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Le syndicat des employés d’Ogero, le fournisseur public de téléphonie fixe et d’Internet au Liban, a observé lundi une grève d’avertissement. Lors d’un sit-in devant le ministère des Télécommunications, le syndicat a averti que si ses demandes restaient insatisfaites, les employés entameraient une grève ouverte.  Il s’agit de la quinzième grève environ en un an.

Le syndicat réclame des salaires plus adaptés à la situation économique et déplore les conditions catastrophiques dans lesquelles travaillent les employés. Leurs principales revendications portent sur une revalorisation des salaires et des prestations, ainsi que sur l’indexation de ces derniers sur le nouveau taux de change du dollar. En effet, les salaires actuels, en raison de la dévaluation de la livre, ne représentent plus qu’un très faible pourcentage de leur valeur avant la crise.

La présidente du syndicat des employés d’Ogero, Émilie Nassar, a déclaré à Ici Beyrouth qu’aucune initiative positive n’a été prise en faveur d’Ogero, malgré les nombreux appels à une amélioration des conditions de travail. C’est pour cette raison que le syndicat a décidé de tenir ce sit-in pour faire "entendre sa voix". "Nous portons les mêmes revendications depuis plus d’un an", s’insurge-t-elle, en se demandant: "Combien de temps doit-on et peut-on encore attendre?" Les employés n’ont de cesse de négocier, mais en vain. "Nous cherchons simplement à obtenir nos droits pour le travail que nous fournissons", ajoute-t-elle.

Mme Nassar a souligné que les employés d’Ogero évitent toute mesure d’escalade tant qu’ils n’ont pas épuisé tous les moyens pour obtenir satisfaction. Elle a précisé que la principale raison du sit-in est de protester contre la non-application des décrets et des décisions relatifs aux employés d’Ogero, ainsi que contre le fait que les fonds pour l’entretien du réseau sont versés "au compte-gouttes".

Elle insiste sur le fait que les employés se soucient de la pérennité du secteur, d’Ogero et du travail, appelant "toutes les parties concernées à accélérer la prise d’une décision relative aux revendications des employés sans les impliquer dans des questions administratives qui ne les concernent pas". Elle affirme que les employés d’Ogero accomplissent pleinement leur travail et ne sont pas obligés de supporter une lourde routine administrative.

La présidente du syndicat a averti que "si les employés sont obligés d’observer une grève, le travail sera interrompu et les dysfonctionnements du réseau Internet ne seront pas réparés".

Il convient de signaler, dans ce contexte, qu’en cas de pannes, la grève d’Ogero affecte les services Internet dans tout le pays puisque l’opérateur fournit les données à l’ensemble des fournisseurs d’accès.

Pour sa part, le ministre sortant des Télécommunications, Johnny Corm, a assuré à Ici Beyrouth suivre le dossier de près et déployer tous les efforts nécessaires pour résoudre le problème. Il a révélé avoir reçu 300 milliards de livres du ministère des Finances et a dit attendre 8 millions de dollars entre la fin de cette semaine et la semaine prochaine. Il a par ailleurs demandé un rendez-vous auprès du président du Parlement, Nabih Berry, pour discuter de la crise d’Ogero.

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