour suivre les développements", souligne-t-il.

Pour l’instant, les prix des assurances et du transport ont augmenté, selon un importateur de matières premières, ce qui se répercutera sur le consommateur.

Une envolée du fret à prévoir

Rappelons à cet égard que le détroit de Bab el-Mandeb, séparant le Yémen de Djibouti, est un point stratégique du commerce maritime, ainsi que de l’approvisionnement énergétique entre le golfe d’Aden et la mer Rouge. Il s’agit du quatrième passage maritime le plus important du monde en termes d’approvisionnement énergétique, stratégique pour le commerce d’hydrocarbures en provenance du golfe arabo-persique et à destination du canal de Suez (pipeline Sumed).

Ce chenal, c’est 40% du flux maritime mondial. Une soixantaine de supertankers appareillent tous les jours des pays du Golfe et traversent ce détroit pour rejoindre l’Asie. Selon certaines données, ce détroit voit passer chaque jour 4,8 millions de barils de pétrole vers le canal de Suez.

C’est une voie primordiale pour l’approvisionnement énergétique. Avec ces perturbations, une nouvelle envolée du fret est à prévoir puisqu’elles mettent en péril le passage par le canal de Suez, l’une des principales voies du commerce mondial.

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