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Le vice-gouverneur, Wassim Mansouri, et l’Association des banques (ABL) se seraient accordés pour remplacer la circulaire 151, permettant ainsi aux déposants de retirer 150$ par mois en espèces. Or, selon les informations portant sur la réunion tenue mardi à la Banque centrale, M. Mansouri et l’ABL n’auraient toujours pas trouvé un terrain d’entente, les points de vue étant encore divergents entre les deux protagonistes.

M. Mansouri insiste sur la capacité effective des banques à verser la somme de 150$ aux bénéficiaires de la circulaire 151. Il souligne également l’obligation des banques de respecter la décision dès son émission. Selon certaines informations, M. Mansouri refuse de catégoriser les dépôts comme éligibles ou non éligibles et il affirme que la fixation du taux de change du dollar n’est pas de la compétence de la Banque du Liban, mais est plutôt déterminée par le marché. Par ailleurs, la banque centrale a clairement indiqué sur son site que ce taux est actuellement de 89.500 livres libanaises sur le marché.

D’après ces mêmes informations, M. Mansouri considère que ce n’est pas à lui de résoudre le problème, mais aux autorités en place, censées clarifier le budget qui, lui, fixera le taux de change du dollar dans le courant de la semaine. Ces mêmes autorités devraient légiférer quant au capital control, seul moyen pour protéger les banques contre l’affluence des déposants qui voudront retirer leur argent après l’approbation du taux de 89.000 livres libanaises pour un  dollar dans le budget voté. Toujours selon ces informations, M. Mansouri maintient que la Banque du Liban ne devrait pas jouer un rôle qui n’est pas le sien et qui n’est pas stipulé par le Code de la monnaie et du crédit.

En contrepartie, les banques considèrent que la volonté de M. Mansouri de faire approuver le retrait de la somme de 150$ par bénéficiaire, conformément à la circulaire 151, serait une décision hâtive qui devrait être étudiée en profondeur – étant donné que toutes les banques ne pourront pas nécessairement disposer de cet argent qui équivaut à 300 millions de dollars par an. En outre, les dépenses des banques en dollars ont augmenté avec le nombre croissant des bénéficiaires de la circulaire 158 qui permet le retrait de 300 dollars par mois. Ces derniers n’avaient pas bénéficié précédemment de cette même circulaire, du fait du haircut qui leur avait été imposé. Dans ce contexte, les banques ont appelé la banque centrale à leur restituer leurs dépôts obligatoires pour qu’elles puissent répondre aux nouvelles demandes potentielles relatives au dollar. Selon des sources proches des banques, la Banque du Liban aurait rejeté cette requête.

À en croire les informations, les banques auraient demandé que les 150 dollars soient versés en livres libanaises, mais le vice-gouverneur aurait refusé, considérant que cela aboutirait à une augmentation de la masse monétaire en livres libanaises, laquelle serait exploitée à des fins de spéculation, entraînant une augmentation du taux de change du dollar sur le marché parallèle.